Le lobby gay est aux homos ce que le Parti communiste fut aux travailleurs

Lorsque je déclare (notamment sur mon blog Homo pas gay) que je suis homosexuel mais que je refuse l’idéologie « gay », j’excite toujours l’étonnement, souvent l’incompréhension.

Après un moment de silence, j’entends :

— Houla ! T’as des problèmes dans ta tête, toi !

— Être gay, c’est être homo, non ?

— Où est-ce que tu vois une idéologie gay ?

Et là, c’est moi qui me demande par où commencer…

Peut-être par le 20e siècle, avant la chute du mur de Berlin.

À l’époque, en France, le Parti communiste avait réussi à faire gober à toute une frange de la population qu’il était le seul représentant légitime des « travailleurs ». Tu osais le critiquer ? Tu étais un oppresseur du peuple, un ennemi de la classe ouvrière. Même si tu étais toi-même ouvrier (en ce cas, tu étais, en plus, un traître.) — Même ambiance aujourd’hui. Seuls les acteurs et les costumes ont changé. Les prolos sont devenus les homos, l’internationale rouge a été remplacée par l’internationale arc-en-ciel. Pour le reste, c’est kif-kif. Scénario identique. Si j’ose critiquer l’idéologie gay, je suis homophobe. Si je suis moi-même homo, cela prouve seulement que, en plus, je suis un traître. Le lobby « gay » s’est approprié les homosexuels. Il parle en leur nom, pleure en leur nom, dénonce en leur nom, lutte en leur nom, et, last but non least, touche du fric en leur nom (car ne pas subventionner largement les associations gay, c’est être homophobe ; et comme l’homophobie n’est pas une opinion mais un crime, toutes les collectivités locales, toutes les grosses entreprises, toutes les régies publicitaires sont priées de mettre la main à la caisse. Et plus vite que ça, en cadence, et avec le sourire, s’il vous plaît…)

“Les prolos sont devenus les homos, l’internationale rouge a été remplacée par l’internationale arc-en-ciel.”

Ajoutons que Karl Marx n’était pas saint Vincent de Paul. Pour lui, le prolétariat n’était pas intéressant en tant que faible, mais en tant que fort. Ce qui le faisait vibrer, ce n’était pas la charité, la miséricorde, le souci des faibles ou des petits. Mais seulement lutte des classes. Son but n’était pas de secourir les misérables, mais d’utiliser leur force politique. Pas de servir les malheureux, mais de se servir d’eux pour faire la Révolution. Bref : récupérer, manipuler, instrumentaliser pour le triomphe de l’idéologie. Dans la logique communiste, le syndicaliste doit être révolutionnaire et surtout pas réformiste. Le communisme n’a pas de pire ennemi que les syndicats réformistes, qui, sans références idéologiques, veulent seulement améliorer la situation des travailleurs. Ces traîtres à la cause ouvrière ne sont-ils pas prêts, sous ce vain prétexte, à s’entendre même avec les patrons ? Quelle inconscience ! Les ouvriers seront peut-être mieux traités, mieux payés, mieux protégés, mais ils perdront leur ardeur révolutionnaire ! Ils s’embourgeoiseront ! Or si tous s’enrichissent, c’est la fin du prolétariat ! Qui, alors, fera la Révolution ?

Même logique dans le lobby gay. S’agit-il vraiment de secourir la détresse des pauvres mecs comme moi, qui découvrent progressivement, avec l’adolescence, qu’ils ne sont attirés que par d’autres mecs ? Le lobby le dit (comme le communisme prétendait secourir les ouvriers), mais ce n’est pas vrai. Tu veux la preuve ? Tu n’as que quelques mots à dire. Puis tu guettes sa réaction. Tu seras édifié. Quels mots ? Simplement les noms de quelques anciens homos qui ont réussi à retrouver une sexualité normale. Cite-lui quelques cas (il y en a, réels et bien attestés, même s’ils ne sont pas très nombreux). Tu n’auras pas à attendre longtemps. Mais attention, car la réaction sera violente. Le lobby gay ne peut envisager sereinement l’idée qu’un homo ait trouvé la paix, la joie, l’équilibre et le bonheur en abandonnant ses pratiques homosexuelles. Cette seule idée le met en rage ! Il crie à l’escroquerie, au scandale, à l’intolérance, au blasphème. — Oui : blasphème. Car l’idéologie gay, comme toutes les idéologies modernes – et le communisme – est une véritable religion séculière, avec ses dogmes, ses rites et ses interdits moraux. J’y reviendrai.

