Le mois dernier, j’avais trouvé la réponse de Patrick Canonges à ma théorie sur les racines chrétiennes du mariage homosexuel particulièrement brillante. En revanche, je pense que son nouveau billet intitulé Le Menhir et le Croissant, désirant dénoncer la connivence entre l’extrême-droite et l’islam, contient de grandes faiblesses ; je me permettrai donc de critiquer (dans le sens étymologique du mot) certains points de ce texte.
A) Le Maréchal Lyautey était respectueux des identités
Le Maréchal Lyautey fut gouverneur du Maroc de 1912 à 1921. Il apporta au Maroc la modernisation et la technique industrielle européennes, tout en ayant l’immense intelligence de préserver les coutumes et traditions des Marocains qu’il ressouda en renforçant l’autorité royale. Lyautey était respectueux des Marocains non pas tant par islamophilie que par respect des peuples et cultures différentes, respect qui est profondément ancré dans la vraie pensée de droite. En effet, celle-ci se fondant sur l’acceptation de la Nature (et donc de la différence des sexes, des races, des peuples, etc.) considérée comme sacrée car engendrée par Dieu, il est nécessaire de sauvegarder sa diversité. Ainsi Lyautey s’insurgera contre la IIIème république gauchiste qui voulait apporter les lumières de la Révolution « aux races inférieures » au mépris de leurs traditions, en lui rappelant que les « Arabes ne sont pas moindres mais autres ».
Avant lui, c’était exactement la politique suivie par les régimes de la Restauration (qui enclencha la colonisation de l’Algérie pour contrer la piraterie barbaresque mais qui créa via l’armée les « bureaux arabes » chargés de la sauvegarde des normes tribales indigènes par les nouveaux colons) et du second Empire, où Napoléon III se déclara judicieusement Empereur « des Français et des Arabes », deux races bien distinctes aux coutumes différentes.
C’est la gauche et son universalisme crasseux prenant directement racine dans l’universalisme chrétien qui va, immédiatement après son arrivée au pouvoir, changer la donne, en refusant la différence raciale et en ordonnant la destruction des coutumes indigènes pour favoriser l’assimilation à la République. Dans ce nivelage, l’Eglise catholique aura un puissant rôle délétère. Comme le montre sa correspondance avec les autorités tertiorépublicaines, le Cardinal Lavigerie – fondateur des évangélisateurs Pères Blancs –, en mal de conversion, négocia avec la IIIème République la possibilité d’envoyer un grand nombre de missionnaires en Afrique.
Ceux-ci ont volontairement détruit les us et coutumes des peuples indigènes afin de les déraciner pour qu’ils soient plus facilement « christianisables » – je renvoie le lecteur aux lettres de Lavigerie expliquant les stratégies d’imposition de l’égalitarisme en matière successorale et de répartition des terres afin d’engendrer des individus disloqués de leur tribus et donc plus faciles à convertir… cela en dit long sur son sens de la charité chrétienne. Paradoxalement, la République profita amplement de ce défrichage catholique pour imposer ses valeurs mortifères.
Le résultat ne s’est pas fait attendre : en Algérie, dès les mesures égalitaristes prises en 1871 au mépris des règles politico-sociales indigènes, des révoltes systématiques, parfois de très grande ampleur comme celle menée par le berbère Mohammed El Mokrani, ont éclaté de manière sporadique jusqu’à la guerre de 1954-1962.
L’histoire a donné raison à Lyautey. En effet, malgré quelques soubresauts, le Maroc est un Royaume stable au travers d’une monarchie aimée et renforcée grâce au Maréchal. Hassan II, l’un des plus grands rois de toute l’histoire du pays, était profondément francophile, connaissant bien mieux les classiques français que nos pseudo-élites.
A l’inverse, regardons les résultats de l’assimilation chrétienne et républicaine dans le reste de l’Afrique : une immense catastrophe. L’Algérie, pays totalement artificiel, flanqué d’un Sahara ayant toujours appartenu aux Touaregs et regorgeant de pétrole, première ressource de corruption du pouvoir, subit de multiples fractures entre arabophones et berbérophones, pauvres et riches, Arabo-Berbères du nord et Touaregs du sud, progressistes et islamistes, fractures ayant provoqué une guerre civile absolument monstrueuse dans les années 90 et ne cessant de noyer le pays dans la pauvreté, l’assistanat et l’insécurité.
