La crise ouverte par les attentats de janvier contre la rédaction de Charlie Hebdo et l’Hypercasher, puis ceux de la semaine dernière contre les attroupements festifs de Parisiens, commencent à révéler la réalité du paysage humain français.
Pour qu’un homme puisse développer son esprit, qu’il puisse créer et transmettre, en un mot, pour qu’il se sente heureux malgré son destin tragique, il lui faut une sérénité anthropologique.
Il lui faut savoir que ses enfants respecteront son œuvre et l’illustreront par les leurs, qu’ils lui ressembleront, qu’ils s’affineront, et s’il le sont déjà, qu’il s’y maintiendront à tout le moins.
Toute rupture dans cette soupe primordiale, son lac de castors, le rend incapable de bâtir, et rend insensé, au sens propre, tout effort et tout élan.
La France représente-t-elle aujourd’hui un biotope convenable pour une telle aventure humaine, pour l’établissement de projets, pour l’épanouissement artistique ou intellectuel, pour un accomplissement spirituel?
NON : Cette réponse lapidaire est sans nuance possible.
Que constate-t-on en effet dans le panorama populationnel français ?
D’abord, une quarantaine de millions d’habitants, européens d’origine, parlant le français et en majorité de culture chrétienne. Ils sont plutôt âgés et leur taux de fécondité les rend incapable de renouveler les générations, et donc de maintenir leur nombre.
Ensuite, une vingtaine de millions d’autres habitants, d’origines diverses, mais majoritairement africaine et nord-africaine, et encore plus majoritairement musulmans. Populations parlant de multiples langues, très jeunes et masculines. La forte natalité qui les caractérise, et l’arrivée massive, sans contrôle et continue, de nouveaux impétrants qui nourrissent ce groupe, permet de prévoir qu’il sera majoritaire entre 2025 et 2035.
Comment ces deux populations sont-elles reliées, si tant est qu’elles puissent l’être ? Par l’état.
Revenons au premier de ces groupes, celui des habitants d’origine européenne, qui sont les autochtones et qui secrétèrent l’état tel qu’il semble perdurer en ses institutions et leurs appellations : Sénat, assemblée législative, présidence de la république, Conseil d’état, Cour de cassation, cour des comptes, etc…
Lorsqu’un animal possède une carapace qu’il a secrété, elle lui est consubstantielle. Il en est ainsi des mollusques, des tortues, des crustacées ou des tatous. Elle n’existe que pour les protéger et s’ils la perdent ils meurent.
L’état secrété par les indigènes de France n’est plus une protection pour eux qui continuent pourtant à le penser, et se ruent vers les élections en croyant en un état renouvelé qui reprendra son rôle de protection quasi biologique à leur égard. Certes, certaines parties de ce groupe natif ressentent déjà le froid mortel qui les environne, mais d’autres s’évertuent à festoyer en se réchauffant à l’aide de drogues, d’alcool, ou de slogans leur permettant de travestir la réalité.
Les massacres du 13 novembre, et les réactions qu’ils ont suscitées, permettent de cartographier ce peuple des européens de France et les quatre tribus qui le composent désormais.
Sociologie identitaire des Européens de France
I. Les convertis
Ils sont encore peu nombreux mais deviennent très actifs dans l’attaque et la guerre sainte en cours. Fabien Clain, les « communautés » musulmane de l’Ariège, comme celle des Corel, ou Thomas Barouin et Laurent Lelièvre partis en Syrie en sont les champions. Ces convertis changent de nom, couvrent leurs épouses d’une burqua, et bientôt, par les mariages, se métisseront et entreront entièrement dans leurs nouvelle peau.
Ce phénomène reste faible mais on constate que les hommes qui le fondent deviennent comme tous les convertis de violents prosélytes, et ressentent une haine farouche pour l’humanité dont ils sont issus. Ils ont toujours existé, mais ils n’ont jamais, sous leur appellation de « renégats », été honorés par leurs frères européens. Maintenant c’est le contraire, ils sont l’avant-garde de la nouvelle France que Sarkosy nous a décrite il y a quelques années, et qu’il nous promettait d’implanter par la force de la loi s’il le fallait.
II. Les soumis
Les soumis sont des morts-vivants. Ils veulent continuer à marcher, danser et boire en affirmant qu’il y a assez de place sous leur carapace pour que les Bernard l’hermite y logent leurs corps mous à coté des leurs. Mais bien sûr, plus l’hôte grossit, et plus la mort guette ces hospitaliers qui sont incapables de chasser les intrus ou de se réfugier sous une autre carapace. Les hommes – au sens générique – qui composent cette catégorie d’autochtones, « déclarent ne pas haïr » les massacreurs de leur conjoint ou de leur enfant mort, « fraternisent » avec « les musulmans qui vivent « gentiment » leur religion », ou baise la main d’un imam au sourire condescendant comme il devrait le faire de l’anneau du pape (Ce qu’ils ne feraient pas pour tout l’or du monde) et, en un sens, sont déjà convertis puisqu’ils appliquent l’adage islamique « baise la main que tu ne peux couper », fondement de la taquia.