En attendant, si un militant gay me lit, il est déjà au bord de l’apoplexie. Pour lui, le pire des crimes, la plus scandaleuse des perversions, la plus révoltante des infamies, c’est de vouloir ramener un homosexuel à une sexualité… j’ose à peine dire « normale », pour ne pas l’achever… disons « courante », si ça lui chante (je refuse de toute manière d’employer le terme « hétérosexuel » qui est piégé).

“Ramener un homo à la sexualité courante ? Pour le lobby, c’est impossible. Un homo est un homo.”

Ramener un homo à la sexualité courante ? Pour le lobby, c’est impossible. Un homo est un homo. Vouloir le changer, c’est vouloir qu’il se renie lui-même, qu’il s’automutile, qu’il bafoue son identité. Et attention, car là, tu touches à la fois à un dogme et à un tabou. Tu atteins le cœur même de l’idéologie gay : il existe une identité homosexuelle. Si tu le nies, tu es un hérétique. Pire qu’un hérétique : un tortionnaire en puissance. Un génocideur.

Moi, qui suis à la fois myope et homosexuel, j’ai le droit de regretter d’être myope. J’ai le droit d’aspirer à une opération chirurgicale qui me rendrait la pleine vue. Mais je n’ai pas le droit de regretter d’être homo. Je n’ai pas le droit d’aspirer à une sorte d’opération psychologique qui me  rendrait normal (oui, allons-y : normal !). Note bien que la question essentielle n’est pas de savoir si cette conversion psychologique est possible. Le dogme gay prétend qu’elle est impossible, mais il est inutile d’en discuter, et il est même interdit d’en discuter, parce que avant, déjà, la morale gay proclame qu’il est interdit de seulement souhaiter un tel changement. Un homo n’a pas le droit de désirer devenir normal, tout simplement parce qu’il doit absolument croire qu’il est normal. Penser autrement, c’est blasphémer. Et c’est se rendre complice de cette abominable société homophobe qui pousse chaque année des milliers d’homos à se suicider. Na !

Pour s’imposer, le communisme jouait d’un argument très simple, la dialectique du progrès : Je suis le progrès, tu es la réaction.  En tant que progrès, j’ai toujours le droit d’avancer. Puisque tu es passéiste, tu n’as, toi, jamais le droit d’avancer. Tu peux, si tu veux, essayer de retarder ma marche, mais pas plus. Si tu prétends inverser la marche, tu deviens illégitime, et j’ai le droit de te supprimer, par tous les moyens.

Simpliste, mais efficace. Surtout dans les médias. Grâce à cette technique d’intimidation psychologique, le communisme n’a jamais besoin de justifier rationnellement ses thèses et ses propositions. Elles échappent aux catégories ordinaires du vrai et du faux, du rationnel et du mythique. Elles sont justes d’avance, puisqu’elles vont, par définition, dans le sens du « progrès ».

Débat truqué d’avance. Débat, car il faut bien donner l’impression de la démocratie. Mais la question n’est jamais de savoir dans quel sens avancer, mais seulement à quelle vitesse avancer.

Dans leur magnanimité démocratique, les forces de progrès reconnaissent aux « conservateurs » le droit de retarder la marche du progrès. Mais pas plus. Si jamais ils prétendent inverser la tendance, ils deviennent de dangereux extrémistes qu’on doit mettre hors d’état de nuire. Contre ces dangereux terroristes, tout est permis. On commence par le lynchage médiatique, et l’on va, si c’est nécessaire, jusqu’aux camps de concentration.

Là encore, tout le monde peut voir combien le lobby gay reprend parfaitement la technique communiste.

Jusqu’au goulag ?

