Avortement : l’Irlande encerclée

 

L’Irlande est aujourd’hui l’un des plus grand pays provie du monde. Ce soir il sera peut-être dans la fange avec les autres. L’avortement y est interdit dans tous les cas de figure. L’avortement y est synonyme de honte et d’immoralité. Le 8e amendement est la plus grande chance de l’Irlande. C’est un roc de sagesse au milieu d’un monde fou. Sous les coups répétés des géants mondiaux de l’avortement (IPPF – Planning familial mondial, ONU, UE, etc.), un référendum sur l’abrogation du 8ème amendement de la Constitution est organisé. Résultat ce soir.

 

Jadis, le grand peuple Irlandais a rechristianisé une Europe qui était plongée dans les ténèbres du paganisme et de l’incrédulité. Ses grands saints, comme saint Colomban, déferlèrent sur le continent et secouèrent l’âme des peuples jusqu’à provoquer la renaissance carolingienne. Aujourd’hui, elle est encore l’un des seuls pays (avec la Pologne notamment) à défendre la vie de ses enfants, encerclée par une Europe retournée à ses ténébreuses pratiques. Médias, organisations internationales et même l’église, tout le monde concourt, activement ou passivement, à ce que cet amendement provie tombe.

Évidemment, les médias parlent positivement de l’avortement, qui est une « libéralisation », une « légalisation », une « ouverture » ; ils titrent sur la « paranoïa » des provie ; ils multiplient les témoignages de femmes qui ont souffert de ne pas avoir pu avorter tranquillement (sic.) : « je me suis sentie comme criminelle » (France Info), « l’histoire poignante de Fabiana » (l’Obs)… Les médias Irlandais ne sont pas en reste. L’Irish Time, sorte de « quotidien de référence » comme Le Monde en France, propose de belles manipulations par l’image : les provie sont vieux et tirent la gueule, les pro-avortement sont jeunes et souriants.

 

 

L’Eglise catholique Irlandaise, fidèle à sa ligne de renoncement qui prévaut également dans les autres pays occidentaux, semble avoir totalement abdiqué devant l’inéluctable. L’AFP titre une longue dépêche, assez juste pour une fois : « Eglise catholique discrète avant le référendum sur l’avortement » ; on y lit notamment que « l’association des prêtres catholiques (ACP), qui représente un bon tiers du clergé, s’est même inquiétée que des militants pro-vie aient pu utiliser la chaire d’une église pour faire passer leur message, jugeant ce type d’intervention “inapproprié” ».  Cela semble tout à fait probable, quand on voit par exemple comment les pro-avortement déclarés du MRJC sont toujours accueillis et financés par l’église qui est en France.

 

Les débats sont durs et les provie Irlandais, notamment soutenus par les Américains (Lila Rose, Life Site News…), ne lâchent rien. Le ton est monté la semaine dernière après l’emploi d’images de personnes trisomiques sur des affiches publiées du camp du « No ». Ces affiches ont été dénoncées par le Premier ministre comme une tentative selon lui de « salir le débat et créer la confusion ».  Selon la télévision publique, le premier ministre Leo Varadkar, 39 ans médecin et homosexuel militant, a affirmé que « dans la législation que nous avons proposée, l’avortement pour raison de handicap serait interdite ».

C’est faux, hypocrite et contredit la logique de la transgression à l’œuvre dans tous les pays qui ont adopté l’avortement. L’hypothétique victoire du oui va évidemment conduire à de nombreux avortements en cas de diagnostic prénatal de trisomie, exactement selon le même processus qu’on observe en France avec la sacro-sainte loi Veil : 96 % des trisomiques sont avortés aujourd’hui dans notre pays. Le député anglais Lord Shinkin : « Un vote oui est un permis de tuer en raison d’un handicap ». Logique implacable.

Ce qui se passe en Irlande doit être l’occasion de rappeler, une fois de plus, comment l’avortement est la première pierre d’un projet de société eugéniste, coercitif, biopolitique, holiste et totalitaire.  Sa légalisation, prétendument « encadrante », est en fait le « passeport de toutes les transgressions » (expression de Jean-Marie le Méné) : le « droit à l’avortement » sera brandi comme un « droit fondamental », puis carrément « constitutionnel » et il sera utilisé pour autoriser toutes les dérives à venir : manipulations sur l’embryon, politiques de santé eugéniste, euthanasie, etc. Dans le conflit métaphysique qui oppose la liberté à la dignité, légaliser l’avortement, c’est écraser la dignité par la liberté.

 

***

 

L’Irlande est aujourd’hui confrontée à la plus importante des décisions que peut prendre un peuple. Elle touche à l’intime de la civilisation : celle de dépénaliser ou non l’avortement. Autrement dit : trancher dans la dichotomie du Bien et du Mal absolus, le droit de vivre ou le droit de tuer. C’est un « ou » exclusif. Le respect de la vie est inconditionnel ou il n’est rien. La grandeur d’une civilisation se mesure au respect qu’elle porte à ses enfants – de l’autre côté de l’Atlantique, le président Donald Trump affirmait cette semaine au grand gala provie Susan B. Anthony List que « La vie est la véritable source de la grandeur de l’Amérique ». Les États-Unis font leur choix de civilisation. Si l’Irlande tombe, l’Europe s’enfoncera un peu plus dans la grande déchetterie des échecs de l’histoire humaine.

 

 

Vivien Hoch, docteur en philosophie

 

 

 

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1 Comment

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  • Robert , 25 mai 2018 @ 17 h 42 min

    N’oubliez pas Youth Defence, un mouvement qui existait déjà en 1993, alors que les irlandais négligeait ce danger dans une société déjà acquise à la culture de mort.
    C’est un mouvement dynamique comme les autres et très jeune, bien plus que les pro avortement.
    Prions pour l’Irlande, la terre des saints.
    https://www.facebook.com/YouthDefence/

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