« Un Français s’est interposé », assure le ministre de l’Intérieur. Quelqu’un d’ici aurait donc tenté d’intervenir. Mais ce sont des militaires américains et un citoyen britannique qui ont maîtrisé le terroriste. Pendant que le personnel de la SNCF se serait barricadé dans une cabine. Un témoin accuse : « Nous criions pour que le personnel nous laisse entrer, personne n’a répondu ».
Tableau désastreux de non-assistance à personne en danger. Les citoyens français n’ont plus de réflexes civiques. Les agents de l’Etat portant l’uniforme ne se préoccupent pas de sauver « les femmes et les enfants d’abord ». La France se retrouve symboliquement protégée du terrorisme grâce au courage d’étrangers.
Ce n’est pas la première fois. Pas la première fois que les Américains se montrent plus motivés à défendre la démocratie : c’est une femme, officier de police américaine qui, malgré une blessure, avait neutralisé le terroriste Nidal Malik Hasan en 2009. Ce n’est pas la première fois non plus qu’ailleurs, on se demande ce que fait la police. En Tunisie, lors de l’attentat de juin, ses consignes consistaient à vérifier dans les cafés que seuls les touristes dérogeaient à l’interdiction de boire de l’alcool en période de ramadan.
En France, à la même date, l’auteur de l’attentat est arrêté par un pompier. Et ce n’est pas le seul flottement des forces de l’ordre, depuis qu’en 2012 le Raid eut le plus grand mal à maîtriser le terroriste Mohamed Merah. Lors de l’attentat contre Charlie hebdo, le policier en mobylette fut décrété héroïque alors que son arme était restée dans son étui. Pas de quoi émettre des cocoricos. La démocratie reste à défendre.
> Marc Crapez est chercheur en science politique. Sa page Facebook.
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