Philippe Bouvard : “C’est un roi qu’il nous faut”

Dans la dernière livraison du Figaro Magazine, Philippe Bouvard signe cette étonnante tribune en faveur d’un retour à la monarchie :

“Après deux siècles de Républiques ­hachés par deux Empires, une Restauration, trois grandes guerres et, alors que les mécontents de la Ve en préparent une VIe, le moment est sans doute venu de se ­demander quel type de ­régime justifierait une ­nouvelle devise à l’enseigne de « Stabilité, ­prospérité, dignité » ? Sept pays européens où la couronne n’est pas seulement une prothèse dentaire nous apportent la réponse : c’est un roi qu’il nous faut ! Certes, les différents pré­tendants au trône de France, le comte de Paris lointain héritier de Louis XIV et le prince ­Napoléon qui descend de Jérôme, le frère de l’Empereur, ne font pas de politique et ils se bornent à réunir leurs fidèles, le 21 janvier à la chapelle expiatoire dédiée à Louis XVI et le 5 mai aux Invalides où le Petit Caporal tient tombeau ouvert. Tous deux, dépossédés des fastes du passé par les révolutions confiscatoires et des ancêtres dépensiers, vivent dans le souvenir plutôt que dans le luxe.

Le monarque – surtout constitutionnel – ne présente que des avantages. Il est de bonne ­famille et connu honorablement très au-delà de son quartier. Le pouvoir n’est pas pour lui une vocation tardive puisque, dès sa plus tendre enfance, on l’a préparé à l’exercer. Il est le cousin de tous les autres rois qu’il appelle d’ailleurs « mon cousin » en oubliant que leurs pays respectifs se sont souvent fait la guerre. S’il est hémophile, c’est la faute du sang de la reine Victoria. Quand le roi est malade ou fatigué, il abdique en faveur d’un grand fils qui, comme lui, s’habille volontiers en militaire mais vit d’une liste civile. Coutume qui explique que la transition monarchique soit beaucoup plus ­affectueuse que la tran­sition démocratique. Le roi devient chef de l’Etat sans qu’il soit besoin d’organiser une campagne électorale. Il apparaît au perron de son balcon et salue la foule en liesse à l’occasion de la Fête nationale et de mariages royaux. Le roi est­ ­généralement flanqué d’une jolie reine, souvent choisie dans la roture afin d’éviter la consanguinité qui avait causé tant de mauvais sang à la reine Victoria. Il dispose aussi parfois d’une favorite qui n’est pas mal non plus. Les enfants du roi sont bien peignés et ont des genoux peu écorchés (ce qui est préférable à cause de la reine Victoria). Leur passage dans l’armée leur permet de se faire photographier durant quelques jours sur un théâtre d’opérations extérieures et, le reste du temps, dans les boîtes de nuit où ils s’initient à la perpétuation de l’espèce que requiert la continuité dynas­tique. Le roi loge dans un château qui, ­au-delà d’une trentaine de pièces, prend le nom de ­palais. Le roi entretient des relations cour­toises avec un Premier ministre qui, conservateur ou progressiste, vient périodiquement le tenir ­informé des affaires du pays au cas où il ne ­regarderait pas la télévision. Le roi aime autant les êtres humains que les chevaux mais il n’embrasse que les seconds sur les nasaux. Il joue plus souvent au golf qu’à la pétanque. Dans les grandes occasions, il troque ses voitures ­modernes contre des carrosses très anciens. Une fois l’an, le roi enfile ses chaussures vernies, dites « grandes pompes », et s’en va lire devant le Parlement un discours écrit, inspiré ou relu par son Premier ministre. Dans la salle des fêtes de son palais, le roi arborant les ­plaques offertes par toutes la nations, tandis que le cordon-bleu de son épouse rappelle qu’elle est une excellente cuisinière, accueille les révérences légitimistes avec l’aimable ­simplicité des hiérarques dont la bienveillance est le métier. Le roi est entouré de forêts et de courtisans. Il anoblit les plus méritants à condition que, contrairement au sien, leur titre ne soit pas transmissible. Vers la fin de sa vie, toujours droit comme un chêne, il devient dur de la feuille.

Quand le roi meurt après un temps plus ou moins long d’acharnement thérapeutique (l’euthanasie serait perçue comme une impatience de son dauphin), il rejoint les membres de sa lignée dans des nécropoles beaucoup plus spacieuses que les logements sociaux. Il laisse des portraits officiels le montrant la main sur le pommeau d’une épée qu’il n’a jamais dégainée, une horloge arrêtée à la minute de son dernier souffle, une veuve qui ne se remariera pas, quelques enfants naturels et des pièces de monnaie frappées de son meilleur profil. Et c’est de ce bonheur paisible et classieux dont voudraient nous priver une meute d’ambitieux, descendant du TGV au lieu des quarante rois qui ont fait la France, incapables de faire croire que les Hollande sont la branche française des Orange-Nassau et ne connaissant d’autres bonnes manières que celles prodiguées par leurs maîtresses !”

