Remplacer les fêtes chrétiennes par Yom Kippour et l’Aïd : et on va dire amen ?

La France est un pays de culture et de tradition catholique, sous un régime républicain et démocratique. Je mérite sûrement la guillotine, bien affûtée, de la libre parole républicaine pour ces propos nauséabonds. Plus besoin de guillotine, elle est désormais implantée directement dans les âmes et consciences, et ce, dès l’enfance, grâce à la « ligne Buisson » de la laïcité de Vincent Peillon, et la pastorale républicaine qu’il met en place à l’école. Prochaine étape : la suppression des fêtes chrétiennes. On y vient très vite, on y est : une «sociologue» convertie à l’islam, membre de l’Observatoire de la laïcité, vient de proposer de remplacer deux fêtes chrétiennes par une fête juive et une fête musulmane…

L’Observatoire de la laïcité, organisme étatique dépendant directement du Premier Ministre de la République, a été créé en 2007, sûrement pour contrer, au moins en tant que « poudre aux yeux », la problématique du culte musulman au cœur du quotidien des citoyens. Aujourd’hui, au main des socialistes, cet observatoire devient très dangereux – comme pour nombre de lois prises sous la droite, que la droite applaudissait, et qu’elle se prend aujourd’hui en pleine poire. Dounia Bouzar, qui a été nommée dimanche à l’observatoire de la laïcité par le Premier ministre, qui est une anthropologue spécialiste du fait religieux, propose, dans un entretien à Challenges, de remplacer deux fêtes chrétiennes (au choix) par Yom Kippour et l’Aïd…

Cette experte, donc, nous informe que « la France a montré l’exemple de la laïcité au monde en instaurant la première la liberté de conscience » [sauf pour les pharmaciens ou les maires – ajout de l’ami Michel Janva]. Liberté de conscience, soit dit en passant, qui existait dès la grèce antique, sinon avant, et qui trouve d’ailleurs dans la théologie médiévale des arguments étayés. Il suffit d’ouvrir saint Thomas d’Aquin pour comprendre que l’homme créé à l’image de Dieu veut dire qu’il en est l’image en tant qu’il est libre, comme Lui, de ses actes et de ses pensées.

À la fin de cet entretien sur les cas posés par la problématique musulmane au travail et dans les cantines, le journaliste lui demande quand même s’il faut ajouter deux fêtes en plus ; et notre experte en laïcité de répondre : « le clergé y a longtemps été opposé mais il a évolué et n’y est plus hostile car il y a beaucoup de fêtes chrétiennes ». Il a « évolué ». Comprenez : le clergé sort enfin des siècles sombres, moyenâgeux et lugubres dans lesquels il était enfermé, et il en sort sous l’impulsion du « sens de l’histoire », qui file en droite ligne vers le Grand Soir socialiste, le paradis terrestre, enfin délivré de toute croyance et de toute vérité des cieux.

Et, comme toute histoire a ses prophètes, je vous en offre deux qui avait tout prévu : le prophète Jacques Attali disait déjà, en février 2003, qu’« il convient (…) d’enlever de notre société laïque les derniers restes de ses désignations d’origine religieuse. »… Pas mieux que l’autre prophète, Vincent Peillon, qui affirmait dans une vidéo de 2005 qu’il fallait détruire la religion catholique, pour imposer sa « religion laïque et républicaine » (l’équivalent, chez lui, de « socialiste »). L’enjeu, dit Peillon, est « de forger une religion qui soit non seulement, plus religieuse que le catholicisme dominant, mais qui ait davantage de force, de séduction, de persuasion et d’adhésion, que lui. ». La chose est claire ? Il parle exclusivement du catholicisme, et non des autres religions : la rivalité mimétique de la République et de l’Église, dès la Révolution française – qui n’est pas terminée, rappelons-le, est un combat, une guerre des religions qui est strictement polarisée par ces deux-là. L’islam est là de surcroit, comme un allié objectif de la République dans ce combat, quoi qu’on puisse en penser.

L’objectif est donc clairement de bâtir une société anti-chrétienne. Pourquoi autant de pessimisme et de fermeture, me direz-vous : l’espace social n’est-il pas le lieu de la « cohabitation des différences » et du « multiculturalisme » ? Oui, très bien, et alors il ne resterait qu’à nous, chrétiens, de convaincre les autres – sans pouvoir trop en parler publiquement, en se cachant dans les caves, en évitant d’être trop « visible », se faisant tout petit, et en n’intervenant surout pas dans les débats publics.  Comment voulez qu’une lampe éclaire le monde si elle est placée sous la table ? Comment voulez-vous que l’avenir de la France se batisse sans son passé ? Comment voulez-vous construire une maison sans ses fondations ? Point n’est besoin de fondation, d’historicité et de continuité, puisque, dans leurs esprit peilloniens, tout commence par la Révolution, et tout finira avec la Révolution achevée : une Révolution, selon le grand-maître Peillon, qui est « un événement religieux », une « nouvelle genèse »  un « nouveau commencement du monde », une « nouvelle espérance », une « incarnation théologico-politique », qu’il faut porter à son terme, à savoir : « la transformation socialiste et progressiste de la société toute entière » (La révolution française n’est pas terminée, p. 195).

