par Yves-Marie Adeline
Le soir même du drame, je me suis rendu à l’Hôtel de ville, rive droite.
Une foule énorme, des visages atterrés, on espère qu’ils sont la majorité.
Des républicains hilares, heureux de voir enfin châtiée cette Eglise catholique qui, sur les bancs de leurs écoles, a inventé l’esclavage, tué cinquante millions d’Africains, six millions de cathares, 10 millions de Huguenots, massacré les Juifs, opprimé les femmes, les minorités sexuelles…
Des musulmans souriants qui passent nonchalamment en portant sur leurs épaules de lourdes radios diffusant de la musique orientale bruyante et rythmée.
Le reste de la foule qui n’ose réagir, paralysée depuis les années Mitterrand, SOS racisme, Touche-Pas-à-Mon-Pote ; le glaive de la justice qui s’abattrait sur elle si lourdement.
Un peuple haï non seulement par l’autre, mais par une partie des siens.
Evidemment, comme tant d’autres, j’ai immédiatement pensé à un attentat, en raison de la rapidité de l’incendie.
Islamistes ? Satanistes ? Laïcards ?
Mais le Régime rassurait déjà : c’est un accident, à n’en pas douter.
La nuit même de l’attentat, il m’a été impossible, y compris dans des médias d’opposition, de témoigner de ce que j’ai vu moi-même, en dépit des manifestations publiques de réjouissance au sein de la communauté musulmane comme dans la partie la plus farouchement républicaine du peuple français ; puis, le vendredi-saint, un deuxième article m’a été refusé parce que j’écrivais le mot « attentat ».
Le régime affecte de ne pas entendre les protestations de l’entrepreneur jurant que le chantier n’avait pas commencé, qu’il n’en était encore qu’à achever l’installation de l’échafaudage. Il dédaigne également l’avis des professionnels, selon lesquels il est impossible qu’un incendie de cette puissance ait pu se déclarer aussi rapidement sans l’aide d’un combustible accélérateur.
M. Macron a réussi l’exploit d’évoquer le drame sans mentionner la foi qui animait cette édifice, au point que l’archevêque de Paris s’est plaint de n’avoir entendu aucun mot de compassion envers la communauté chrétienne. Lui-même, l’archevêque, emploie ce mot « communauté », pour un pays comme la France dont on connaît l’histoire, mais désormais compartimenté, comme on aurait dit « la communauté musulmane ».
Laquelle communauté musulmane, en cas d’incendie de mosquée, aurait été au contraire abondamment saluée jusqu’à terre. Ce traitement inégal montre à l’évidence la complicité entre le régime et la population islamique vivant en France. En 2012, 93% des électeurs musulmans ont voté pour Hollande ; en 2017, 91% pour Macron. La froideur électorale suffit à réduire à peu de choses l’incendie de Notre-Dame.
Un pouvoir dont on ne peut pas espérer qu’il laisse la police enquêter, à un mois des élections européennes qui, si l’on avouait l’attentat, feraient un triomphe à la liste RN – même si, je le répète, l’on ne doit pas négliger l’autre hypothèse d’un piste laïcarde ou sataniste.
Sous l’emprise du pouvoir, la « communauté catholique » semble persuadée que le brasier aura au moins permis de réchauffer la foi en France. Je déteste tenir le rôle de Cassandre, mais il est légitime de se poser une question : ces mille jeunes gens qui nous émeuvent jusqu’aux larmes en chantant avec ferveur devant la fontaine Saint-Michel sont-ils une avant-garde, ou bien le dernier carré ?
C’est ce qu’espèrent ardemment ceux qui possèdent ce pays.
De toutes mes forces, je veux espérer le contraire.
Yves-Marie Adeline
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