Pauline*, 22 ans, agressée mercredi par deux gendarmes près de l’Assemblée nationale

“Mercredi soir vers 19h30, je suis arrivée près de l’Assemblée nationale. J’étais toute seule place de Palais Bourbon, en train d’envoyer des messages de mon téléphone portable. Je n’avais aucun signe distinctif sur moi et ai pu constater la présence de nombreux policiers place Edouard Herriot où était organisé un apéro pour tous à 20h. J’étais appuyée contre un potelet lorsque vers 19h55, une policière et un policier en civil arrivent et me demandent : “Vous êtes là pour manifester ? C’est interdit. Votre carte d’identité s’il vous plaît ?” J’explique que je suis seule et que j’attends des amis.” Un morceau de tissus rose qui dépasse de mon sac, qui pourrait être un foulard ou une écharpe , leur fait me dire : “Non, vous venez manifester et vous avez un drapeau dans votre sac, on vous a pris en photo.” Elle me demande de nouveau ma carte d’identité et m’explique que tout regroupement est interdit. “Je suis seule, vous appelez ça un regroupement ?” lui réponds-je. La policière me menace de passer quatre heures au poste, je finis par lui donner ma carte d’identité, qu’elle me rend immédiatement après. Le policier et deux gendarmes me raccompagnent en direction du métro. En cours de chemin, je réalise que le policier en civil n’a pas de brassard et, comme sa collègue, ne m’a jamais montré la moindre carte. “Au fait, qu’est-ce qui me prouve que vous êtes bien un policier ? Je ne bouge pas tant que vous ne m’avez pas montré de carte.” L’homme m’affirme être dans la police et me tourne le dos, sans se retourner. “Je ne bouge pas tant que vous ne m’avez pas montré de carte” C’est alors que les deux gendarmes s’en prennent violemment à moi : ils me serrent le bras, me donnent des coups de pieds, me traitent de “pétasse”, de “salope”, me disent “Ferme-là”, “Ferme ta gueule”, me tordent le pouce avec l’objectif manifeste de le casser, me secouent comme un prunier et me font tomber sur les marches du métro. L’un se calme enfin tandis que l’autre continue. Un policier en civil regarde la scène sans intervenir. Sonnée, je lui demande s’il trouve le comportement des gendarmes normal ? Il refuse de répondre. “J’ai tout vu, je peux témoigner”, me déclare un homme…”

Voici des photos des blessures de Pauline :

Un gendarme et le policier en civil qui a assisté à la scène :

Les gendarmes :

Une manifestation déposée en préfecture est organisée par le Cercle des avocats contre la répression policière lundi 29 avril à 18h30 devant le Palais de Justice, à côté du Bistrot les 2 Palais. Thème : “Pour un printemps de la Justice contre les violences policières”. Des victimes témoigneront.

*Le prénom a été changé.

Lire aussi :
> Dimitri, 21 ans, agressé dimanche et traité de «pute» par des policiers en civil (+addendum)
> Thomas, 18 ans, agressé dimanche par des policiers en civil

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167 Comments

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  • Gisèle , 26 avril 2013 @ 21 h 47 min

    J’aimerais bien voir le genre de tests psycho techniques qu’ils ont dû passer pour se présenter à l’examen d’entrée dans la police …. le niveau a dû aussi être revu à la baisse …comme celui du BAC !

  • Charles , 26 avril 2013 @ 21 h 49 min

    Là vous délirez.
    Vous faites dans la provocation je suppose.
    Ce n’est pas drole. C’est meme pitoyable.

  • Charles , 26 avril 2013 @ 21 h 51 min

    c’etait ma reponse a Desvignes,plus haut
    et non a Belle image qui a raison

  • Gwalchavad , 26 avril 2013 @ 22 h 17 min

    Je suis complètement scandalisé par tous les témoignages que je lis depuis quelques temps sur les violences policières. Inadmissible que des gens sensés protéger la population l’agresse.
    Par contre ce qui me dérange, c’est qu’il n’y ai pas la moindre photo ou film de ces exactions pour témoigner.
    On ne voit que des photos faites après coup.
    Difficile de pouvoir prouver quelque chose ainsi.
    Le pire c’est que les policiers en question sont ensuite dénoncé par leurs noms ou photos, et qu’ils pourraient tout à fait porter plainte pour diffamation

  • Paul-Emic , 26 avril 2013 @ 22 h 46 min

    Généralement les gens qui sont arrêtés voient leurs films ou photos effacées. Il y a quand même des témoignages. Il y a une vidéo où l’on voit les CRS trainer un prêtre à terre par exemple.

  • Delaye , 26 avril 2013 @ 23 h 02 min

    bien sûr que c’est de la torture gratuite! et que les hollande valls etc sont de la graine de dictateurs. Je viens de déchirer les papiers envoyés par la police pour faire un don.

  • J.P Lussan , 26 avril 2013 @ 23 h 07 min

    Il y a encore une solution possible: Dominique Baudis a été nommé par le Président de la République le 22 Juin 2011:”Défenseur des Droits”. Il est à la tête d’une institution qui regroupe près de 230 agents dont une grande partie de juristes et dont les compétences s’étendent aux relations :Police/citoyens; Le mode de saisine de ce: défenseur des droits est simple: Tout citoyen peut le saisir directement par courrier ou par formulaire disponible sur Internet ; Les délégués reçoivent le public et traitent près de 60.000 dossiers chaque année Pourquoi hésiter cette procédure ne fait courir aucun risque à celui qui l’engage et ne coûte rien

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