Tribune libre
Qui n’a pas, dans nos milieux de droite, un(e) ami(e) supporter/trice de Nicolas Sarkozy ? Vous savez, un de ceux qui ont – encore – la foi. On en serait presque admiratif devant tant de courage, que dis-je de témérité. Un de ces p’tits jeunes qui se réjouissent le plus sincèrement du monde de la “droitisation” du candidat, paraît-il conservateur, une “droitisation” opportunément constatée par des éditorialistes… de gauche après un entretien accordé au Figaro Magazine. Vous savez, celui où le président sortant freinait les ardeurs de ses petits camarades de l’UMP, impatients de s’aligner sur le Parti socialiste en matière de propositions fiscale et sociétale. Qui n’a pas dans son réseau Facebook un de ceux que tout sens critique a quitté, serial “twittos” et intarissables sur la “#FranceForte” et l’“#EuropeForte” de Nicolas Sarkozy ? Un de ces e-prédicateurs (sur 140 caractères, pas un de plus) qui connaissent par coeur le document de 25 pages envoyé par courriel aux militants UMP, intitulé Soutien à Nicolas Sarkozy, éléments de langage, à recracher dès que possible et à toutes les sauces. Bref, un de ces déçus de demain qui ne le savent pas encore, s’ils sont honnêtes et s’ils se battent pour leurs idées, sans autre ambition. Et de qui Nicolas Sarkozy est en train de se moquer.
Car, outre la promesse faite par le président-candidat à Claude Allègre de resservir, puissance 2 cette fois-ci, l’ouverture à la gauche aux Français, on apprend dans Le Point du 22 mars que “Jean-Pierre Raffarin approuve l’intention de Nicolas Sarkozy de prendre un virage centriste une dizaine de jours avant le premier tour”. Un (tout) p’tit tour à droite (enfin, en paroles) et puis… c’est tout ! Patrick Buisson a pourtant mis en garde le président en lui rappelant qu’en France, une campagne présidentielle ne se gagne pas au centre mais… au peuple. Rien n’y fait, le naturel (l’envie de plaire au monde politico-médiatique et d’être aimé par ses opposants officiels plus que par ceux qui croient encore en lui) revient au grand galop. En effet, comme murmure à l’oreille de Nicolas Sarkozy Jean-Pierre Raffarin, “il ne faut pas attendre l’entre-deux-tours. Il faut que les choses aient le temps d’imprimer.” Objectif : le report des voix centristes que François Hollande ne peut pas capter, s’il veut – il n’a pas le choix – récupérer celles de l’extrême-gauche (entre 11 et 14% dans les sondages) et un hypothétique accord avec François Bayrou. Bref, de la tambouille politicienne que vomissent les Français, au cas où l’UMP ne l’aurait pas remarqué. Mais que le sénateur de la Vienne se rassure, le président l’a entendu et calme son entourage que trop de droite et de peuple effrayent manifestement : dernièrement à ses meetings de campagne, “j’ai prononcé trois fois le mot ‘humaniste’ et parlé de certains corps intermédiaires !”… Ça en dit long sur l’estime que le personnage a pour ses partisans ! Pour ceux qui en doutaient encore…
Alors Sarko-friendly par défaut et parce qu’à gauche, la campagne suinte l’incitation à la haine sociale, pourquoi pas, mais Sarkolâtre, par pitié !!!