Dans l’Afrique subsaharienne le bilan est tout aussi lamentable. Les colonisateurs ont imposé, imbibés de leur universalisme débile, des frontières artificielles verticales au mépris des frontières naturelles et ancestrales qui ont toujours été horizontales… Résultat : aucune cohésion politique n’est possible au sein d’Etats fantômes où vivent parfois jusqu’à huit ethnies différentes qui se tapent continuellement sur la figure. L’écrasante majorité des guerres africaines est due à ces incohérences ethnoculturelles.
Mais plus encore, en refusant l’émergence d’hommes forts et en voulant imposer la démocratie (ce régime d’impuissance conçu par des cervelles européennes), le « monde libre » n’a fait que favoriser la paralysie. La démocratie en Afrique engendre « l’ethno-mathématique », c’est-à-dire que c’est toujours l’ethnie la plus importante d’un pays, même relativement, qui gagne systématiquement les élections, monopolisant le pouvoir et provoquant la révolte des autres peuplades obligatoirement soumises. C’est à cause de cette absence de cohérence politique que le continent noir, malgré ses 5% de croissance annuelle depuis 40 ans ne cesse de crever et d’exploser démographiquement, coulant tout en nous submergeant !
La christianisation subsaharienne fut tout aussi calamiteuse. Un exemple extrême : le Rwanda. Le brillant africaniste Bernard Lugan, expert auprès du TPIR (Tribunal Pénal International pour le Rwanda-ONU), monarchiste et chrétien lucide, n’y va pas de main morte, pointant une responsabilité directe du christianisme dans le génocide de 1994: « c’est en effet au XXème siècle que la société rwandaise fut déstructurée : d’abord, par une évangélisation à la fois massive et superficielle, mais dans tous les cas éradicatrice de la morale traditionnelle et de ses interdits ; ensuite, par le placage d’idéologies et de principes politiques inadaptés, comme la démocratie universelle et le multipartisme », démocratie imposée tant par l’ancien colonisateur Belge et le Président François Mitterrand via la Françafrique que prônée par les autorités ecclésiales de l’époque.
Une « christianisation superficielle » qui n’est pas pour rien dans la déferlante islamiste actuelle, qui est au XXIème siècle ce que fut le communisme au XXème, et qui s’étend dans toute l’Afrique, s’engouffrant dans le trou béant du déracinement et de la déculturation des peuples évangélisés.
B) Le FN et l’Algérie française : remettre les pendules à l’heure
Patrick Canonges semble insinuer qu’il y a un lien entre monde arabo-musulman et extrême-droite française. Déjà, croire que le FN de Marine le Pen est d’extrême-droite me semble une lourde erreur. Ce nouveau FN glisse toujours plus dans une espèce de patchwork gauchisto-laïcard toujours plus frileux et discret face au problème migratoire, socialo-démagogue en matière économique et « libéré » en matière de mœurs…Je ne vois pas très bien où se trouve le conservatisme !
Mais, au-delà de cette dérive, la création du FN par d’anciens partisans de l’Algérie française doit être re-contextualisée sous peine d’entrer dans la désinformation et l’anachronisme. A première vue, l’écrasante majorité des militaires ayant combattu en Algérie s’étaient révoltés contre le revirement du Général De Gaulle trahissant la promesse du maintien de l’Algérie dans l’Empire rebaptisé à cette époque Union française. Mais en y regardant de plus près, peu étaient partisans de l’Algérie française, rebutés par le mirage multiculturel. Ils se révoltèrent avant tout contre De Gaulle qui traita avec leurs ennemis algériens du FLN, qu’ils avaient pourtant vaincus militairement. Ils auraient préféré que De Gaulle entreprît une sortie douce vers l’autonomie puis l’indépendance avec d’autres interlocuteurs, plutôt qu’avec ces terroristes soutenus tant par les gauchistes et journaleux parisiens que le clergé catholique confondant comme souvent charité et mièvrerie humanitaire…
Ils se braquèrent aussi contre l’ignoble abandon des milliers de Harkis, ces Algériens musulmans beaucoup plus nombreux à combattre auprès des Français que dans les forces du FLN et qui furent littéralement livrés à leurs bourreaux, par le Général, suite aux accords d’Evian. Le témoignage du grand colonel Hélie de Saint Marc dans le numéro spécial des 50 ans de l’indépendance de l’Algérie du mensuel Spectacle du Monde est éloquent : il était sympathisant du putsch d’Alger non pas pour défendre l’Algérie française, dont il ne croyait guerre à la viabilité, mais pour protester contre le rejet des Harkis qu’il voyait poindre. A la fin de la guerre d’Indochine, il avait été sommé de se débarrasser des Viets, Laotiens et Cambodgiens qui avaient lutté pour la France face à la monstruosité communiste… qui, dès lors, les massacra. Les souvenirs des coups de crosse qu’il avait dû donner aux indigènes fuyant les rouges, s’accrochant désespérément aux convois français quittant l’Indochine, le hantèrent jusqu’à sa mort. Lorsqu’il comprit que les Harkis seraient eux aussi abandonnés, il se révolta, à l’instar du général Bigeard, cet autre guerrier admirable.