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54 Comments

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  • 0 / 10
  • Thorondor75 , 24 mai 2013 @ 21 h 03 min

    Salut à vous,
    Comme visiblement c’est le genre de chose qui vous travaille et qui vous permet de placer les gens dans des petites cases (c’est plus facile à comprendre comme cela je suppose), je commence par dire que je ne réagis pas à cet article parce que je serai gay. Non, en fait je suis hétéro, mais ça ne m’a pas empêché de trouver totalement absurde cette note. Car en fait, je suis communiste (vous savez, le bolchevik poilu et barbu qui grimpe aux murs de vos maisons un couteau entre les dents pour dévorer vos enfants, bah voilà c’est moi). Tant qu’on est dans les confessions, je précise que je ne vais jamais à la messe, comme ça c’est plus simple je suis un mécréant, un hérétique, et j’avoue blasphémer de temps à autre juste pour le plaisir.
    J’en arrive à l’essentiel : l’immense ignorance de la personne qui a écrit ces lignes. Baser son argumentation d’apparence savante et construite sur une analogie, c’était très malin, mais c’est hélas d’une malhonnêteté intellectuelle totale. Je peux expliquer pourquoi, mais je sais d’avance que catégorisé comme “le communiste qui est pour le mariage gay et contre l’auteur de ces lignes”, je ne serai pas écouté, ni même entendu. Vous parcourez ces lignes non pas dans la curiosité d’apprendre éventuellement quelque chose, mais dans l’avide soif de trouver un point sur lequel échafauder une critique virulente de mes propos, juste parce que ces propos sont proférés par un marxiste-léniniste (alors, du coup, qui est le sale type dogmatique, vous ou moi ?). Et comme j’ai autre chose à foutre que de taper une dissertation sur les principes du marxisme, à grand renforts d’auteurs comme Marx lui même, Lénine, Rosa Luxembourg, Gramsci etc… je serai relativement concis.
    Dire que Marx n’avait cure des soucis des ouvriers et ne s’intéressait qu’à leur force révolutionnaire est totalement faux. Pourquoi ? Parce que dans un système capitaliste (et, vous serez j’espère d’accord avec moi sur ce point, particulièrement de façon flagrante au XIXème siècle), les travailleurs sont exploités. Qu’est-ce que ça veut dire ? Ca veut dire que lorsque vous travaillez, vous dégagez une plus-value. Cette plus-value est le fruit du travail vivant, du travail des ouvriers, des prolétaires en somme. Qu’arrive-t-il à cette plus-value ? Elle est pompée par le capitaliste qui lui cherche en priorité à maximiser cette plus value et à se l’approprier. La lutte des classes (dont les rapports de propriété privée des moyens de production ne sont que l’expression juridique), c’est la lutte entre d’un coté des travailleurs qui veulent récupérer une plus grande part de leur plus value, ils veulent récupérer l’ensemble du fruit de leur travail (et donc pour cela, on veut augmenter les salaires et diminuer le temps de travail), et de l’autre des capitalistes qui cherchent à s’accaparer une plus grande part de cette plus value, parce qu’elle est source de profit. Or, du fait du mécanisme capitaliste de “baisse tendancielle du taux de profit” (théorisée certes par Marx d’une manière brillante, mais également constatée par David Ricardo, penseur classique), cette lutte prend de plus en plus de violence, et dessine les différentes phases que prend le capitalisme au cours de son histoire. Donc pourquoi s’opposer au réformisme ? Parce que le réformiste est celui qui dit à l’esclave enchainé qu’il négociera avec son maître le poids des chaines. Pourquoi un syndicat doit être révolutionnaire, et donc pourquoi Marx se souciait principalement des intérêts des prolétaires, de leur bien être, de leur bonheur ? Tout simplement parce qu’il ne veut pas négocier le poids des chaines, il ne veut pas non plus briser les chaines des ouvriers à lui seul (rappelez vous les paroles de l’Internationale : “il n’est pas de sauveur suprême, ni dieu ni césar ni tribun), et de toute façon il en serait bien incapable. Non, le seul soucis de Marx, c’est que les travailleurs prennent conscience que non seulement ils doivent, mais en plus ils peuvent, briser eux mêmes leurs chaines.
    Concernant une prétendue “idéologie” et un “dogme” marxiste… que dire ? Je suis vraiment navré si certains de mes camarades vous ont donné une telle impression, mais pour connaitre l’esprit communiste (un peu mieux que vous en tous cas), l’esprit des militants du PCF et du Mouvement des Jeunes Communistes de France, je suis sûr de pouvoir vous dire que ce n’était l’intention de personne de vouloir sembler dogmatique. Après j’imagine très bien que quand on vous dit depuis toujours que les cocos sont dogmatiques, peu importe s’ils le sont vraiment au moment où vous en rencontrez, dans votre tête ils le seront forcément. Mais allons-y, parlons de dogme, de pensée unique etc… Aujourd’hui, 99% des médias vous serviront la soupe libérale, leur théorie du coût de travail qu’il s’agirait de réduire (à ce propos, rappelez vous ce que j’ai dit sur l’objectif du capitaliste !), ces médias qui nous vendent tous la précarité comme modèle de société, la flexibilité du travailleur et le chômage partiel comme mode de vie fabuleux, l’austérité comme unique solution aux problèmes économiques de la France. Dans cette classe médiatique (qui soit dis en passant est possédée par une poignée de bourgeois propriétaires de chaines de TV, d’entreprises etc… renseignez vous si vous ne me croyez pas, car je n’invente rien !), ils sont presque tous d’accord pour dire ce qu’il faut penser, pour dire qu’il n’y a qu’une seule politique à mener, celle des libéraux (on voit les conséquences sur l’emploi : dix ans qu’on précarise et flexibilise le travail, dix ans que le chômage explose). Selon ces médias, une seule bonne politique à mener, la politique qu’on nous vend comme “des choix courageux”, de la “responsabilité”. Bref on dépolitise totalement toute décision politique et toute l’économie en en confiant le soin à des technocrates qui, forcément (puisqu’ils échouent depuis cinquante ans, c’est qu’ils doivent avoir raison), savent mieux que le Peuple ce qu’il faut faire. Dans cet océan de pensée unique, il y a des communistes. Ces communistes sont LES SEULS à dire que cette politique n’est pas la bonne et qu’il faut rompre avec le capitalisme. Et puisque nous ne sommes pas d’accord avec le dogme libéral, c’est nous qui sommes traités de dogmatiques. Je vous aide : c’est ici que vous êtes sensés percevoir comme un malaise et un léger paradoxe, et c’est là que vous commencez à vous dire que je n’ai peut être pas tout tort…
    Bref,je pourrai développer des heures et des heures là dessus, mais je n’en ai pas vraiment le courage, d’autant plus que je n’imagine pas une seule minute que mes propos seront lus avec l’esprit suffisamment critique et ouvert pour être compris. tant pis à ceux qui ne veulent pas comprendre, je ne suis pas un “sauveur suprême” moi non plus, après tout.

