On connaît l’adage : partir c’est mourir un peu. Votre chroniqueur aujourd’hui ressent à vrai dire exactement le contraire de ce poème un peu désuet, et qui dit en ritournelle “c’est mourir à ce qu’on aime”.
D’un cœur léger, au contraire, après avoir été bloqué depuis juillet dans cette capitale en déliquescence, mon seul regret de partir pour une courte semaine sans ordinateur, est la coupure du contact avec les passions de l’actualité, que je m’efforce de retracer, trop irrégulièrement.
En effet, convenons-en tout d’abord : Mme Hidalgo suscite, chaque jour un peu plus, aux amoureux même de ce qui fut le Vieux Paris, une furieuse envie de fuir au loin, très loin de ses poubelles débordantes et de ses ordures jonchant le sol, de ses petits mignons et de ses écolos bobos, sans même parler de ses alliés communistes, qui sévissent encore à ses côtés.
Pour ce qui me concerne cette escapade ne constituera qu’un court intermède avant de reprendre le fil de cette chronique.
Mais d’autres vont plus loin.
Pour ne citer qu’un seul exemple, on vient d’apprendre ainsi, qu’excédé par la saleté et par les difficultés programmées de la circulation, Stéphane Bern annonce, à l’âge de 57 ans, qu’il s’apprête à quitter la Capitale, où il habite depuis 40 ans, pour la maison qu’il possède dans le Perche depuis 2013 : ce n’est donc pas un coup de tête.
“Où est passée la Ville Lumière ?” s’interroge en effet Le Point.
La réponse se dessine hélas d’une façon très claire : gérée depuis 20 ans par la gauche, Paris a cessé de mériter son surnom de la Belle Époque, quand le peuple de Paris existait encore, élisant à partir de 1901, le Conseil municipal au départ barrésien, et qui perdura un siècle, avant de tomber sous la coupe d’un Delanoé. Il faut désormais parler d’une Capitale-Poubelle.
Mais si la mégère Hidalgo y a mis depuis 10 ans sa touche personnelle, transformant une municipalité prospère, aux impôts modérés, en un gouffre financier surimposé, on ne peut que déplorer un mal beaucoup plus large. Dans la tradition des “grands habiles” de la troisième république, la Macronie reprend de façon subreptice l’imprégnation des catastrophiques réseaux et des mots d’ordre idéologiques, sociétaux et culturels de la gauche, en ménageant ponctuellement les intérêts du gros argent. Cela produit, a produit et produira encore et toujours les mêmes effets, au plan national, comme on le voit aussi dans les malheureuses grandes villes conquises ces dernières années sous couvert d’alliances écolo-socialistes comme à Marseille, Lyon, Grenoble, Bordeaux etc.
La bataille sera donc rude contre les idées, les pratiques et les équipes qui détruisent ce pays, qui l’ont abaissé et qui paralysent ou dénigrent tous les efforts positifs.
Ne nous leurrons pas. La campagne électorale, comme à l’accoutumée, va passionner les Français au moins une partie d’entre eux. Mais on n’oubliera pas que l’immense parti des abstentionnistes, auquel on peut ajouter que des mouvements de digression, comme celui encore minuscule des défenseurs de la cause animale, et autres galanteries, cela pèse plus que les Français décidés à en sortir.
Ne nous leurrons pas non plus sur les promesses électorales qui risqueraient fort de ne pas être tenues, ou plutôt qui ne le seront que si leurs partisans se mobilisent, et si des francs-tireurs en préparent l’application.
Le terrain de la reconquête des médias et de la liberté de la presse demeurera lui aussi essentiel : dès 1990, à l’époque de la loi Gayssot nous affirmions que la base minimale indispensable à l’éventualité d’un rapprochement des droites serait l’abrogation des lois de censure ; en fait celles-ci se sont aggravées depuis. La droite nationale n’a pas voulu nous suivre. Au contraire elle s’est employée à étouffer toute mobilisation dans ce sens. Elle en paye les conséquences et la droite de gouvernement aussi.
Le redressement de ce pays tant abîmé ne sera pas facile.
Avant et après la présidentielle, avant et après les législatives, il faudra se préparer à vaincre la gauche et les macroniens, en décomplexant l’opinion de droite sur les terrains où on cherche à l’empêcher de se mobiliser. À cet égard on doit rendre hommage à des gens comme un Mathieu Bock-Côté, pour ne citer qu’un exemple, heureusement loin d’être unique, qui s’y emploie jour après jour.
D’un beau match de rugby on entend dire souvent que “le jeu était viril mais correct”. Le colonel de La Rocque de son côté, demeurant toujours dans la légalité, usait d’une jolie formule : “il va y avoir du sport”.
> Jean-Gilles Malliarakis anime le blog L’Insolent.