« c’est encore une religion, sinon une certaine forme de religiosité, qui est encore à l’œuvre dans ce médiocre spectacle dit laïque  »

Que les musulmans (et les juifs) ne se réjouissent donc pas trop vite : ils sont aujourd’hui les idiots utiles de la République, plus que les alliés objectifs. Une République qui se sert de l’islamisation, à sa droite, et du « multiculturalisme », à sa gauche, pour imposer sa propre religion, mais qui veut les fendre toutes, et, au premier chef, l’Église, dont elle est depuis le début la copie mondaine et le décalque horizontal.  Elle veut et n’existe que pour s’imposer elle-même comme religiosité, et, grâce à Vincent Peillon, dont on peut reconnaître, au moins, la franchise, cela est rendu public. Oui il faudra répandre la bonne parole, selon le rapport de l’Observatoire de la laïcité remis le 25 juin au Premier ministre : « favoriser la diffusion de guides de la laïcité dans les municipalités, hopitaux, maternité, entreprises privées », « inventer une charte laïque » ou encore « enseigner la morale laïque à l’école » (p. 4), tout cela en s’appuyant « sur la lutte contre toutes les discriminations économiques, sociales, urbaines ». L’homme nouveau, républicain et socialiste, ouvert à tout sans n’être à rien, subissant toutes les cultures du monde sans avoir le droit à la sienne, étant partout « chez autrui » plutôt que « chez lui », sera lisse et livide, sans visage et sans porosité, homme relatif et relativiste, où tout se vaut, dans une angoisse permanente et suffoquante. Rien à quoi se rattacher. Sinon à la République laïque et socialiste qui est là, et qui tend les bras.

Oui, c’est encore une religion, sinon une certaine forme de religiosité, qui est encore à l’œuvre dans ce médiocre spectacle dit « laïque ». Les petits rituels narcissiques, ludiques ou névrotiques de l’homo festivus sont désormais les grandes-messes du monde post-moderne, avec leurs prêtres, leurs thuriféraires, leurs porte-croix, leurs fêtes de Bacchus, leurs processions infâmes et leurs vêpres télévisuelles débilisantes. Et les sermons servis au cours de ces messes profanes sont d’une violence inouïe pour toute personne attachée à la continuité, la verticalité, la transcendance et le sérieux de la vie en société. Chrétiens, vous n’êtes pas les bienvenues : vous représentez le passé, le mur, l’échaffaud sur lequel, certes – et encore ! – on a bâti la civilisation, mais qu’il faut désormais rejeter. Place aux autres, à tout le monde, sauf à vous, déchets moyenâgeux.

– Faites donc une « croix » sur deux fêtes (au choix, mais ne rêvez pas trop pour un réferundum) :

Lundi de Pâques (21 avril pour 2014)

Jeudi de l’Ascension (29 mai pour 2014)

Lundi de Pentecôte (9 juin pour 2014)

Assomption (15 août)

Toussaint (1er novembre)

Noël (25 décembre)

Puis tournez-vous vers le dieu républicain, ses valeurs « humanistes » et immanentes, cette « transcendance flottante », cette réduction anthropologique, gage de paix, de sérénité, et surtout, comme nous le voyons tous les jours dans notre société, de beau, de vrai et de bien. Amen.

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117 Comments

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  • Honore , 25 septembre 2013 @ 7 h 10 min

    Je suis pour annuler toutes les fêtes religieuses, chrétiennes et autres. Que la France travaille chaque jour, même le dimanche qui est aussi une fête religieuse. L’effort ne sera pas encore suffisant pour relever le pays ! Au boulot et cessez de parler pour ne rien dire (grande spécialité française).

  • GV , 25 septembre 2013 @ 7 h 24 min

    Pourrions nous avoir la liste des Pays a majorité MUSULMANE dans lesquels Noel est jour de congé ?
    Merci

  • jean-luc , 25 septembre 2013 @ 8 h 04 min

    Yom Kippour n’eszt là que comme alibi : les Juifs n’ont jamais rien demandé. Si par hasard, cette igonomie se réalisait, il faudrait faire du jour de l’aid une grande fête communautaire de consommlation d’alcool et de viande de porc en public. La prochaine étape serait quoi ? L’obligation de fermer les restaurants pendant les heures de ramdam pour ne pas stigmatiser les imbéciles primitifs qui suivent cette pratique ridicule ?

  • mariedefrance , 25 septembre 2013 @ 8 h 17 min

    Que faut-il penser de cette « charte de la laïcité » ?

    Vivien Hoch.
    Il faut surtout continuer à penser !
    Vincent Peillon se proclame défenseur de la République et de la laïcité, mais personne ne peut contester ses idées sans être taxé d’« anti-républicain » ou de « prosélyte religieux ». De fait, la charte de la laïcité n’est qu’un maillon du grand programme de redressement de la France :
    « Le redressement de la France doit être matériel, mais aussi intellectuel et spirituel » (entretien au JDD, 2 septembre 2012).