Ils ont immédiatement parlé de « protéger » les musulmans, de combattre le « racisme » et de ne pas tomber dans le « piège » des terroristes qui est de les séparer de ces musulmans dont ils baisent les mains.
Ceux là sont des orthodoxes au regard de ce que l’état annonce, surveille et promeut : « le vivre-ensemble ». Ils le dirigent d’ailleurs ainsi que toute la superstructure économico-intellectuelle qui le soutient. Les médias leurs appartiennent dont la propagande les conforte dans leur erreur.
III. Les dissidents
Cette troisième tribu se méfie. Certains de ses membres doutent depuis longtemps, tandis que d’autres qui l’ont rejointe renforcent cette opinion. Elle se méfie ou même refuse les arguments, lois, actions ou inaction de l’état dont elle veut pourtant garder les structures. Elle se rend compte, cependant, que l’état ne la protège plus, qu’il abaisse ses valeurs morales et spirituelles, qu’il en méprise les membres comme citoyens, comme Français, comme homme civilisé et comme chrétien.
Mais pour eux, l’état peut-être reconquis, redevenir le protecteur qu’il n’aurait jamais du cesser d’être, et ils espèrent en la prochaine conversion des âmes, et au réveil de la « belle endormie ». Ils usent de deux mots pour décrire la France, l’état qui est sensé l’incarner et leur état d’esprit : « dormition » et « dissidence ». Le premier renvoie à « la Belle au bois dormant », c’est à dire aux contes, le second à la résistance de certains à une pensée oppressive et subversive.
Nous les appellerons « les dissidents ».
Un dissident est un citoyen qui partage le système social, la langue, l’appartenance ethnique ou nationale, et même parfois la religion avec ceux dont il conteste l’idéologie. Ainsi les Gracques furent-ils des dissidents dans la république romaine, Luther et Calvin en furent d’autres vis à vis de l’église, les jansénistes également, et les Russes antisoviétiques en sont l’exemple le plus récent.
Mais les « dissidents », s’ils reprennent en main l’état, se jurent de le faire briller. Ils le considèrent comme un contenant dont le contenu n’est qu’une donnée. Ils ont peu ou pas de réponse sur le nombre d’entrées en France, ni sur la légitimité de la présence massive d’immigrés, musulmans ou non. Ils ne veulent pas discriminer et attendent semble-t-il un miracle.
IV. Les sécessionnistes
Enfin, une quatrième tribu se forme, qui n’est plus en « dissidence « mais en « sécession ».
La sécession affirme qu’il n’y a plus sur le sol français un seul peuple, mais plusieurs. Elle s’appuie sur le fait que les données migratoires ne laissent aucun doute sur la prévalence des nouveaux venus en matière politique et culturelle à vue d’homme, du fait de la centralité de l’état et de la règle électorale : « un homme, une voix ».
Ses membres, affirment donc qu’ils n’obéiront pas à des modifications de leur statut personnel qui résulteraient d’un changement de majorité, car il en irait des couleurs du monde, des sons de la langue, des saveurs culinaires, des canons de l’élégance, de l’harmonie musicale et de l’espérance comme vertu. En un mot, ils savent qui ils sont, et refusent de perdre quelque souveraineté que ce soit au plan de l’être intérieur comme au plan de la société dans laquelle ils veulent vivre.
Dans ces conditions, les élections, qui sont des compromis, ne les concernent pas, même s’ils y participent. Ils se sont souverainement déterminés comme un peuple en eux-mêmes, et les lois auxquelles ils se soumettront ne pourront que leur être consubstantielles.
Conclusion
Nous sommes donc devant un éclatement ontologique de ce qui fut le peuple français. Dans l’immédiat, la position conservatoire des dissidents pourrait servir de point d’équilibre, mais la démographie et la nature des hommes aidant, l’avenir des européens de France, à 10 ou 20 ans, se trouvera du coté des sécessionnistes, s’ils se sont, alors, organisés et ont pris conscience de leur être pour poursuivre leur marche en avant.
L’histoire n’est pas fini, le temps des fédéralismes personnels ou territoriaux est de retour comme au temps des Francs et des Gallo-romains.
Et, en ce sens, les sécessionnistes sont des Gallo-Romains.
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