Thomas, 18 ans, agressé dimanche par des policiers en civil

Nouvelles de France vous propose ce témoignage de Thomas*, 18 ans, victime de violences policières lors de la Manif pour Tous de dimanche :

“Dimanche, je me suis rendu à La Manif pour Tous avec deux amis de 23 ans et 21 ans. J’avais mon appareil photo sur moi, pour prendre des clichés de la manifestation mais aussi de policiers en civil, très nombreux dans le cortège. Quand j’en repérais un, je le prenais en photo, ce qui le gênait puisqu’il tentait systématiquement de se cacher la tête avec le bras. J’ai pu en identifier au moins quinze avant que les ennuis commencent. Tombant sur un rassemblement de policiers, ceux-ci ont tenté sans succès de m’arracher l’appareil photo. Je n’ai pas cédé. Eux n’ont pas insisté plus que cela, car nous étions en pleine manifestation et que nous criions “Police de la pensée”. J’ai continué à prendre des clichés de policiers en civil. Mais place du 18 juin 1940, vers Montparnasse, une dizaine de policiers en civil nous sont tombés dessus : “Donnez-nous votre appareil !”, nous ont-ils dit. Ils étaient à plusieurs sur moi et me l’ont finalement arraché des mains. “Ils prennent des photos des collègues”, entendis-je à ce moment. Puis, ils nous ont sorti de la manifestation, par les bras et les jambes, au nez et à la barbe du service d’ordre de la Manif pour Tous, censé protéger les manifestants. Ils nous ont caché derrière les piliers du centre commercial, m’ont violemment jeté par terre. L’un a mis son pied sur ma tête, appuyant et bougeant. “Vous faites moins les malins, maintenant”, m’a-t-il dit alors que, la mâchoire bloquée, je ne pouvais pas répondre. Un ami, qui avait l’épaule fêlée et des ligaments déchirés, leur a tout de suite signalé. Au lieu de faire attention, les policiers ont appuyé dessus afin qu’il réponde à leurs questions. Ils voulaient savoir si nous travaillions pour le site Copwatch. J’ai subi une fouille sommaire sur place avant d’être menotté puis conduit dans un panier à salade dans une rue à gauche. En route vers un commissariat du nord de Paris, les policiers se sont moqués de nous en visionnant les photos personnelles qui étaient sur ma carte. À un policier, j’ai demandé s’il n’avait pas honte de ce qui se passait depuis quelques semaines, de faire partie d’une police qui frappe et arrête des jeunes, dans leur immense majorité pacifiques. Il m’a répondu, sans la moindre ironie : “Je suis payé pour frapper et j’aime ça”. Au commissariat, nos identités ont été vérifiées et les policiers ont écrit que nous avions eu contre eux – l’un était de couleur, des paroles racistes, ce qui est évidemment totalement faux. Les seules paroles que nous avons pu avoir sont “fasciste”, “vous n’avez pas honte ?”. En sortant du commissariat, ma carte était formatée, toutes mes photos – y compris personnelles, effacées. Aujourd’hui, je suis très en colère contre les forces de l’ordre car j’estime avoir fait l’objet dimanche d’une interpellation violente, humiliante et arbitraire.”

*le prénom a été changé.

Addendum 16h30 : Thomas avait évidemment le droit de faire ces photos.

Related Articles

132 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • Goupille , 23 avril 2013 @ 11 h 25 min

    La gueguerre avec les flics en civil est le chiffon rouge du jour…
    Au risque de me faire insulter : il n’est légitime de photographier les flics en civil que s’ils sèment leur souk.
    Avant, cela ne sert à rien.
    Même si vous publiez leur tronche sur des sites spécialisés, vous ne les repérerez pas la prochaine fois au milieu de tant de manifestants. A moins de mobiliser un bataillon de physionomistes, et puis ??? S’ils se tiennent à carreau, ils font leur travail. C’est tout.
    Temps et énergie perdus.

    Par contre, ce qui est réellement inquiétant, c’est la confirmation de notre cocufiage par la MPT…
    Il y avait lieu à gros doute, mais c’est maintenant totalement évident : Barjot essaie de créer un mouvement qui n’a pour finalité que de rafler des voix au profit de l’UMP.

    Les preuves ?
    Sa volonté de “participer aux Municipales”.
    Sa volonté de “France multiculturelle” style alliance avec l’UOIF.
    Sa volonté d’élargissement à des thématiques “sociales” style présence de syndicalistes et autre trotzkos.
    Ses procès d’intention contre tout ce qui est catho, identitaire, bref “de souche”, qualifiés de fachos.

    Barjot est une rabatteuse pour l’UMP et les Loges.
    Vive le Printemps français.

  • alain , 23 avril 2013 @ 11 h 36 min

    Identifier les flics en civil au sein des manifs ‘est aussi une priorité “stratégique” à moins que tu crois qu’ils soient là pour arrêter des pickpockets ?

    Le pouvoir à l’évidence est à la recherche de “débordements” pour mieux les condamner et pratiquer la technique du salami pour faire condamner les “acttivistes ” aussitôt qualifiés d'”extrémistes de droite” , de “groupes violents” .

    Le mieux dans ces cas là pour un gouvernement c’est d’organiser ou de provoquer soi-même les violences

  • A. , 23 avril 2013 @ 11 h 38 min

    Les apparatchiks de l’UMP marchent main dans la main avec le PS de toute façon.
    Les incidents de séance et tout ça, ce n’est que du théâtre pour cacher le fait qu’ils ont voté le texte avec le PS, en organisant ensemble un truandage total du vote au sénat.
    Il suffit d’écouter les députés UMP en tête de cortège pour voir que leur pseudo-opposition est bien molle et qu’ils sont plus là pour expliquer qu’il faut tout accepter sans broncher.
    Il n’y a rien à espérer de l’appareil UMP.