Concernant le FN, je ne connais pas la position exacte sur l’Algérie Française de Jean-Marie Le Pen, politicien qui, en tant que tel, ne m’intéresse pas plus que ça. En revanche, l’avis du co-fondateur du FN Roger Holeindre, homme d’une droiture exemplaire, ancien de l’OAS, est très intéressant. Il proposait pour l’Algérie le principe de « l’ethno-différencialisme ». Ce principe consistait à créer des développements ethniques séparés.
Selon lui, le Sahara ne devait pas être greffé sur l’Algérie mais être restitué aux Touaregs, peuple sémite et nomade, qui le dominait depuis des siècles. Mais, de cette restitution, devait absolument être conservé le pétrole découvert par les Français : pour la France, les réserves en hydrocarbures sahariennes étaient la seule garantie d’une nécessaire autonomie énergétique. En la donnant aux Algériens, De Gaulle signait paradoxalement le glas de l’indépendance française, car un pays qui ne contrôle pas son approvisionnement énergétique ne maîtrise pas son destin. Bien qu’il quittât le commandement intégré de l’Otan et fermât toutes les bases américaines sur l’hexagone, De Gaulle n’empêcha pas la France de dégringoler, malgré tout, automatiquement et définitivement, dans l’escarcelle anglo-américaine, les deux tiers de l’extraction pétrolière provenant du Moyen-Orient majoritairement contrôlé par les américains et, pour le reste, de Sonatrach, l’entreprise mastodonte d’Etat de l’Algérie dont 80% des actions, selon l’économiste Thierry Gobet, appartiennent aux Etats-Unis ! Il ne faut pas chercher plus loin notre soumission à l’Oncle Sam. Le « non » courageux de Chirac, en 2003, à la deuxième guerre du golfe avait pour but, entre autres, de préserver le peu de puits irakiens appartenant directement à Totam, puits qui seront littéralement volés par « notre allié du monde libre ».
Mais avec le pétrole saharien, c’est aussi les intérêts des Algériens qui furent lourdement compromis. Voici ce qu’avoue l’un des créateurs de Sonatrach, Hocine Malti dans son Histoire Secrète du Pétrole algérien : « la principale richesse de l’Algérie, son pétrole et son gaz, n’est plus source de bonheur pour son peuple. La volonté d’accaparement de la rente pétrolière par ses dirigeants, politiques et militaires, a plongé des pans entiers de la société dans la misère, tandis que les jeunes n’ont qu’une envie : quitter le pays. Afin de pérenniser leur pouvoir, ces dirigeants ont mis en place, derrière une démocratie de façade, un régime qui ne repose que sur deux piliers : la corruption et la police politique ».
En son centre, Roger Holeindre voyait un monde paysan algérien et, en son nord, préconisait le maintien d’une côte urbaine européenne servant de frontière contre la poussée migratoire afro-maghrébine. En effet le développement économique et le mode de vie occidental auraient eu un effet bénéfique contre l’explosion démographique, séduisant selon lui les Algériennes de l’époque abhorrant une société patriarcale islamisée incitant aux familles nombreuses.
L’historien Dominique Venner, qui participa dans sa jeunesse à la guerre d’Algérie, n’embrassait pas non plus les lubies multiculturelles de l’Algérie française mais avait exactement le même point de vue que Roger Holeindre ; et c’est pour cette raison qu’il s’engagea dans l’OAS, comme tant d’autres… De Gaulle lui-même avait songé à ce principe de développement séparé, ayant demandé un plan de séparation à Michel Debré, qu’il délaissa après avoir longuement tergiversé.
