Tribune libre
En attendant un recentrage opportun, Nicolas Sarkozy joue au “brutal”, rapporte Libération du 26 mars. Samedi à Rueil-Malmaison, le candidat de l’UMP a “[accordé] une place de choix à la sécurité, à l’immigration et à la dénonciation de cette Europe ‘passoire’ tombée dans les mains ‘des bureaucrates’ » qu’il semble découvrir, avec 20 ans de retard sur les souverainistes et malgré son expérience du pouvoir. Nicolas Sarkozy a également fait huer l’enseignante de Rouen qui avait demandé à ses élèves de respecter une minute de silence après la mort de Mohamed Merah et rappelé devant une “salle ivre de bonheur” que François Hollande “[n’avait] voté aucune des lois antiterroristes derrière lesquels il s’abrite aujourd’hui”. Lundi sur France Info, le président-candidat s’en est pris à Internet et a promis que, lui réélu, “toute consultation régulière de sites faisant l’apologie du terrorisme ou du Jihad sera considérée comme un délit” ! Comme le note le chercheur libertarien Philippe Simonnot, “cette inquiétante régression des libertés des citoyens annoncée, c’est déjà une victoire du terrorisme”…
À gauche, le laxisme, à droite, le sécuritarisme. Nulle part, sauf au FN (lui aussi rongé par le sécuritarisme), la volonté affichée de freiner l’immigration arabo-musulmane, racine du problème posé par le terrorisme islamique…