« L’homme doit être au centre de l’économie et l’économie ne doit pas se mesurer en fonction d’un plus grand profit mais en fonction du bien commun. Elle inclut la responsabilité de l’autre et ne fonctionne vraiment bien que si elle agit de façon humaine dans le respect de l’autre », Benoît XVI dans l’avion qui le conduisait à Madrid en août 2011.
Je dirais volontiers que tout est dit ! Cela nous ferait gagner du temps sur le programme ! Mais non j’ai trente minutes à tenir !
Tout est dit mais tout reste à déployer, car comme Benoît XVI en a l’habitude, chacun des mots qu’il utilise est choisi pour lui-même, en fonction de son sens le plus profond. Chaque parole est une réalité d’une grande densité qu’il convient de bien appréhender pour tirer tout le suc de sa pensée.
L’homme doit être au centre de l’économie ! Et de fait la crise mondiale actuelle, la crise financière, sont fondamentalement une crise anthropologique. Au fond qu’est-ce que l’économie ? Un aspect, un espace, une modalité de l’agir humain. Quel que soit sa forme, son soubassement idéologique ou philosophique, l’économie est fondamentalement un ensemble d’actes humains, portés ou subis, par des hommes. L’économie en soit n’est pas une réalité agissante. Il n’y a pas « d’être économique » comme il y a l’être humain ou l’être pluie ou vent. L’économie n’agit pas par elle-même. Ce sont les hommes qui font de l’économie, qui font l’économie. C’est à la fois rassurant et inquiétant. Rassurant, parce que l’homme on connait ! Inquiétant… parce que l’homme, justement, on connait !
Dire que l’homme doit être au centre de l’économie, cela veut d’abord dire qu’il doit bien rester l’acteur principal et en tout cas maître de l’économie. Il ne doit pas la subir, ni se laisser faire par elle. Concrètement, tout comme la musique c’est le violoniste, sans qui la partition ne serait qu’un joli graphique, l’économie c’est l’homme. Cela veut également dire que l’économie est dépendante de l’agir de l’homme, lui est soumise. Autrement dit, c’est un grave manquement à la condition d’homme que d’être soumis à l’économie. C’est s’abaisser en dessous de soi-même, puisqu’on sert quelque chose qui doit nous servir. C’est un grave avilissement de la dignité humaine. C’est se rendre dépendant d’une chose qui doit normalement être en notre dépendance.
Dire que l’homme doit être au centre de l’économie cela veut donc dire aussi que l’économie est là pour l’homme et qu’elle ne peut en aucun cas porter atteinte à la dignité de l’homme. Or, si l’activité économique est portée par l’homme notamment dans son agir, et si l’économie ne peut porter atteinte à la dignité humaine, cela signifie que les actes humains économiques doivent respecter l’homme. Ce qui fait conclure au Souverain Pontife, « Elle inclut la responsabilité de l’autre et ne fonctionne vraiment bien que si elle agit de façon humaine dans le respect de l’autre. »
Autre principe de l’économie, c’est un acte humain responsable et solidaire. Mais entendons solidaire dans l’acception que nous en a laissé Jean-Paul II, notamment dans Solicitudo rei Socialis. Il ne s’agit pas de la solidarité au sens courant du terme, mais plutôt au sens technique. En effet, les hommes sont tellement liés entre eux que ce qu’ils font dans leur coin a des répercussions sur les autres. Et cette interdépendance native de l’homme lui confère une responsabilité permanente sur les autres. Cette solidarité est un fait. Que nous en acceptions et assumions ou non la responsabilité, cela n’empêchera pas la réalité des faits. La responsabilité consiste à accepter et à assumer cette solidarité. L’accepter n’est toutefois pas suffisant car cela place l’homme dans l’ordre du devoir et de la nécessité mécanique. Or cette nécessité déresponsabilise, puisqu’elle passe pour une sorte de déterminisme. On peut intellectuellement accepter cette interdépendance sans en assumer les conséquences. C’est-à-dire, malgré tout, mener sa vie. Être responsable, étymologiquement, c’est répondre à. Cela signifie que nous assumons de rendre des comptes à qui de droit. Ce « qui de droit » étant celui qui est concerné, directement ou indirectement, par mes actes et leurs conséquences.
Dans l’ordre de l’acte économique, le « qui de droit » est donc celui qui est concerné par mes actes économiques. Ce qui nous amène à considérer que l’acte économique induit par nature une relation. La question est donc de savoir quelle est la nature de cette relation entre celui qui pose un acte et le « qui de droit » c’est-à-dire celui qui est destinataire direct ou indirect de cet acte. La forme de la relation économique est un échange entre deux ou plusieurs acteurs. Acteurs, c’est-à-dire entre des personnes qui posent des actes. Celui de donner et celui de prendre. Ce qui veut dire que les deux acteurs sont tous deux responsables devant le « qui de droit » qu’est l’autre. De quoi sont-ils responsables ? De ce qu’ils ont échangé et de la manière avec laquelle ils ont échangé. Celui qui donne comme celui qui reçoit, sont tous deux en droit de demander compte de ce qui a été échangé et de la qualité même de l’échange. Ce qui est dû à l’autre dans l’acte humain économique est à la fois quantitatif (ce qui est échangé) et qualitatif (comment cela est échangé). La responsabilité d’un acte économique porte donc sur l’adéquation entre cet acte et ce qui est dû. