Le graphique ci-dessous illustre la part de l’emploi manufacturier dans l’emploi total (hors fermes) aux États-Unis de 1939 à 2012 (ligne continue).
Mettez de côté le pic lié à l’effort de guerre dans les années 1940, et vous obtenez une baisse continue depuis une bonne soixantaine d’années : d’environ 30% dans les années 1950, la part de l’emploi manufacturé est tombée à moins de 10% des dix dernières années – c’est la fameuse désindustrialisation.
Maintenant, vous vous demandez sans doute à quoi correspond la ligne en pointillés. Eh bien c’est une simple régression linéaire, basée sur les données des années 1950 à 1960, et extrapolée sur les années suivantes. En d’autres termes, si, en 1961, un économètre s’était amusé à prolonger la tendance des années 1950, il aurait prédit presque parfaitement ce qui allait effectivement se passer au cours des 52 années à venir et en aurait conclu que la part des emplois manufacturiers aux États-Unis tomberait à zéro aux alentours de l’année 2034.
Sachant que la Chine ne s’est ouverte aux investissements étrangers qu’en 1982 – c’est-à-dire au milieu du graphique –, vous m’expliquerez en quoi, précisément, vous êtes fondés à penser que ce phénomène est dû aux délocalisations dans l’Empire du Milieu.
Un schéma de la Banque Mondiale qui illustre assez bien le phénomène (Beyond Economic Growth, chap. IX).
Source : Bureau of Labor Statistics, séries CEU3000000001 et CES0000000001 pour l’emploi manufacturier et l’emploi total (Nonfarm) respectivement.
> le blog de Georges Kaplan