Fidel, un malade qui n’en finit pas de mourir !

par Manuel Lahut*

Depuis le 27 juillet 2006 au matin, les rumeurs sur la santé de l’ancien président cubain dont on prédit la mort à mesure que ses apparitions se raréfient, alimentent le long feuilleton entretenu à l’envi par la presse internationale.

À La Havane, les sorties de Fidel Castro sont scrutées avec la plus grande attention. Même lorsque l’ancien président apparaît sur des clichés affublé d’un chapeau de paille. Fidel Castro, retiré du pouvoir depuis près de six ans, focalise pourtant toujours autant l’attention des médias qui extrapolent sur sa santé à partir de la moindre information.

Tout est parti de déclarations alarmistes d’un médecin vénézuélien au magazine américain El Nuevo : “Il peut à peine manger, parler ou reconnaître son entourage (…) Il pourrait survivre encore quelques semaines dans cet état mais je peux vous assurer qu’on ne le reverra plus vivant en public…”

Certes, le célèbre retraité n’a pas fait d’apparition publique depuis la visite de Benoît XVI mais cela ne justifie pas qu’on doive s’en inquiéter outre-mesure à grands renforts d’articles creux.

Depuis juillet 2006, date de la première alerte, la santé de Fidel Castro est régulièrement mise en cause par les journalistes du monde entier. À l’époque, sa santé est effectivement préoccupante mais il se remet progressivement de sa crise intestinale aiguë.

Lors des célébrations marquant son 80e anniversaire, durant lesquelles j’étais présent, le 2 décembre 2006, Fidel Castro était encore gravement malade. Il n’annoncera pourtant son retrait du pouvoir que deux ans plus tard, le 19 février 2008 à l’âge de 82 ans.

Depuis six ans, l’actualité concernant Cuba ne se résume pas à Fidel Castro, aussi charismatique soit-il si l’on en croit certaines personnalités politiques comme Jack Lang ou Danielle Mitterrand. D’autres événements importants méritent que l’on y attache le même intérêt.

Évidemment, on le sait tous, Fidel Castro n’est pas un personnage commun. Hugo Chavez a même déclaré, lors de son retrait du pouvoir, que « les hommes comme Fidel ne se retirent jamais ». Les quelques 400 articles, livres et réceptions de personnalités lui donnent raison.

Force est de constater que l’homme dont on nous prédit la mort régulièrement depuis l’été 2006 n’a pas complètement disparu de la scène politique. Dernière preuve en date, une réunion de cinq heures aux côtés du Vice-Président vénézuélien Elías Jaua le samedi 20 octobre.

À ceux qui ont pris comme prétexte l’arrêt de ses réflexions politiques pour expliquer son état de santé, il a répondu simplement : “Ce n’est certainement pas mon rôle d’occuper les pages de notre presse, dédiée à d’autres tâches dont le pays a besoin”. Cette phrase, pleine de bon sens mais appliquée tardivement, mériterait d’être suivie par d’autres…

*Manuel Lahut a été journaliste à France Soir. Il est spécialiste de l’Amérique latine, du Liban et du Vatican.

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4 Comments

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  • C.B. , 25 octobre 2012 @ 19 h 30 min

    Que n’avait-on pas dit en 1975 à propos de Franco.

  • Goupille , 26 octobre 2012 @ 1 h 40 min

    “La cucaracha, la cucaracha, nunca mas ne pisarra…”

    Patience, Danièle M., ton grand homme arrive !

  • DN , 26 octobre 2012 @ 13 h 33 min

    Tt à fait d’accord avec CB : on maintenait en vie “l’affreux dictateur sanguinaire” Franco qui aurait du crever le plus tôt possible, alors que tout le monde (gauchiste) prépare ses mouchoirs pour le départ du “génial et lumineux président” de la “démocratie cubaine”

  • Quéribus , 30 octobre 2012 @ 14 h 38 min

    Il pratique même pas le politicus interruptus…

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