Pendant 15 jours, JeanMarcMorandini.com a tenté de créer le buzz en évoquant une possible publication des résultats du premier tour avant 20 heures. Le 9 avril 2012, un billet évoquait par exemple la possibilité de “diffuser dès 18h ou 19h les premières estimations données à la presse mais celles qui vont aussi figurer sur les sites internet belges et suisses”. Le 15 avril, un autre rappelait que “jeanmarcmorandini.com (…) pourrait publier les résultats des sondages ‘sorties des urnes’ au moment où ceux-ci seraient donnés sur les sites suisses et belges, et accessibles à tous”. Tout ça pour… rien. Comme en avril 2007, en fait. Aux dernières élections, le blog de caniveau, avait promis une publication anticipée des premières estimations avant de se débiner. D’autres blogueurs en mal de médiatisation comme Guy Birembaum aussi. Tous s’étaient couchés.
Pareil pour Libération : après avoir donné rendez-vous à ses lecteurs à 18h30, son directeur Nicolas Demorand a expliqué dimanche qu’il renonçait : la faute au “risque encouru (…), au minimum (…) 375.000 euros pour une entreprise de presse, sans parler d’autres conséquences économiques, réelles et sérieuses, qui fragiliseraient Libération“. En effet, “l’ensemble de ces sommes [lui] semble disproportionné par rapport à l’intérêt d’une information rendue publique à 20h”. C’est compréhensible. Mais alors, pourquoi avoir promis la publication des estimations ? “Pour porter ce débat sur la place publique”, et accessoirement, se faire un peu de publicité en jouant les rebelles. Pathétique… ou plutôt : ridicule.