    Il y a donc tout lieu d’être extrêmement inquiet. Vincent Peillon œuvre en permanence contre les traditions et les racines chrétiennes de la France, dans la lignée de ses maîtres anticléricaux du XIXe siècle.
    Lorsque lui-même affirme qu’il faut une « religion laïque et républicaine », ce que j’appelle la « ligne Buisson de la laïcité », en rapport à l’anti-clérical Ferdinand Buisson, vous comprenez rapidement ce que cache cette « charte laïque » :
    les nouveaux commandements de la religion laïque, qui puissent produire les bases d’un catéchisme républicain, afin produire un homme nouveau, délivré de la morale chrétienne, dont le cerveau est mis à disposition des futurs programmes du Parti socialiste :
    le but est « la transformation socialiste et progressiste de la société toute entière »
    (La Révolution française n’est pas terminée, 2008).

    N’y a-t-il pas effectivement des problèmes à l’école avec certaines confessions, qui remettent en cause certains cours ou font du prosélytisme, par exemple ?

    Vivien Hoch.
    Certains voient d’un bon œil cette charte de la laïcité, pour lutter contre l’islamisation qui pose de nombreux problèmes à l’école républicaine.
    Mais ils se trompent :
    Vincent Peillon ne vise pas tant l’islam, dont il affirme qu’« il ne pose pas tant de problèmes que ça à l’école républicaine. » (9 septembre, RMC), mais le christianisme et l’Église comme institution.
    Dans tous ses ouvrages, il ne dit pas un mot sur l’islam, qui entre tout à fait dans le plan de soumission socialiste ; la « religion laïque et républicaine » n’existe qu’en face de l’Église catholique, dont elle est le décalque séculier et païen.
    Et puis, Vincent Peillon contreviendrait à ses propres dogmes s’il osait critiquer l’intégration de certains musulmans.

    Quel est le plus grand danger de cette charte selon vous ?

    Vivien Hoch.
    Clairement, un basculement totalitaire et liberticide, par l’imposition d’une nouvelle religion dont les temples seront les écoles.

    Ce que Vincent Peillon résumait bien :
    « c’est bien une nouvelle naissance, une transusbtantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle Église, avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la Loi » (La Révolution française n’est pas terminée, 2008).

    Lorsque l’article 15 déclare, par exemple, qu’« aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une partie du programme », de quoi s’agit-il, sinon un viol clair et net des consciences individuelles ?

    Il s’agit d’interdire la critique des programmes scolaires, puis de changer purement et simplement les programmes scolaires, par exemple en appliquant le rapport Teychenné remis à Vincent Peillon en juillet 2013, dont les grandes priorités sont la lutte contre les « discriminations LGBT-phobes », notamment dans l’enseignement privé, le renforcement de l’éducation à la sexualité, la valorisation des représentations positives des LGBT et la nécessité d’assurer une meilleure visibilité de l’homosexualité et de la transsexualité à l’école, et autres « assignations de genre ».

    Refuser ces enseignements pour ses enfants, c’est contrevenir à la charte de la laïcité.

    Vous pensez que cette charte va devenir un « cheval de Troie » pour les dogmes socialistes, notamment la promotion LGBTQ et la théorie du Genre ?

    Vivien Hoch.
    Évidemment.
    Les programmes scolaires vont changer selon les dogmes socialistes.
    Il va s’agir dorénavant d’ouvrir les enfants à l’art débilisant de la rue, au changement de sexe et aux cours d’enfilage de capote, apprendre la tolérance envers l’autre, mais surtout pas envers ses ancêtres, « laisser le choix » aux enfants, et leur donner toujours raison, pour saboter du même coup l’autorité du professeur, niveler par le bas toute une clasSe en la « mixant » au possible, afin que les éléments « perturbateurs » puissent pourrir tranquillement la vie des autres, et enfin faire de l’école un sanctuaire « laïc », c’est-à-dire une église républicaine où l’on pratique le culte du sexe, de la différence et du relativisme.

    On se demande si les enfants pourront la lire, cette charte, puisqu’il faut trouver le temps d’apprendre à lire.

    Avec Vincent Peillon, nous sommes en pleine guerre des religions, et cette charte de la laïcité est une déclaration de guerre.

    http://www.itinerarium.fr/entretien-de-vivien-hoch-pour-nouvelles-de-france-la-charte-de-la-laicite/

  • hibiscusez-moi , 25 septembre 2013 @ 8 h 24 min

    A cette heure: 83% contre, 17% pour… soit 17% de trop!

  • propatria , 25 septembre 2013 @ 9 h 30 min

    Oui! la prodigalité qui est un péché est confondue avec la charité,donc les cathos devraient revoir le caté de st Pie X!
    Doit-on par charité accueillir des racailles chez-sois au détriment de ses propres enfants? Non c’est de la prodigalité.
    Doit-on accueillir un dangereux criminel chez sois? Non on ne peut le tolérer !

  • Luc+ , 25 septembre 2013 @ 9 h 33 min

    Non mais cette république socialiste dont la religion est celle de la laicité veut supprimer des fètes Chrétiennes pour instaurer des fètes juives et musulmanes ??? Un non sens TOTAL !!! C’est une laicité du CHAOS !

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