Pour une extension du domaine de la lutte

Tribune libre de Frédéric Pichon*

Certains de mes amis, apprenant le vote définitif de la loi Taubira, ont reçu un véritable coup de poignard. J’avoue, honteusement peut-être, avoir appris cette nouvelle froidement.

Non que je ne mesure pas la gravité de cette boite de Pandore que constitue la loi Taubira et la rupture de civilisation qu’elle introduit de l’aveu même de ses promoteurs.

Et déjà, la loi à peine votée, les masques tombent : les lobbies LGBT, Christiane Taubira et Najat Vallaud-Belkacem commencent à évoquer la PMA. Certaines officines pharmaceutiques proposent ici ou là des catalogues avec des têtes de bébés que l’on pourra programmer et vendre comme de la marchandise en les faisant porter par des pauvres femmes acculées par la misère.

Je n’ai jamais cru un seul instant que ce gouvernement de bobos de philosophie libérale-libertaire céderait sur le sociétal. À défaut de s’attaquer au diktat de la finance, au chômage et à la précarité qui touche des millions de compatriotes, ils n’ont que ce nonos à ronger. Ils ne le lâcheront pas.

La gauche, aujourd’hui, n’a plus rien à voir avec Jaurès qui proclamait qu’« à ceux qui n’ont plus rien, la patrie est le seul bien ».

C’est Pierre Bergé qui déclara en janvier : « Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? C’est faire un distinguo qui est choquant »

Ou encore Jacques Attali dans L’avenir de la vie (1981) : “Dès qu’il dépasse 60-65 ans l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. La vieillesse est actuellement un marché, mais il n’est pas solvable. Je suis pour ma part en tant que socialiste contre l’allongement de la vie. L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures. »

“Ce gouvernement fût-il légalement élu, n’est plus légitime. Il a transgressé des principes supérieurs. Il justifie la résistance à l’oppression.”

Le même mépris pour l’ouvrier, pour les petits et les faibles. Le même cynisme. La même vision totalitaire dissimulée sous le masque de la tolérance.

Dans ces conditions, disons-le clairement, ce gouvernement fût-il légalement élu, n’est plus légitime. Il a transgressé des principes supérieurs. Il justifie la résistance à l’oppression.

La seule et unique question qui doit se poser est celle de la prudence et de la méthode.

Aujourd’hui, François Hollande a atteint des sommets d’impopularité jamais atteints. Président par défaut, élu non pas pour faire plaisir à une minorité mais pour régler les problèmes de chômage et de pauvreté, la seule réforme figurant à son bilan au bout d’un an de pouvoir sera la loi Taubira arrachée dans la violence et la division de notre pays.

La seule solution désormais pour que cette loi qui n’a pas encore été promulguée – ce qui, en pratique, peut prendre plusieurs semaines voire plusieurs mois – est ni plus ni moins la chute du gouvernement Hollande.

Finis la fête et les ballons roses, les déclarations d’amour iréniques et la fausse espérance d’une écoute et d’une prise de conscience d’un pouvoir autiste et brutal.

Place au combat politique qui est, que l’on le veuille ou non, un rapport de force basée sur la dialectique ami-ennemi chère à Carl Schmitt (ce qui n’exclut ni l’amour véritable et surnaturel de l’ennemi ni la rédemption).

Aujourd’hui, la solution ne peut être qu’une extension du domaine de la lutte.

Cette extension doit s’attaquer à la racine du mal : l’idéologie libérale-libertaire qui considère l’homme non pas comme une personne sacrée, reliée à une transcendance, une histoire, une famille ou un pays ; mais un consommateur producteur déraciné, un zombi atomisé. Tellement atomisé qu’il devient une proie fragile pour les slogans mensongers de la société de consommation et les mirages de la télé-réalité.

Et dans cette lutte, nous savons très bien que la pseudo-opposition, à quelques louables exceptions près (on saluera pêle mêle le courage d’Hervé Mariton, Bruno Retailleau, Henri Guaino, Nestor Azero ou encore l’impressionnante Marion Maréchal-Le Pen) ne reviendra pas sur cette loi. À peine la loi votée, Christian Estrosi s’est-il empressé de confirmer qu’il marierait avec plaisir les « couples » de même sexe. Il n’avait déjà pas attendu le vote de cette loi pour subventionner les pourvoyeurs de ces dérives : les lobbies LGBT.

“Le rôle d’une avant-garde est donc de faire le lien entre le social et le civilisationnel.”

Dans cette lutte, un immense travail de pédagogie nous attend.

Car cette révolte de la jeunesse, aussi belle et sympathique soit-elle, est une révolte de jeunes qui ont beaucoup reçu. Et parce que nous avons beaucoup reçu, nous devons à notre tour beaucoup donner.

Nos compatriotes confrontés à une effroyable misère sociale et morale ne sont pas des chauds partisans de la loi Taubira. Ils s’en fichent et la perçoivent comme un luxe de petits bourgeois du Marais. Leur préoccupation est leur avenir social et tout simplement humain. Comment les en blâmer ?

Le rôle d’une avant-garde est donc de faire le lien entre le social et le civilisationnel. Il est de démontrer que ce sont les mêmes officines qui ont détruit la nation par l’ouverture des frontières, fragilisé notre économie par une mondialisation désordonnée et une finance cynique et implacable. Aujourd’hui, ils veulent détruire le dernier noyau qui permet de survivre dans cette jungle inhumaine amplifiée par l’individualisme et le matérialisme marchand, la famille.

Il n’est pas anodin de constater que les groupes financiers américains tels qu’Apple, Electronic Arts, Microsoft, Zynga, Nike, Facebook, Morgan Stanley ou Goldman Sachs, sont tous favorables au mariage de personnes du même sexe et à l’adoption. Ne pas y voir un lien confinerait à l’aveuglement.

Les opposants à la loi Taubira doivent donc aujourd’hui plus que jamais faire le lien avec les luttes sociales et dénoncer l’imposture et le mensonge d’un gouvernement qui n’a pas hésité à mentir devant l’Assemblée dans l’affaire Cahuzac comme il a menti en falsifiant les images de l’immense manifestation de 24 mars 2013.

Le vote de la loi Taubirator 1er n’est que l’acte I de la tragédie. La bataille ne fait que commencer. Après la bataille de la grande armée, c’est la grande armée des mères de familles, des petits, des sans grades qui doit s’ébranler. C’est la lutte finale entre les puissances du nihilisme et de la mort et les serviteurs du bien, du beau et du vrai. Ce n’est qu’un début, continuons le combat. N’ayons pas peur. Demain nous appartient !

*Frédéric Pichon est avocat et président du Cercle des avocats libres.

Du> même auteur :
> Le 24 mars, ne cédons pas : Les Champs-Élysées appartiennent à ceux qui y descendent !

Lire aussi :
> Vote de la loi Taubira : extension du domaine de la lutte, par Jean-Yves Le Gallou

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84 Comments

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  • 0 / 10
  • alain , 25 avril 2013 @ 14 h 11 min

    A.

    cela ne répond pas à la question :

    ” qu’est ce que tu fais ici , sur un site dont le rédacteur en chef est à l’UMP ?”

    – pourquoi chaque fois que tu passes dans le coin, tu ne nous “crie” pas “Guillaume Thieulloy est un enc… d’UMP ?

    – pourquoi cette soudaine timidité ?

    ou alors tu mets de l’eau dans ton vin et tu considères qu’il faut savoir faire des compromis, peut-être même considères tu que l'”enc… UMP” Guillaume de Thieulloy n’est,pour tout dire pas si “mauvais” (j’allais écrire enc…) que cela.

    En ce qui me concerne compte tenu de ton délire en tant que “taupe UMP” il est normal que je poste sur un site dont le rédacteur en chef est à l’UMP.

    Au fait j’y pense sur un site dont le rédacteur en chef est à l’UMP, ai je vraiment besoin d’être une “taupe UMP” ou un “troll “UMP” ?

  • Pat64 , 25 avril 2013 @ 14 h 14 min

    Tu parles tellement de l’UMP, que tu dois voter UMP….

  • A. , 25 avril 2013 @ 14 h 17 min

    1. Il faut adhérer à l’UMP pour avoir le droit de poster ici ?

    2. Je fais une différence très claire entre les apparitchiks de l’UMP et les électeurs UMP.
    Ce ne sont pas les électeurs UMP qui ont voté cette loi, mais leurs élus, et probablement contre le gré de (beaucoup de) leurs électeurs.

  • A. , 25 avril 2013 @ 14 h 21 min

    LOL.

  • alain , 25 avril 2013 @ 14 h 28 min

    A.