A l’élection de Marine le Pen à la tête du parti, Roger Holeindre quitta le FN dont il avait pourtant été l’un des fondateurs, et rejoignit le « Parti de la France » de Carl Lang, courant politique authentiquement de droite qui ne mâche pas ses mots concernant l’invasion migratoire et l’islamisation du pays… à la différence d’un FN qui depuis 2007 (où Marine était directrice de campagne, influençant avec Alain Soral le piteux discours de la Dalle d’Argenteuil) ne cesse de s’enfoncer dans une « normalisation » qui n’est qu’une dégénérescence politiquement correcte.
C) Islamérique
Pour finir, Patrick Canonges semble dire qu’Hitler était d’extrême-droite, qu’il voulut pactiser avec les arabo-musulmans par idéologie et que le rempart à l’islamisation de l’Europe se trouve dans l’alliance avec « le monde libre » américain. Et bien, selon moi, tout est faux : Hitler était de gauche, il s’allia avec les musulmans « modérés » proche-orientaux et iraniens avant tout pour des raisons géopolitiques et énergétiques et le plus grand soutien à l’islamisme le plus rétrograde dans le monde, depuis la seconde guerre mondiale jusqu’à présent, vient de Washington !
1) Le national-socialisme
Concernant Adolf Hitler, il bâtit le Parti national-socialiste, je pense qu’il n’est pas nécessaire de faire une dissertation pour comprendre ce que cela veut dire. Le socialisme est un abâtardissement né dans les milieux gauchistes du XIXème siècle, prenant lui-même racine dans la révolution française. Le nationalisme lui-même est une notion gauchisante ! En effet, avant la révolution française, la monarchie plutôt de droite (bien que ce terme ne signifiât rien à l’époque… désolé pour cet anachronisme, pratique) était patriote, mot venant de patrie signifiant une communauté charnelle de destin, certes, mais liée par un lien spirituel supérieur incarné par le roi. Dans cette patrie, en général les minorités régionales et leurs coutumes jusqu’à leur langue étaient conservées. Avec la révolution française émergea le nationalisme, la France transformée de Patrie en Nation devait laisser place à un Etat froid et jacobino-centralisateur voulant niveler les différences régionales dans le fer et le feu accouchant d’un homme nouveau, le Français égalitariste, totalement régénéré.
Cette vision s’étendit en 1848 à travers toute l’Europe avec le « printemps des peuples » dit aussi des nationalités qui secoua violemment l’empire austro-hongrois et qui incita les baronnies allemandes à l’unité qui fut accomplie un demi-siècle plus tard par Bismarck. Hitler voulait parfaire cette unité en harmonisant toutes les différences restantes entre les länders, il avait une grande admiration pour Robespierre dont il loua l’œuvre politique…et le génocide vendéen !
2) La droite allemande contre Hitler
Hitler gagna les législatives de 1932 et, normalement, appuyé d’une forte majorité au parlement, devait établir un gouvernement mais c’est la droite qui s’y opposa pendant plus d’un an. En effet, en 1932, l’exécutif était totalement tenu par la droite, le gouvernement était composé de ministres de droite bourgeoise, sorte d’UMP de l’époque et la Chancellerie, correspondant de loin à notre Présidence de la République, était personnifiée par un prussien militaire d’extrême droite et monarchiste : Paul Von Hindenburg qui mourut de tristesse quand Hitler parvint finalement au gouvernement et prit lui-même le titre de chancelier. Ce serait vraiment bien que nous, hommes et femmes de droite, nous souvenions de ces réalités et que, face aux gauchistes qui nous diabolisent de façon mensongère en nous traitant de nazis, nous leur renvoyions la balle à notre tour en leur rappelant tout simplement la vérité !
3) Hitler et l’islam
Si Hitler s’allia avec les Arabo-musulmans du Proche-Orient c’était, au-delà de sa sympathie certaine pour l’islam, qu’il voyait viril, face au christianisme, qu’il voyait féminisé et qu’il méprisait, pour avoir accès aux gisements pétroliers iraniens et irakiens, les seuls découverts à l’époque dans la région. L’Iran, à cette époque-là, était dirigé par la dynastie des Shah Pahlavi, qui cherchait par tout moyen une alliance avec l’Allemagne pour contrecarrer l’étau tenu par les Soviétiques au nord qui lorgnaient sur le pétrole de la Caspienne et au sud par les Britanniques qui monopolisaient le pétrole du golfe persique. Le gouvernement iranien ne disposait pas de ses propres ressources, accaparées par l’étranger pour se moderniser, d’autant plus que la dynastie, très séduite par le progressisme de Mustapha Kemal Atatürk (qui fit rentrer la Turquie dans l’économie moderne grâce à l’industrialisation tout en l’arrachant à l’emprise de l’islam) voulait absolument renouveler le pays.
