14 ans, arrêté, enfermé et menotté pour 4 mots

Depuis les attentats du 7 janvier, un vent de folie collective s’abat sur la France. Le ministère de l’injustice, recense plus de 100 procédures ouvertes pour « apologie du terrorisme », soit environ 10 par jour si on laisse le dimanche aux procureurs pour compter leurs scores respectifs dans cette nouvelle course aux chiffres surréaliste. 30 personnes ont déjà été condamnées, soit plus qu’au cours des 20 dernières années.

Amnesty International, Human Rights Watch et le syndicat de la magistrature dénoncent cette dérive totalitaire. Ils sont bien les seuls.

Le Patriot Act à la française avait été voté juste avant les attentats

C’est la loi du 13 novembre 2014 qui permet à notre grande démocratie d’arrêter, d’enfermer et de condamner en comparution immédiate tous ceux qui ont le malheur de dire quelques mots de trop, à commencer par les enfants.

Dans son article 421-4-5, cette loi instaure un délit pénal d’apologie du terrorisme qui est puni de 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende. (1) L’utilisation d’Internet est considérée comme une circonstance aggravante punie de 7 ans de prison et 100 000 euros d’amende.

Le 12 janvier, Christiane Taubira s’est empressée d’envoyer une circulaire appelant les procureurs à une « grande fermeté » pour toutes les infractions commises à la suite des attentats.

Pour ceux qui avaient encore un doute sur l’indépendance de la justice, ils sont levés. Les procureurs représentent bien le bras armé du pouvoir politique socialiste, plus personne ne peut en douter.

Les enfants particulièrement ciblés

Outre une série impressionnante de condamnations allant jusqu’à de la prison ferme pour des personnes en état d’ébriété, un déficient mental, un chauffard, une mère de famille, des employés municipaux, les enfants sont devenus la cible privilégiée de nos dirigeants bien décidés à terroriser tout le pays.

Nantes. Une jeune fille prend le tramway avec ses sœurs et une amie. Des contrôleurs se présentent et demandent leur titre de transport. Après une altercation verbale, la plus jeune leur lance « On est les sœurs Kouachi, on va sortir les kalachnikovs ». Les contrôleurs appellent la police, elle est mise en garde-à-vue puis présentée à un juge en comparution immédiate qui la met en examen pour apologie du terrorisme. Elle a 14 ans…

Toujours à Nantes. Décidément… Un lycéen publie sur son mur Facebook une caricature qu’il trouve particulièrement « marrante » selon ses propres termes. En juillet 2013, Charlie Hebdo sort une couverture qui montre un Egyptien se faire trouer de balles malgré un Coran tenu devant lui avec la légende « Le Coran, c’est de la merde, ça n’arrête pas les balles ». Le lycéen trouve sur Internet une parodie de cette caricature qu’il publie. Elle montre un journaliste tenant ce même exemplaire de Charlie Hebdo, troué de balles, avec la légende « Charlie Hebdo, c’est de la merde, ça n’arrête pas les balles ».

Quelques jours plus tard, il est interpellé par la police chez lui et placé en garde-à-vue puis déféré le lendemain. Le parquet, requiert son placement en liberté surveillé et sa mise en examen pour apologie du terrorisme. Il a 16 ans…

Quand des enseignants deviennent des auxiliaires de police

La palme de l’hystérie collective revient incontestablement à ce chef d’établissement qui se reconnaîtra. L’histoire est racontée par une éducatrice chargée de recevoir les mineurs déférés en comparution immédiate. (2)

Jeudi 8 janvier. Un collégien fait une minute de silence avec sa classe en hommage aux victimes des attentats. Vendredi, le professeur de français propose à ses élèves un débat sur ce qui vient de se passer. N’ayant pas bien compris qu’il s’agissait autant d’un piège que d’une réelle volonté de débattre avec les élèves, l’enfant lève la main et dit « ils ont eu raison ».

Au lieu de demander des explications, d’écouter, puis d’expliquer comme tout bon professeur aurait dû le faire, le censeur lui ordonne immédiatement : « si tu penses ça, sors de ma classe ».

La suite est hallucinante.

L’élève se rend chez la Conseillère Principale d’Education qui lui explique pourquoi il était interdit de penser que les terroristes « ont eu raison ».

