par François-Xavier de La Foye
« Jeunesse aux cœurs ardents », un film d’hommes ? Certainement, si nous observons la domination des personnages masculins dans le récit. Davantage encore, si nous considérons le cadre viril de l’action : la Légion Étrangère. Pourtant, ce film d’hommes est pensé, écrit et réalisé par une femme, Cheyenne-Marie Carron, qui ose et réussit un nouveau carton. « Jeunesse aux cœurs ardents » est un film atypique, puissant et optimiste malgré la gravité du sujet traité, à voir en famille par tous ceux qui cherchent une voie de reconstruction humaine dans les décombres putrides de mai 68.
Ainsi, après avoir osé la sexualité vécue sous le regard de Dieu (« Extase » en 2010, « Ne nous soumets pas à la tentation » en 2011), l’autobiographie sincère et décapante d’une enfant abandonnée par ses parents (« La fille publique » en 2012), la conversion radicale d’un musulman au Christ (« L’Apôtre » en 2014), le racisme anti-blancs aujourd’hui en France (« Patries » en 2015), l’asservissement idéologique des banlieues françaises islamisées (« La chute des hommes » en 2016), la mort sociale programmée des paysans français (« La morsure des dieux » en 2016), Cheyenne-Marie Carron ose la reconstruction sociale d’une jeunesse française qui a perdu ses repères, non pas d’elle-même, mais parce que la génération de ses parents, imbibée des déconstructions suicidaires de mai 68, l’en a sciemment privée. D’une certaine manière la jeunesse française contemporaine est victime d’un crime, d’un crime contre sa mémoire, culturelle et historique.
Esclave de ses ignorances, le personnage principal, David, est un jeune français assez typique des beaux quartiers parisiens, de ceux qui, issus d’un milieu bourgeois bien-pensant voire non-pensant, fréquentent la voyoucratie et se cherchent des raisons de vivre dans la délinquance, tout d’abord passive, mais progressivement active. Dans ce récit de Cheyenne Carron, une rencontre change la trajectoire de vie du personnage principal. En effet, le voyou David rencontre sa victime Henri, un ex de la Légion, qui va devenir sa planche de salut. Le vieux légionnaire n’est pas «le sauveur qui fait-à-la-place-de», mais plutôt le héros discret, presque invisible, qui cache le feu ardent de sa fidélité sous les cendres de son expérience humaine, chèrement acquise au feu des combats.
Henri sait par expérience que la fraternité n’est jamais spontanée, mais qu’elle est le fruit d’un long chemin de sacrifices partagés. C’est l’entrée de ce long chemin qu’il montre à David. Dès lors, David s’y engage, le suit, et y construit par lui-même les conditions de sa réussite humaine et sociale. C’est dur, ça décape, mais c’est tellement juste, sur le fond et sur la forme. Ce film est un rayon de soleil dans le sombre marécage de la production audio-visuelle française, encore largement dominée par l’horizon brumeux des déconstructions soixante-huitardes, qui n’auront finalement absolument rien construit en dehors du chaos sociétal dont les Français désespèrent et veulent, aujourd’hui plus que jamais, sortir.
Dans ce onzième film, Cheyenne-Marie Carron fait plus que nourrir le débat, elle ouvre une porte nouvelle vers ce pays oublié qu’est la France éternelle : France fidèle à ses rois, à son histoire judéo-chrétienne, à sa mission civilisatrice dans le concert des nations, aux sacrifices de générations de parents pour la liberté de sa terre, à sa tradition d’accueil, de solidarité et d’assimilation, France dans laquelle le service du bien commun prend aussi la forme des armes, par nécessité.
> DVD en vente sur le site de l’auteur (http://www.cheyennecarron.com)
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