On n’est pas forcément d’accord. “Il a prononcé le mot, le mot magique, le ‘Césame, ouvre-toi’, le mot maudit aussi, le mot qu’il détestait par-dessus tout parce que, pour Sarkozy, le référendum fut longtemps le tabou suprême. Il débuta son quinquennat en s’asseyant sur le non au référendum européen de 2005 pour imposer le traité de Lisbonne. Puis, il fit semblant d’introduire dans la constitution le référendum d’initiative populaire pour mieux en interdire l’accès par un verrou parlementaire. Jusqu’à l’entre-deux tours de la présidentielle de 2012, son conseiller, Patrick Buisson, le harcela pour qu’il promette un référendum sur l’immigration, en vain. Sarkozy n’osa renverser la table, il poursuivait alors le référendum de sa vindicte car, disait-il, le peuple ne répond jamais à la question posée mais à celui qui la pose. Il reprenait ainsi l’argument traditionnel des élites qui ont peur du peuple. Une fois de plus, Sarkozy aurait changé : il brûle ce qu’il a adoré et adore ce qu’il a brûlé. A tout pécheur, miséricorde. Les plus méfiants ou les plus lucides y verront un attrape-nigauds pour électorat populaire, en particulier celui du Front national. Les mêmes noteront avec raison qu’il n’en a précisé ni les modalités ni les thèmes : il n’a pas dit s’il voulait un référendum dans la tradition du Général de Gaulle où le souverain appelle le peuple à trancher, ou bien un référendum d’initiative populaire à la suisse, où c’est le peuple lui-même qui se saisit…”
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