Dimanche, l’enfant va à son match de foot. Il fait une minute de silence avec ses camarades. « C’était bien, on était tous en rond, on se tenait par le cou », raconte-t-il.

Lundi matin à l’école, il est convoqué chez le principal. Mardi matin, il est re-convoqué. L’enfant s’excuse et exprime ses regrets.

Mardi, le principal le convoque à nouveau, avec ses parents cette fois. Il leur apprend que leur enfant est exclu pour une semaine, « une mesure conservatoire »… En attendant le conseil de discipline où il risque une exclusion définitive.

Mercredi, le principal, grand pédagogue devant l’éternel va porter plainte contre l’enfant au commissariat.

Jeudi, l’enfant et ses parents se rendent à la convocation de la police « pour être entendu ».

L’enfant est alors arrêté et placé en garde-à-vue.

Il va passer 24 heures dans les geôles de la république nationale socialiste.

Vendredi matin, menotté, il est présenté au juge pour une mise en examen d’apologie du terrorisme.

A 14 ans, l’âge où les adolescents sont en pleine puberté, où ils sont en train de construire leur repères, où ils pensent plus aux filles qu’à la politique ou à leur avenir. A 14 ans, cet enfant aura connu l’enfermement dans une cellule, la garde-à-vue, les menottes, l’audition devant un juge… Pour 4 mots…

4 mots de trop qui vont probablement lui valoir une condamnation qui le suivra tout au long de son existence. 4 mots qui lui vaudront d’être fiché parmi les auteurs d’infractions à caractère terroriste. 4 mots qui vont foutre toute sa vie en l’air.

Ce qui est particulièrement révoltant dans cette histoire, outre le caractère totalement disproportionné de la procédure compte tenu de l’âge du présumé futur terroriste, c’est le véritable piège tendu par l’école aux enfants qu’elle pourtant est censée éduquer et protéger.

Cet enfant ne demandait rien à personne. Il ne s’est pas exprimé dans la rue, ou même sur Internet. Il a simplement répondu à une question de son professeur.

Alors que l’école devrait être un lieu de pédagogie, d’explications, de dialogues, nos gouvernants socialistes, bien aidés en cela par certains fonctionnaires zélés, sont en train de la transformer en lieu de délation et de répression, bientôt en un vaste camp de ré-éducation pour 12 millions d’enfants.

Le plus grand hold-up de l’histoire après celui du 11 septembre

Au nom de la préservation de la liberté d’expression, l’Etat Socialiste est en train de réaliser le plus grand hold-up de l’histoire sur nos libertés fondamentales. Juste après celui de Bush le 11 septembre 2001.

Le raisonnement est le suivant : les terroristes ont voulu faire taire Charlie Hebdo donc la liberté d’expression. Ceux qui ne condamnent pas les terroristes sont par conséquent contre la liberté d’expression. Ils doivent être jugés, enfermés et privés de liberté, notamment d’expression. C’est logique ? Non, c’est totalitaire, stupide et totalement incohérent, bref, socialiste.

Deux poids de mesures ? Oui, parfaitement, c’est exactement cela. Qu’un enfant dise 4 mots de trop, il est broyé, détruit, marqué à vie au fer rouge.  Pendant ce temps, Charlie Hebdo publie une nouvelle caricature qui provoque des dizaines de morts, des émeutes dans plusieurs pays, des drapeaux français brûlés à travers le monde, ça s’appelle la « liberté d’expression ».

Ils n’ont pas tué Charlie

Charlie Hebdo n’est pas mort. Avec plus de 7 millions d’exemplaires à 3 €, ils sont en train de ramasser l’équivalent de plusieurs années de chiffre d’affaires avec un seul numéro.

C’est la liberté qui est morte ce 7 janvier 2014. Valls, futur candidat à la primaire socialiste pour les prochaines présidentielles a prévenu les enfants : « votre génération doit s’habituer à vivre avec ce danger pendant un certain nombre d’années » (3). Tirant profit des attentats, le gouvernement socialiste est en train de mettre en place la politique la plus répressive jamais appliquée depuis le régime de Vichy.

Leur but est simple. Après avoir imposé au pays une minute de silence, ils vont nous imposer 2 ans et demi de silence, le temps d’arriver aux prochaines présidentielles. Je ne vous fais pas de dessin, C’est devenu trop dangereux de dessiner. Soit vous tombez sous les balles de terroristes, soit vous tombez dans les geôles de la république socialiste laïque.

