Et “on va voir, ce qu’on va voir. C’est ben vrai ça” comme disait la mère Denis, longtemps notre lavandière nationale. Sarko revêtant la panoplie du sauveur Zorro s’amuse à faire des moulinets avec son épée en carton. Toujours aussi agité, monté sur pile électrique – Duracell, celle qui dure plus longtemps – il veut tout changer. D’abord à l’UMP pour créer un vaste rassemblement (De quoi ? Du peuple, de la droite, des centristes ? On ne sait pas) puis après il verra pour 2017… Il nous prend pour des imbéciles !
Le retour de Sarko illustre l’échec d’une droite la plus bête du monde qui n’a pas su se renouveler : aucune idée nouvelle, pas de programme, complètement asséchée par une guerre des chefs qui va continuer. Juppé a été très clair, Bruno Lemaire également, sans parler de Fillon et de Wauquiez qui veut faire croire que, mais qui visiblement est en embuscade : ils ne céderont pas devant les ultimatums d’un ancien chef déchu, usé, ne représentant que lui-même. Car il n’incarne plus la droite ; avec lui, ce sera plutôt, comme d’habitude, un centre mou qui va faire le vide avec ses tonitruantes fanfaronnades et ses propositions toujours plus inaptes à la véritable attente d’un pays et d’un peuple au bord de la crise de nerfs.
Que certains veuillent encore se laisser prendre par le mirage sarkozien, on peut comprendre : la débande à droite comme à gauche, est telle qu’il ne reste plus beaucoup de solutions de rechange. Sarko drapé dans sa petite cape de Zorro, doublée de leurres de mauvaises qualités, pourra faire illusion un certain temps, mais il sera vite rattrapé par la réalité. L’état d’esprit du peuple a changé depuis 2012 car la crise identitaire, dont la droite est en partie responsable, s’est aggravée et la pression islamiste est, de plus, en plus lancinante. Le chômage atteint des records, l’Europe de Bruxelle qui nous impose toujours plus d’austérité ne sait plus où elle va (probablement dans le mur) et la jeunesse est là qui veut sa part du gâteau et qui frappe à la porte de l’Élysée en donnant le plus de voix à Marine Le Pen.
Sarko ne peut plus faire le poids. Il ne fait pas le poids. Il ne peut plus être le recours possible. Les Français le connaissent trop bien : brouillon, manipulateur, menteur, diviseur, seulement capable de grandes déclarations télévisuelles grandiloquentes. Il est pitoyable de voir la super bobo Nathalie Kosciusko-Morizet et Geoffroy Didier le petit roquet droitier, exultés par le retour du sauveur. S’il compte sur ces deux-là, qui illustrent parfaitement les deux entités d’une droite en déconfiture, pour redresser le cap, il a du souci à se faire. Et nous aussi.
Qui à droite peut prendre la relève ? Difficile à trouver un vrai leader capable de rassembler les Français. Peut-être Juppé ? Pas évident, même si les sondages lui donnent un avantage. Qui ? La gauche agonise et la droite est éclatée, morcelée par une guerre fratricide qui n’est pas terminée. Et Marine Le Pen a un boulevard devant elle, car la droite comme la gauche dans l’état où elles sont, ne rattraperont jamais le retard pris sur les idées qu’elle porte et qui rencontrent de plus en plus l’assentiment du peuple.
Sale temps pour la droite. Son rendez-vous avec la France est plus que compromis.
Zorro ou zéro, c’est du pareil au même.
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