    Je fais une différence très claire entre les apparitchiks de l’UMP et les électeurs UMP.
    Ce ne sont pas les électeurs UMP qui ont voté cette loi, mais leurs élus, et probablement contre le gré de (beaucoup de) leurs électeurs.

    eh bien on avance un peu.

    Tu es un peu moins borné que tu ne semblais le montrer dans tes écrits précédents.

    D’accord tu fais une différence entre électeurs UMP et apparatchiks UMP.

    Mais tu vas dans des manifs où il y a plein d’électeurs UMP et tu cries “UMP enculés “, c’est un peu ambigu.et cela peut être mal compris de certais de tes voisins.

    A ta place (c’est le conseil d’un “traître et d’une “taupe UMP”) je crierai plutôt ” Copé enc… ) ou NKM enc.. quand ils causent.

    Mais l’assistant parlementaire d’un sénateur UMP est un permanent payé par le dit sénateur;

    Pour tout ce n’est pas un apparatchik ? même d’un rang modeste ?

    que doit-on penser de ta timidité en la matière compte tenu de tes principes intransigeants ?

  • A. , 25 avril 2013 @ 14 h 34 min

    “D’accord tu fais une différence entre électeurs UMP et apparatchiks UMP.”
    si tu savais lire tu aurais vu que je la fais depuis le début.

    “Mais tu vas dans des manifs où il y a plein d’électeurs UMP et tu cries « UMP enculés « , c’est un peu ambigu et cela peut être mal compris de certais de tes voisins.”
    Ca n’est pas ambigu, ça les met devant leurs responsabilités et leurs contradictions.
    Certaines personnes qui ont tout à fait le profil de bourges bien propres assez typiques des electeurs UMP sourient quand ils entendent ce slogan. Je ne crois pas qu’ils le prennent pour eux mais ça les fait réfléchir.

  • Thierry Zureck , 25 avril 2013 @ 15 h 29 min

    Effectivement, « les masques tombent » parce que, indubitablement, dans le bocal (déjà fêlé) Hollandiste, M. « moi-je », reste un sous-marin socialiste totalement voué et dévoué à la solde et à la cause de l’oligarchie mondialiste (Son appartenance à la French Américan Foondation en atteste).

    Aujourd’hui, comme chacun ne devrait plus l’ignorer, la politique française est aujourd’hui réduite au rang de gadget.
    Qui ne voit que l’économie de la haute finance actuelle impose partout, avec la complicité de la technocratie bruxelloise, sa loi dans le monde ?

    Quant au « Mariage pour tous », il dissimule en réalité un projet oligarco-maçonnique (théorie du genre élaborée dans les arrière-cuisines de la CIA).

    Son but, à terme : détruire la famille en substituant l’éducation parentale par une éducation étatique réduite aux objectifs souhaités par les nouveaux maîtres du monde. Ce qui aura, à terme, et pour principale effet, celui d’ajouter arbitrairement encore d’avantage de rapports hémiplégiques entre une nouvelle classe de dominés sociaux et une « Super classe » de ploutocrates internationaux.

    Le hic, excepté quelques rares informations sur ce renversement des valeurs socio-civilisationnelles : pourtant vitales (ô combien !) pour les Français, c’est qu’un sujet de cette importance soit aujourd’hui littéralement blacklisté par toute une escouade de médiacrates aux ordres de la pensée policière mondialo-européiste. Une authentique Omerta de type mafieux !

    A ce compte là, la dette publique, grâce à une loi (1973) qui interdit à la Banque de France de prêter de l’argent -à taux zéro, à l’Etat français, a encore quelques belles tranches d’éternités lucratives devant elle.

    Or, l’apocalyptique « moi-je » de l’Elysée, continue et persiste tranquillement, il n’est pas le premier (l’UMP, de ce point de vue, n’a en effet rien à lui envier) à couver cet œuf empoisonné et en état de décomposition sociétal pourtant avancé.

    Cependant, tout se passe comme si de rien n’était. Comme si la France et les Français pouvaient se permettre, ad vitam aeternam, cette hémorragie économique au seul profit des marchés internationaux. Comme si les Français n’avaient que faire du devenir de leurs enfants !

    Résultat : 4O longues années de silence Radio, ça suffit !

    Quel media osera crever enfin cette infernale et continuelle dérive institutionnelle des mœurs françaises et cette continuelle éruption financière d’abcès nationaux ??? Nous le savons, Aucun !

    Raison de plus pour affirmer avec Frédérique Pichon : « Demain nous appartient » !

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