Selon un sondage BVA pour RTL paru ce mardi, en cas de duel au second tour entre Martine Aubry et Nicolas Sarkozy, le maire de Lille l’emporterait avec 59% des suffrages contre 41% pour le président de la République sortant. Dans le cas d’un duel entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, le président du conseil général de Corrèze vaincrait encore plus facilement l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine avec 62% des suffrages (contre 38%) ! La démobilisation d’un électorat de droite bel et bien berné se confirme enquêtes d’opinion après enquêtes d’opinion…
Oui, Nicolas Sarkozy “[a] eu le pressentiment en 2007 » de “cette vague droitière » (Alexis Brézet, dans Le Figaro Magazine du 1er avril) qui touche aujourd’hui l’Europe. “Mais il a cru, à tort, que le verbe suffirait à l’endiguer”. En 2012, Nicolas Sarkozy n’a qu’un moyen pour être réélu dans un fauteuil. Un moyen pour siphonner plus encore qu’en 2007 l’électorat de la droite nationale et les patriotes. Une arme ultime. La seule pouvant garantir à la droite de rester aux affaires. Ou plutôt de les partager. Pas avec la gauche au nom de l’ouverture mais avec les Français, au nom du respect des promesses.
Alors que les Français se prononcent massivement pour plus de démocratie directe et que l’immigration est une question qui les préoccupe plus que jamais, pourquoi Nicolas Sarkozy ne s’engagerait-il pas à organiser un référendum sur la question de l’immigration dès le début de son second mandat ?
Le président de la République n’aurait plus à mentir. Il ne serait plus obligé de faire croire à son électorat – ou à ce qu’il en reste ! – qu’il est de droite. Il n’aurait qu’à promettre aux électeurs de mettre en place les conditions permettant l’organisation de quelques grands référendums, de préciser les thèmes de ces votations, les intitulés et de fixer un agenda. Sur la question de l’immigration, il pourrait s’inspirer des exigences du collectif Stop-immigration : 1) faut-il revenir au droit du sang ? 2) faut-il réserver les aides sociales aux Français ? 3) faut-il supprimer le regroupement familial en France ?
A chacune de ces trois questions posées, je suis convaincu que les Français sauront apporter LA bonne réponse. La pression, les menaces, les tentatives de diabolisation des médias bien-pensants n’y feront rien : les Français nous ont montré en 2004 qu’ils ne supportaient pas (plus!) l’ordre moral gauchiste.
Ces référendums sont la seule possibilité pour la droite de l’emporter en 2012. Non pas qu’il faille forcément que la droite dite parlementaire ou républicaine l’emporte face au Front national rénové de Marine Le Pen. Si Marine Le Pen avait des chances de l’emporter au second tour, il y aurait même matière à débat. Mais comme l’observait Nicolas Dupont-Aignan il y a quelques semaines, “Marine Le Pen, malgré son talent et toute son énergie, ne peut pas rassembler tout le monde” au second tour. On peut le regretter mais c’est ainsi. Pour le moment. Et une victoire de la gauche en 2012, c’est la dernière chose dont la France a besoin. Négation des valeurs (“mariage” homosexuel et euthanasie passeraient au Parlement comme une lettre à la poste), négation de la valeur (hausse des impôts pour financer le refus de continuer le semblant de réformes de Nicolas Sarkozy) et surtout plus d’immigration donc plus d’islam. Tout ce que la France profonde dont je crois être ne veut pas !
Pour que la gauche soit battue, il nous faut un candidat de droite qui ne nous raconte pas des bobards mais qui s’engage à nous permettre de choisir. De voter pour ou contre la préservation de notre identité, l’euro, la fin des privilèges des fonctionnaires, le financement public des syndicats, le droit de ne pas financer par ses impôts le remboursement de l’avortement, etc…
On ne le croirait plus s’il prenait les positions qui sont les nôtres le temps de la campagne. Par contre, s’il nous offrait la possibilité de gagner (mais aussi de perdre!) sur ces thèmes confisqués par la bien-pensance, il ferait un triomphe et siphonnerait les électeurs FN mais aussi MPF, CNIP, DLR, PCD… Et même Nouveau centre puisque cessant enfin de mentir à l’aile droite de l’UMP, le président assurerait l’aile gauche de l’UMP, le Nouveau centre, le MoDem qu’il ne prendrait pas parti dans aucune des campagnes précédant les référendums. Il cesserait de passer pour un président facho, très important pour lui et pour ses amis. En face, la gauche serait totalement désarmée : comment taper sur un candidat qui propose de donner la parole au peuple français ? Et Dieu sait qu’il a des choses à dire, lui que l’on n’a par exemple jamais consulté sur le regroupement familial et qui doit aujourd’hui payer pour “l’immigration sociale” (Gilles Bourdouleix). La gauche montrerait alors son vrai visage. Car comme l’écrit Eric Zemmour, “le problème du PS, ce n’est ni la droite, ni Sarkozy ni même le Front national, c’est encore et toujours le peuple”.
Pour l’électeur du FN, le choix serait vite fait : entre une candidate brillante et forte en gueule qui n’a aucune chance de l’emporter au second tour et un président détesté qui offre la possibilité à la droite de conviction d’imposer son agenda – à condition que les campagnes soient menées professionnellement par une société civile à développer de toute urgence (moyens, formation, communication, etc) sur le modèle des Etats-Unis, il fera ce que le bon sens lui commande parce qu’il aime la France.
Il y a donc un moyen pour la droite de conserver le pouvoir : le partager avec le peuple et, dans la foulée, clouer le bec à la gauche. Tout en neutralisant Marine. Tant que les promesses de consultations populaires seront tenues. Parce qu’elle menace la droite de ne pas se qualifier au second tour et la contraint à enfin écouter le peuple, Marine Le Pen aura d’une certaine manière sauvé la France. Sans jamais gouverner.
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