Via La-Couronne.org.

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49 Comments

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  • Maurice , 23 septembre 2014 @ 14 h 11 min

    Un quinquennat de 3 ans ?
    Diantre ! le vocabulaire aurait-il changé sans que je n’en sois averti ?

  • jsg , 23 septembre 2014 @ 14 h 31 min

    Un roi, un roi, Oui mais lequel
    Celui des Francs ? Charles Martel !
    En cette période où tous les apôtres du multiculturalisme, du regroupement familial commencent à avoir le nez dans leur caca (pardon), où malgré les efforts de notre BON ministre de l’Intérieur (pour une fois), ça va bientôt descendre de partout dans les quartiers , planqués dans la bourka de leurs femmes, et, là; il va y avoir du boulot.
    Maintenant, comme c’est leur habitude, bien réfugiés derrière leurs femmes et leurs enfants, ils vont pouvoir finir la conquête de la France à coup d’explosifs placés dans des lieux où circulent des innocents, ou à la lame en louant Allah, le Seul, le Grand.
    Merci Giscard, Chirac et leur suite aussi brillante dans leur claire voyance. Merci les chantres de la tolérance élevée au rang de vertu universelle et célébrée dans les loges.

  • MdesPlanteurs , 23 septembre 2014 @ 15 h 04 min

    Non on ne s’en fout pas!
    Le principe de royauté, ok mais
    Si un jour on doit remettre un roi sur le trône de France , et bien que se soit un roi légitime.
    Il y en a un tout prêt, tout chaud qui n’attends qu’une chose, c’est qu’on le lui propose. Il parle “lé francé avé oune accent ” mais c’est le plus légitime des deux. Il est catholique convaincu et il aime la France. Alors vive Louis XX.

  • charles-de , 23 septembre 2014 @ 15 h 33 min

    Oui, mais ce petit-fils de Louis XIV, Philippe d’Anjou, que vous citez, n’était-il pas le roi d’Espagne ? Donc EXCLU de la lignée par le traité avec l’Angleterre je crois.

  • Charles , 23 septembre 2014 @ 16 h 30 min

    le quinquennat dure efectivement 3 ans pour les raisons suivantes:

    1.Quand un nouveau président s’installe en mai,il lui faut 6 mopis pour mettre en place ses équipes dans le carphanum fronçais.

    2.Après 3 années et demie de mandat,il lui reste 18 mois
    pour le tour T1 des élections présidentielles suivantes.
    3. Compte tenu des cycles, on sait que le mois de mai
    de chaque année est le dernier mois d’initiative avant la rentrée de septembre. En juin ,on cloture les dossiers entamés depuis septembre de l’année précédente,on sa

  • Charles , 23 septembre 2014 @ 16 h 30 min

    le quinquennat dure efectivement 3 ans pour les raisons suivantes:

    1.Quand un nouveau président s’installe en mai,il lui faut 6 mopis pour mettre en place ses équipes dans le carphanum fronçais.

    2.Après 3 années et demie de mandat,il lui reste 18 mois
    pour le tour T1 des élections présidentielles suivantes.
    3. Compte tenu des cycles, on sait que le mois de mai
    de chaque année est le dernier mois d’initiative avant la rentrée de septembre. En juin ,on cloture les dossiers entamés depuis septembre de l’année précédente,on sa

  • Charles , 23 septembre 2014 @ 16 h 39 min

    Désolé, fautes de frappe.
    Ce principe du quinquennat qui dure 3 années “effectives” est un principe qui a été souvent présenté dans les colonnes des commentaires de NDF.
    Il relève de l’évidence pratique.

    De plus, en dedans de ces 3 années,il y a 3 élections majeures au niveau national…

    Donc pour Ollandouille élu en Mai 2012, il lui a fallu 6 mois pour placer tous ses hommes et femmes, donc en Novembre 2012, sachant que le pays s’endort en juillet et en Août.(ce qui explique les 6 mois).

    En Novembre 2015, la durée “calme” sera terminée car entre Janvier & Avril 2016, les candidats vont commencer à se placer pour la rentrée de Septembre 2016,soit la dernière ligne droite pour le premier tour de Avril 2017.

    Des janvier 2016,la direction du pays sera polluée par l’approche des présidentielles de 2017.

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