Huit mois presque jour pour jour après l’entrée des troupes russes en Ukraine et le lancement de ce que Vladimir Poutine appelle “opération militaire spéciale”, les journalistes occidentaux annoncent quotidiennement la déroute du Kremlin sur le théâtre de guerre. Pourtant, que sait-on réellement des objectifs stratégiques de Vladimir Poutine ?
Officiellement, l’opération visait à venir en aide aux populations autonomistes de l’est ukrainien, le Donbass. Mais depuis le 24 février dernier, l’investissement sans borne de l’OTAN et de l’UE aux côtés de Volodymyr Zelensky a pu influencer les ambitions du président russe. A plus fortes raisons que toutes les tentatives de discussion et de concertation pour avancer vers la paix ont savamment été sabordées par l’Occident. Des sabotages auxquels le Kremlin a fait le choix de répondre avec retenu. Une retenue visiblement abandonnée après l’attentat contre le pont de Crimée, de Kertch, le 8 octobre dernier. Depuis, la manœuvre militaire de la Russie a franchi un nouveau cap avec d’autres hommes mais aussi d’autres méthodes et d’autres armes. Un tournant perceptible dans les opérations d’évacuation à Kherson comme dans les cibles des drones kamikazes ou munitions rodeuses au cœur des grandes villes du pays. De quoi obscurcir l’issue d’un conflit dans lequel Vladimir Poutine ne peut échouer et où les Européens auront eu tout à perdre.
Sylvain Ferreira, historien militaire, qui vient de publier “La bataille de Marioupol – 25 février – 20 mai 2022” aux éditions Caraktère (disponible ici), décrypte la tactique de l’armée russe, le choix des armes, les évolutions stratégiques et revient sur cette bataille cruciale du conflit dans la ville de Marioupol et l’aciérie Azovstal, au bord de la mer d’Azov. Un entretien passionnant sans parti pris qui balaie les huit mois de conflit avec honnêteté et respect à l’égard des hommes engagés pour leur pays.
Source : TV Libertés