  • alain , 23 avril 2013 @ 11 h 39 min

    POURQUOI L’OSTRACISATION DES RADICAUX

    Ce n’est en fait que l’application à la politique du théorème de l’énergie cinétique.
    E= (M*V2)/2

    L’énergie cinétique est égale à la Masse M multipliée par le Carré de la Vitesse, le tout divisé par 2

    La Masse M c’est l’ensemble des manifestants protestataires venus quelque soit leurs motivations.

    La Vitesse V , correspond aux activistes organisés ou non, qui donnent son dynamisme et son orientation au mouvement de protestation, disent aux protestataires, ce qu’ils doivent faire et où ils doivent aller.

    C’est l’énergie politique E , combinaison des activistes et de la masse qui donne sa CAPACITE DE RUPTURE au mouvement de protestation.

    C’est cette énergie qui fait que pour ne pas être débordés certains députés UMP se radicalisent au moins en paroles et vont même jusqu’à essayer de se friter avec un fonctionnaire du Ministère de la Justice en pleine assemblée !

    Les retournements constants de Frijide Barjot dite FRIJIDE LA BALANCE sont une méthode d’AHURISSEMENT et de SIDERATION.

    Le but de cette manoeuvre étant à l’évidence de dégoûter les sympathisants et de fracturer les activistes entre pro et anti barjot.

    L’objectif de la manoeuvre étant :
    – dans un premier temps de domestiquer le mouvement de protestation devenu dangereux pour le régime et l’oligarchie en possession d’état,

    – et dans un deuxième temps de le casser en jouant sur les rivalités de personnes et d’idées.

    Pour ce faire il est nécessaire de SEPARER le plus possible d’ACTIVISTES de la MASSE des Protestataires et de faire que les activistes se battent entre eux entre ceux qui restent et ceux qui partent.

    D’où les déclarations de FRIJIDE LA BALANCE sur « les extrémistes », puis « les mettez les hors d’état de (me) nuire »

    Si un tel résultat est atteint.

    La dynamique est cassée. Les ACTIVISTES seuls malgré leur énergie ne peuvent plus franchir les obstacles que le pouvoir dresse devant eux.

    La MASSE des protestataires continue à avancer un certain temps par effet d’inertie, puis fait du sur place et se brise en 3 groupes.

    Si ce n’est déjà fait, un groupe minoritaire rejoint les activistes, le deuxième groupe légitimiste soutient les « officiels » du mouvement.

    Le troisième groupe rentre chez lui dégoûté puisque les parents se battent devant les enfants.

    Ensuite la rancœur monte entre les divers groupes qui s’engueulent à qui mieux mieux au lieu te taper tous ensemble sur le pouvoir en place..

  • A. , 23 avril 2013 @ 11 h 41 min

    C’est certain qu’il commence à y avoir un pb.
    Un mouvement contre ne peut pas être piloté par des gens qui sont pour et qui font semblant d’être contre.

  • alain , 23 avril 2013 @ 11 h 41 min

    LA TACTIQUE DU SALAMI

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Tactique_du_salami

    La tactique du salami est une expression inventée par l’homme politique hongrois Mátyás Rákosi[1], chef du Parti communiste hongrois, pour décrire l’élimination progressive des pouvoirs extérieurs au communisme (Église, autres partis…), « tranche après tranche, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien ».

    Cette stratégie est assurée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale au moment du processus de prise de pouvoir par les communistes, qui aboutit à la formation de la République populaire de Hongrie.

    Contexte historique[modifier]Le Parti communiste hongrois subit un échec aux élections de l’hiver 1945, auxquelles il ne remporte que 17 % des suffrages. Maintenus au sein du gouvernement de coalition sous la pression des Soviétiques, les communistes procèdent méthodiquement pour prendre le contrôle du pays malgré leur peu de poids politique réel.

    Au sein de la République de Hongrie, le parti communiste prend progressivement le pouvoir, pratique l’entrisme et provoque des scissions.

    Plusieurs ministres sous pavillon des partis « bourgeois » sont en réalité des membres clandestins du Parti communiste[2].

    Les scissions provoquées au sein des autres partis permettent aux communistes d’affronter des adversaires morcelés aux élections de 1947 et d’améliorer leur score, en obtenant 22 % des suffrages sous sa bannière, devenant le premier parti en nombre de voix bien que la progression n’ait été que de 5 points.

    La police secrète, l’AVH, dirigée par le ministre de l’intérieur László Rajk, décapite progressivement les partis rivaux, arrêtant les personnalités de l’ancien régime monarchique comme István Bethlen.

    Un dossier judiciaire est monté de toutes pièces pour pousser à la démission le premier ministre Ferenc Nagy (en).

    Le Parti civique des petits propriétaires indépendants et des travailleurs agraires, puis le Parti social-démocrate de Hongrie, sont amenés à fusionner avec le Parti communiste hongrois, qui devient le Parti des travailleurs hongrois, dirigé par Mátyás Rákosi, la fusion aboutissant à une absorption de fait.

    En août 1948, le président de la République Zoltán Tildy démissionne, remplacé à la présidence de la République par le communiste Árpád Szakasits.

    Aux élections de 1949, le parti des travailleurs forme avec les autres partis dont l’existence demeure tolérée une coalition désignée du nom de Front populaire indépendant hongrois, qui se présente comme liste unique et obtient 95,6 % des suffrages.

    Le 18 août 1949, l’assemblée adopte une nouvelle constitution. Le 20 août, la République populaire de Hongrie est proclamée.

  • Greg , 23 avril 2013 @ 11 h 42 min

    Personnellement tout à fait d’accord avec aliascat.

Comments are closed.