  • Anne , 24 mai 2013 @ 21 h 05 min

    Bravo pour votre article.

  • Thorondor75 , 24 mai 2013 @ 21 h 05 min

    visiblement il n’y a pas que le milieux homo que tu ne connais pas vraiment. Va falloir réviser aussi sur le PCF.
    Enfin en même temps on n’efface pas des années d’idées reçues putrides en un commentaire, et c’est bien dommage
    Cordialement

  • Olizefly , 24 mai 2013 @ 21 h 14 min

    Encore un point commun entre l’idéologie communiste et l’idéologie gay : leur hostilité contre la religion et leur agressivité vis-à-vis des croyants.

  • vu de sirius , 24 mai 2013 @ 22 h 40 min

    Ecrire 100 lignes tout en sachant qu’on ne sera pas compris et que c’est donc complétement inutile : typique façon de faire coco. Le Père Ubu, vous connaissez ?

  • Thorondor75 , 24 mai 2013 @ 22 h 56 min

    oh mais dites moi vous avez l’air d’en savoir beaucoup sur la façon de faire coco ! Allez, ne soyez pas aussi modeste, comment avec vous acquis toute cette science ? Vous avez passé la journée au café du commerce à feuilleter le Figaro et Minute ?
    Ou peut-être le JT de TF1 !

    quand vous saurez ce que c’est de militer, d’être membre du PCF/MJCF, d’y consacrer du temps, d’avoir des convictions et de travailler sur le terrain à faire progresser des idées de justice sociale et d’égalité, alors on en reparlera.
    (ah oui et dans la mesure où vous m’avez peut-être lu, même si je ne crois pas aux miracles, je m’attendais à un minimum de critique de fond. Je suis déception)

  • Thorondor75 , 24 mai 2013 @ 23 h 04 min

    il en faut du courage pour publier un article au contenu 100% libéral et conservateur … sur un site se revendiquant libéral et conservateur.
    Bref ça se mouille pas trop chez les réac’, ça reste entre eux

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