Hitler, de son côté, avait un besoin crucial en énergies fossiles pour soutenir le redressement de l’Allemagne, lui qui n’avait sur son propre territoire aucune ressource en hydrocarbure, tout étant détenu par les Franco-Anglais au Moyen-Orient depuis la victoire de 1918, les Soviétiques dans le Caucase et les Américains dans le golfe du Mexique. Le mot « Aryen » avait une connotation politique évidente, signifiant étymologiquement « Iranien », et la notion « d’espace vital », consistant à regrouper tous les germanophones d’Europe centrale pour constituer une force suffisante et une tête de pont à même d’accaparer certains gisements mésopotamiens, n’était pas qu’une vue de l’esprit.
Pour accéder au pétrole iranien, Hitler joua une carte majeure, celle des Arabo-musulmans du Proche-Orient anglophobe. En effet, pendant la Première Guerre mondiale, les Britanniques demandèrent l’aide des Arabes pour bouter hors du Levant l’Empire turc ottoman pro-allemand et austro-hongrois, ce qui leur servit de passerelle pour le pétrole récemment découvert en Iran. Pour rallier les Arabes à leur cause, les Britanniques firent miroiter la récompense d’une grande Syrie s’étendant initialement du Nil à l’Euphrate mais, au lieu d’accomplir leur promesse, les vainqueurs disloquèrent la région en une multitude de pays factices (Syrie, Irak, Transjordanie, foyer juif israélien, Liban) afin de contrôler, à l’ouest, la péninsule sinaïque débouchant sur la mer rouge et le commerce des Indes et, à l’est, les nouveaux gisements récemment découverts en Irak.
Les Arabo-musulmans du Levant n’eurent pas de mal à s’additionner aux forces de l’Axe germano-italien pour contrer l’ennemi anglo-saxon, néanmoins ils n’étaient pas des fanatiques puisque soutenus par les rois hachémites. En effet, ceux-ci étaient issus d’une lignée « modérée » détentrice des clés de la Mecque depuis des générations mais qui en fut expulsée au début du XXème siècle par les tribus salafistes dites wahhabites, autrement plus sectaires, du roitelet Ibn Seoud fondateur de l’Arabie saoudite moderne. Cette lignée royale hachémite instaurée pour diriger l’état fantoche transjordanien créé par les Britanniques était détentrice par compensation de la mosquée du Dôme du Rocher, troisième lieu le plus important de l’islam après la Mecque et Médine où fut prêché par le clergé en place le ralliement à Hitler et le jihad contre les Alliés.
4) Le « monde libre » et l’islamisme
A l’inverse, les américains soutiennent de manière inconditionnelle depuis 1945, la branche rétrograde des Séoud en Arabie saoudite, depuis qu’ils se sont rendu compte que celle-ci détenait les plus vastes gisements du monde : cet appui en pétrodollars permet à cette famille richissime de financer partout dans le monde, médiatiquement, politiquement et militairement, l’islam le plus violent et le plus sectaire qui soit. Plus encore, pour contrer l’avancée des soviétiques athées et dominer à leur profit la route de la soie, jonction entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique, riche en hydrocarbures, les Américains ont systématiquement et délibérément soutenu l’islamisme au Pakistan, Afghanistan, Iran, Egypte, etc. en reversant le Shahs et en détruisant les régimes progressistes plutôt pro-Russes en Irak, Libye et Syrie. Je renvoie le lecteur au roboratif livre Au coeur des services spéciaux de l’ancien directeur du département des affaires arabes et du contre-terrorisme à la DGSE, Alain Chouet, qui en révèle des vertes et des pas mûres…
L’arrivée du général Sissi au pouvoir en Egypte et le retournement du général Haftar en Libye combattant les islamistes de Cyrénaïque sont une immense chance pour la sécurité extérieure de la France, sécurité qu’elle n’a cessé de saborder depuis qu’elle est le caniche des Yankees !
Voilà pour cette petite mise au point concernant Lyautey, l’Algérie Française, et l’islamophilie à géométrie variable des nazis et des américains.
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