Dans un communiqué, Frédéric Nihous s’appuie sur la chute des valeurs bancaires françaises qu’il juge désormais “sous-évaluées” pour inviter l’Etat à “investir directement [dans] les banques françaises, le temps que s’apaise la crise d’angoisse du CAC 40 ». S’il réfute tout projet de “nationalisation”, le candidat à l’élection présidentielle de Chasse, Pêche, Nature et Traditions (CPNT) juge qu’une participation provisoire de l’Etat “assurerait le maintien des actifs de ces dernières à un niveau raisonnable et [lui] permettrait de plus de réaliser une plus-value conséquente à moyen terme. Le produit dégagé pourrait alors parfaitement être réutilisé dans le comblement de nos dettes et … éviter de flamber les taxes !”
L’objectif est louable mais Frédéric Nihous ne tient pas compte du fait que les banques les plus dans la tourmente, par exemple la BNP Paribas et la Société Générale, “ont des banques de marchés recouvrant des risques de marchés potentiellement très élevés”. Ce qui fait dire dans nos colonnes au chercheur en finance Philippe Herlin que “leur valeur comptable n’a pas de sens”. Le contribuable se passera de ces “risques de marchés potentiellement très élevés”. Même un doublement des capitalisations boursières des trois plus grosses banques françaises ne ferait gagner que quelques dizaines de milliards d’euros à l’Etat. Pas de quoi combler le trou abyssal de la dette de la France (1 646,1 milliards d’euros à la fin du premier trimestre de l’année 2011), juste peut-être de quoi repousser un peu plus l’indispensable réduction des dépenses publiques…