Les compétitions sportives sont des jeux, des microcosmes régis par leurs propres règles et qui opposent des individus ou des équipes sur un espace et dans un temps limités. Leur déroulement et la détermination du vainqueur n’ont aucun lien direct avec le monde réel. On peut toujours espérer la victoire d’un club amateur sur une grande équipe professionnelle, dans une coupe de football par exemple, même si pour ce sport, le lien avec l’extérieur est de plus en plus constitué par l’argent, étranger de surcroît. Mais on peut voir dans le jeu une représentation symbolique de la réalité, politique par exemple. Les affrontements entre des joueurs d’échecs, l’un russe, l’autre américain, les jeux olympiques ont cette dimension. Depuis l’existence de ceux-ci dans la Grèce antique, le sport se substitue à la guerre comme support du patriotisme. Pourquoi pas ? Sauf que la victoire ludique n’a aucune conséquence réelle et se résume en un prestige illusoire, alors qu’un succès militaire peut décider de l’existence d’une nation, de même que des découvertes scientifiques ou techniques, des performances économiques peuvent en assurer la suprématie et une amélioration sensible de la vie de ses habitants. L’instrumentalisation politique du sport relève donc de la grande illusion. La France championne d’Europe ou du monde de football n’a strictement rien gagné en réalité, si ce n’est peut-être une meilleure image auprès du très grand nombre d’amateurs de ce sport et peut-être un regain de confiance des nationaux envers leur pays. Mais, si dans le même temps son économie dégringole, la sécurité de ses habitants s’étiole, l’illusion devient perverse puisqu’elle masque la réalité.
Dans la vaste entreprise d’autodestruction de notre pays par l’oligarchie politique et médiatique qui le “dirige”, la perversion a franchi une étape supplémentaire. Le football est devenu un instrument du “suicide français”. Cela a commencé par un mélange de bonnes intentions et d’effets pervers. Une équipe “black-blanc-beur” remplaçant celle qui était “bleu-blanc-rouge” se voulait un message du “vivre ensemble”, du mélange ethnique positif pour le pays, un sacre de l’immigration massive. Avec un aveuglement têtu, on se cachait un certain nombre d’évidences. D’abord, chaque sport privilégie certaines aptitudes liées aux capacités physiques que la génétique génère et que le comportement social sélectionne et amplifie. Un sport particulier peut passionner une foule de français. Ceux-ci peuvent le pratiquer en amateurs, mais sa professionnalisation va induire une discrimination objective dans le recrutement des joueurs en grande partie déterminée par la rapidité de la croissance, la force musculaire et l’entraînement spontané que le milieu social aura favorisé. Aucun sport ne représente donc le peuple français. La dureté de la sélection et la rentabilité exigée ont même tendance à accroître la différence entre l’élite sportive dans une discipline et la moyenne de la population. Ensuite, la volonté de tirer parti des exploits de joueurs binationaux, ou revendiquant de manière hostile à notre pays leur différence, a produit l’effet inverse de celui qui était recherché puisque le sentiment d’appartenance à la nation française a pu être minimisé sans vergogne au profit d’une autre allégeance, puisqu’il a pu se traduire par un surcroît de revendications communautaristes. Bref, ce qui devait unir le pays contribuait à le diviser davantage. Enfin, l’importance excessive donnée à un sport de moins en moins “national” érigeait en héros pour la jeunesse des gens dont le comportement privé libéré par une richesse déraisonnable était loin d’être exemplaire et transformait les matchs joués par des équipes de pays d’où proviennent les immigrés en tremplins pour la manifestation agressive de l’identité d’origine. Bref, le creuset devenait une bombe.
Avec l’intégration de Benzéma dans l’équipe dite “de France”, et le choix du rappeur Youssoupha pour “l’hymne” de cette équipe, la FFF, et le gouvernement sont allés jusqu’au bout de cette dérive. Par démagogie envers une certaine jeunesse qui n’est pas à elle seule la jeunesse française, et par une instrumentalisation non plus politique, mais bassement politicienne, on a atteint le paroxysme de la stupidité provocatrice. Le tableau ? Un joueur qui ne chante pas la Marseillaise, qui se dit algérien par le coeur et français pour le foot, et mêlé à une sombre histoire de sextape, de chantage et de menaces, un rappeur qui a pu impunément menacer de mort “au second degré” un journaliste, Eric Zemmour (qui lui a été condamné déjà, dans notre étonnant pays de la liberté d’expression à deux vitesses), un rappeur qui a pu rêver de violer “cette chienne de Marine Le Pen” cumulant cette fois l’incitation au crime et un mépris décomplexé de la femme, toujours bien sûr au second degré. Le résultat ? Un hymne grotesque alliant comme d’habitude l’absence de musique à la pauvreté des paroles, et, dans la logique absurde de notre pays et de notre temps, un double choix élevant le contre-exemple en modèle, suscitant chez ceux qu’animent le rejet de la France et la violence, l’idée que cela ne mène pas à la punition, mais à la consécration. La balourdise de la ministre des sports a révélé l’objectif opportuniste : faire de Mme Le Pen l’ennemi n°1, qu’il serait légitime d’injurier puisqu’elle est raciste. Qu’une ministre justifie l’injure grossière et, dans la foulée, l’appuie par la diffamation devrait la conduire devant les tribunaux dans un pays normal. L’appel au meurtre et au viol banalisé par une femme politique à l’encontre des valeurs proclamées mais au nom du sectarisme politique ! En France, on est passé de l’utilisation du football pour tenter d’unifier le pays, à son instrumentalisation pour le diviser. Faute d’avoir pu intégrer les étrangers, on bannit de ce qu’on ose appeler la République un parti légal qui en respecte les règles. Dans ce double jeu perce l’intention voilée : l’espoir d’un duel qui serait la seule chance, de moins en moins sûre, de voir reconduit pour un nouveau mandat l’occupant actuel de l’Elysée.
Réduire la France au football, c’est participer à la déconstruction de notre pays.
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