L’association pour la Fondation de service politique (AFSP) a présenté mercredi matin aux médias un sondage intitulé “Les intentions de vote des catholiques pour l’élection présidentielle de 2012 » réalisé par l’Ifop sur un panel représentatif de 1 935 personnes (1 178 catholiques dont 246 “pratiquants”). En résumé :
1) Les catholiques sont de droite…
Les catholiques “pratiquants” déclarés (assurant assister à la messe au moins une fois par mois) sont en moyenne beaucoup plus favorables à Nicolas Sarkozy (38%) que la moyenne des Français (24%). François Bayrou remporte 17% de leurs intentions de vote contre 14% chez les Français (son plus haut score tous sondages confondus en 2012…), Marine Le Pen 17% contre 19% en moyenne, François Hollande 22% contre 28% des Français et Jean-Luc Mélenchon 2% contre 8%. Les catholiques “pratiquants” sont donc beaucoup plus de droite et légèrement plus du centre-droit que la moyenne de leurs compatriotes, mais aussi légèrement moins de droite nationale, beaucoup moins de gauche et largement moins de gauche radicale qu’eux. Globalement, les catholiques “pratiquants” de gauche représentent un quart des catholiques “pratiquants”. Les “non pratiquants” (la moitié de la population française) sont à 35% de gauche, 15% du centre droit, 28% de droite et 21% de droite nationale. Chez les “sans religion”, la gauche atteint 54%, le centre-droit 18%, la droite 12% et la droite nationale 13%. Au second tour, les catholiques “pratiquants” préféreraient Nicolas Sarkozy à François Hollande (61% contre 39%) contrairement aux catholiques “non pratiquants” (53% contre 47%) et aux personnes “sans religion” (28% contre 72%).
2) … mais moins qu’en 2007
A 42% d’intentions de vote en février 2007, Nicolas Sarkozy est aujourd’hui à 38%, soit une baisse de 4 points tandis que François Bayrou perd un point. L’autre François gagne 6 points par rapport à Ségolène Royal, Marine Le Pen 1 point. Au second tour, le président sortant perdrait 11 points par rapport à 2007 chez les catholiques pratiquants tandis que l’ex-compagnon de Ségolène Royal en gagnerait 11 par rapport à elle. Si les catholiques sont moins de droite, ils ne sont pas pour autant plus de gauche comme le montre la moindre progression de François Hollande au premier tour dans leurs rangs : +6 points contre +11 points au second tour où le candidat socialiste serait alors la seule alternative à Nicolas Sarkozy. De plus, selon François de Lacoste Lareymondie, vice-président de l’AFSP, les violentes charges de François Hollande “contre la finance apatride et anonyme engendrent quelques résonances chez certains catholiques” ! Pour Jérôme Fourquet, directeur adjoint du Département opinion publique à l’Ifop, le décrochage du président sortant chez les catholiques “pratiquants” a commencé lors de l’affaire de la présidence de l’EPAD, le nom en 2009 de l’établissement public chargé de l’aménagement du quartier d’affaire de La Défense.
3) La désaffection des catholiques pourrait coûter au président sa réélection
11 points de baisse chez les catholiques “pratiquants” équivalent pour Nicolas à un total de 650 000 voix de moins, soit 2 points. “La bascule”, selon François de Lacoste Lareymondie, qui prédit entre les deux finalistes “un score final plus resserré” que ne le signalent actuellement les sondages.
4) Pas de raz-de-marée frontiste en vue chez les catholiques “pratiquants”
Le traitement médiatique des réunions pacifiques de protestation devant les théâtres mais aussi la sortie du livre Extrême droite, pourquoi les chrétiens ne peuvent pas se taire (L’Atelier) du Père Jacques Turck et d’Etienne Pinte ont pu donner la fausse impression d’un raz-de-marée frontiste en vue chez les catholiques “pratiquants”. En effet, lorsque Marine Le Pen enregistrait 16% d’intentions de vote en février 2007, elle pesait alors 12% dans les sondages. Cinq ans plus tard, la présidente du Front national n’a gagné chez les fidèles réguliers qu’un point alors qu’elle pèse 19 points dans l’opinion… Les électeurs qui la tirent vers le haut sont les catholiques “non pratiquants” (21% en 2012 contre 13% en 2007). Le résultat d’une méthodologie contestée par François de Lacoste Lareymondie qui “permet”, selon lui, “toutes les manipulations”. Car “le clivage le plus profond, c’est le clivage entre catholiques ‘pratiquants’ et catholiques ‘non pratiquants’“. De plus, “il est difficile de s’intituler catholique quand on ne pratique pas”.
5) L’AFSP en ordre de bataille
“L’AFSP ne roule ni pour un parti ni pour un candidat” a rappelé Thierry Boutet, directeur des publications. L’organisation chrétienne entend “aider les catholiques à peser” pendant la campagne présidentielle. Son portail proposera dès le 29 janvier “une analyse approfondie de la situation politique”. Un “document de quatre pages au cours du mois de mars” sera également envoyé dans 1 700 000 foyers de “départements majoritairement catholiques”, ruraux et “pouvant basculer”. Objectif : aider les électeurs à voter de façon “réfléchie” au moyen d’“une piste de réflexion sur sept points” : “aider la vie”, “soutenir la famille”, “investir dans l’éducation”, “humaniser l’économie”, “préserver notre environnement”, “aménager tous les territoires” et “s’appuyer sur l’Europe”.
Une conférence de presse pour expliquer que Nicolas Sarkozy a toutes les cartes en main s’il veut conserver des chances d’être réélu…
Parallèlement, le collectif Audace 2012, qui regroupe 109 organisations représentant plus d’un million de Français, a publié sur son site “les positions provisoires, en l’état actuel des contacts et déclarations publiques” des différents candidats à l’élection présidentielle sur ses 12 propositions pour 2012.
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