La dictature c’est maintenant.

(1) http://urlz.fr/1ndM

(2) http://rue89.nouvelobs.com/2015/01/20/apologie-dacte-terrorisme-jai-leve-main-jai-dit-ils-ont-eu-raison-257212

(3) http://rmc.bfmtv.com/point-de-vue/terrorisme-votre-generation-doit-s-habituer-a-vivre-avec-ce-danger-dit-valls-aux-lyceens-641942.html

> Philippe Alain anime un blog.

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73 Comments

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  • isaie , 27 janvier 2015 @ 17 h 39 min

    Luc
    Les israéliens sont dans une démocratie plus évidente que la notre où ceux qui accusent sont écoutés. Chez nous, si on ne plait pas à un patron, on risque même de se retrouver dans un hôpital psychiatrique. il y a un enseignant qui a fait les frais, dernièrement dans la région de Toulouse.
    Maintenant, lisez cet ouvrage: Jésus et Mahomet de Mark A.Gabriel, Ed.ourania.
    Vous v errez ce que les musulmans on fait à cet homme

  • John , 27 janvier 2015 @ 19 h 23 min

    Their is a big difference between 1. Speaking of evil or the unlawful, giving an opinion of what is good and lawful and what is evil and unlawful, or giving an explanation of what provokes the evil and unlawful, and 2. Advocating evil. If your judges, lawyers, teachers and police are not able to understand the difference between what is lawful, and what is unlawful, what is observation and comment, and what is advocation, your nation is in deep trouble, and it has little to do with “socialist” “communist” “capitalist” “libertarian” “republican” “left” “right” and the other artificial social divisions that keep you at each other’s throats. More important to the survival of the nation is full employment, full pay and full benefits, and controls on the prices, fees and exploitations of institutions and corporations. “Conscionable freedom,” ‘human fraternity (unity)” and “social and economic equality” are not frivalous utterings, but requites, required for the existence, and continued existence, of legitimate government, viable society, peace, goodwill, universal economy and honor for human rights and human life.

  • L'Arabe , 28 janvier 2015 @ 17 h 01 min

    Mais ces personnes là sont françaises. Ce ne sont pas des immigrés. Ils ne sont pas venus en France, ils y sont nés et pour la plupart leurs parents aussi. Quant aux revendications, je ne vois pas ce qui dérange au juste. Ne sommes nous pas tous égaux ? Vous avez des revendications vous aussi… Tout va bien tant que ces revendications sont menées par des moyens démocratiques comme ceux de la liberté d’expression. Que vous ne soyez pas d’accord avec ceci est une autre affaire mais interdire aux gens de parler est ni français ni chrétien.
    L’identité française s’est toujours construite par les revendications des minorités. Je pense que la France doit représenter les français et ces jeunes aujourd’hui sont français. L’identité française ne s’arrête pas à votre porte.

  • Sirius , 29 janvier 2015 @ 2 h 38 min

    Ceux qui refusent de tenir une minute de silence sur “invitation” de leurs enseignants,ça peut paraitre monstrueux mais c’est aussi de la liberté d’expression,ou alors elle n’est réservée qu’aux bien-pensants.Le principal étant de ne pas déraper avec les mots,sinon tribunal assuré!

  • Pascal , 29 janvier 2015 @ 14 h 55 min

    Il y a en France une multitude de Français de jure. Ça ne suffit pas à en faire des Français. Ne pas perdre de vue que dans son histoire la France a expulsé des Français qui l’étaient depuis que la France est France, la dernière fois c’était il y a à peine un siècle. Alors des Français de jure qui se comportent en colon…

  • Xav , 29 janvier 2015 @ 15 h 17 min

    D’autant plus que l’irrespect était une marque de fabrique de ce canard… Ne pas respecter la minute de silence était un acte hautement charliesque (du moins, le Charlie des débuts, successeur d’Hara-Kiri)…

    Celui qui doit vraiment se retourner dans sa tombe est le professeur Choron.

  • miklos , 29 janvier 2015 @ 18 h 27 min

    Il y a des gamins de 14 ans qui violent. En l’occurrence, l’age n’est pas une excuse.

    Mais il est clair que se retrouver menotté et passer 24 en cellule pour des propos est délirant, quelque soit l’age ou le profil de l’individu.

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