L’arrestation de Sid Ahmed Ghlam est l’occasion d’une incroyable opération de brouillage. C’est à qui va le plus contribuer à l’aveuglement de notre pays sur la gravité de la situation. Les faits sont clairs. Une fois encore, une victime, une jeune femme que rien ne prédisposait à mourir sous les balles d’un fanatique, a été tuée. Certes, les attentats dont ce meurtre constituait la première étape, n’ont pas été commis. Le gouvernement se félicite qu’on les ait évités. Ce discours est fallacieux et soporifique. C’est la maladresse de l’apprenti djihadiste qui a enrayé le processus. En revanche, la sécurité publique s’est révélée une fois encore incapable de protéger efficacement la population. Le scénario dont l’acteur principal a involontairement arrêté le déroulement est au contraire la démonstration de l’inefficacité des mesures prises ou envisagées. L’assassin « présumé » avait été fiché comme présentant un danger pour la sûreté de l’Etat. Néanmoins, cet Algérien n’avait pas été expulsé, circulait librement à l’intérieur et à l’extérieur des frontières, entre l’Algérie, la Turquie et la France. Il avait des contacts avec la Syrie. Enfin, il avait pu se procurer un arsenal et un équipement de police, à Aulnay-sous-bois, une ville connue pour être coutumière de ces trafics. C’est fou ce que connaissent les services de police. On aimerait seulement que ce savoir serve réellement à déjouer les actions criminelles et non à alimenter les commentaires des journalistes quand il est trop tard. D’une certaine manière, cette affaire tombe à pic pour justifier la loi sur le renseignement. Mais en quoi un dispositif liberticide qui va peser sur tous les Français va-t-il améliorer la lutte contre le terrorisme ? Manifestement, l’information, le renseignement sont déjà d’un bon niveau. Ce sont les suites qui sont tragiquement insuffisantes. La surveillance personnalisée et continue d’un individu suspect demande des moyens humains considérables qu’on aura beaucoup de peine à réunir, de même qu’on ne pourra protéger toutes les personnes ou les objectifs menacés.. En revanche, la rapidité avec laquelle la prévention doit être mise en oeuvre exige évidemment que les protections juridiques qui entourent celui qui a été repéré puissent être facilement levées. L’expulsion du territoire et son interdiction, la plurinationalité de papier, le droit au silence sont des questions qui doivent être relativisées dès lors qu’il s’agit plus d’une guerre que d’une lutte contre la délinquance interne.
C’est à la source qu’il faut tarir le terrorisme. Cette source se trouve à l’étranger, et en particulier dans le monde islamique, notamment sunnite. C’est la raison pour laquelle il est contradictoire de vouloir combattre le terrorisme islamiste sans éteindre les foyers d’origine que sont les zones d’insécurité, en Libye, en Syrie, au Nigéria, en Somalie, lesquels sont alimentés directement ou indirectement par les réseaux et par l’argent du fondamentalisme qui règne dans plusieurs Etats du Golfe. Les Saoudiens sont intervenus avec plus de conviction contre les Chiites du Yemen qu’ils ne le font en Irak contre d’autres « salafistes ». C’est révélateur ! Depuis la stupide intervention en Libye, l’Occident doit combiner deux objectifs inconciliables : combattre des ennemis et préserver l’amitié avec les amis de ces ennemis. La Méditerranée devait être le lien d’une union avec des pays comme la Syrie de Bachar Al Assad ou la Libye de Kadhafi. Etait-ce réaliste ? Sans doute, non. Mais, le poids grandissant de l’Islam au sud accentue le risque. Le fait que des Chrétiens aient pu être massacrés durant la traversée par d’autres migrants musulmans devrait modérer les discours fallacieux et émollients sur la « fraternité » entre les croyants. Le Premier Ministre s’est vu obligé de souligner que le projet de s’en prendre à des églises était d’une gravité particulière parce qu’il revenait à attaquer un symbole national. Eh oui ! La France est un pays essentiellement chrétien. L’appel au calme de l’épiscopat cache mal la stupéfaction, qu’aux gestes de bonne volonté, il soit répondu par la violence. Or, les Chrétiens sont assassinés par des islamistes du Nigéria à la Libye et à l’Irak en passant par la Syrie. Il est temps d’ouvrir les yeux. Anéantir le djihadisme, stopper l’immigration en provenance du sud, cesser de voir dans des régimes qui sont aux antipodes de nos valeurs, de généreux donateurs chez qui les conférences sont particulièrement rémunératrices, et qui peuvent intervenir chez nous, pour notre plus grand profit : on ne peut combattre le mal qu’en arrachant ses racines ! La politique exige des choix courageux. Leur absence est une menace mortelle.
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