États-Unis. Rand Paul a lancé mercredi – avec le soutien de la National Pro-Life Alliance (site) – une pétition “pro-vie” en faveur du Life at Conception Act. Dans un appel à la signer envoyé à plusieurs centaines de milliers d’Américains “pro-vie”, cette figure du Tea Party devenue sénateur républicain du Kentucky aux dernières élections de mi-mandat, s’en prend virulemment à ces “neufs femmes et hommes non élus » qui, “depuis 39 ans*”, “ont joué à Dieu avec la vie humaine innocente”. “Ils ont inventé des lois qui ont condamné sans procès, à une mort douloureuse, plus de 56 millions de bébés dont le seul crime était d’être gênant”, dénonce le fils du représentant texan Ron Paul.
Critique à l’égard de la politique des petits pas préconisée par certaines organisations “pro-vie”, l’élu libertarien estime que “le temps de se prosterner devant la Cour suprême est révolu”. Partant du principe que “pas une fois, la Cour suprême n’a qualifié l’avortement lui-même de droit constitutionnel” et que celle-ci se réfugie derrière “l’impossibilité de spéculer” quant à la réponse à “la question de savoir quand commence la vie humaine”, il cite un arrêt où la “Robert Court” admet que “si la personnalité de l’embryon et du fœtus est établie (par une loi, ndlr), (…) le droit du fœtus à la vie sera alors assuré en particulier par [le 14e amendement] ». Et en effet, “le 14e amendement ne pouvait pas être plus clair” : « Aucun État (…) ne privera une personne de sa vie, de sa liberté ou de ses biens sans procédure légale régulière ; ni ne refusera à quiconque relève de sa juridiction l’égale protection des lois.”
Reste maintenant à faire voter cette loi, le fameux Life at Conception Act. “Ce sera un combat difficile”, admet Rand Paul, “mais ce projet de loi, tout simple, logique et évident qu’il soit, ne deviendra pas notre législation sans que nous ayons à nous battre pour cela”. Le but avoué : mettre la pression sur les élus étiquetés “pro-vie” des Partis républicain et démocrate et les forcer à tenir les promesses formulées devant les électeurs, c’est-à-dire à passer aux actes ! Rand Paul croit le vote du Life at Conception Act possible maintenant… ou plus tard. L’attention du public qui pourra ainsi identifier les élus réticents ou favorables à la légalisation de l’avortement malgré de beaux discours (congressmen qu’il qualifie d’“avorteurs radicaux”), “enverra [ces derniers] à la défaite”. “Dans tous les cas, l’enfant à naître est gagnant”.
Ci-dessous, une copie de la pétition :
*Arrêt Roe v. Wade de 1973.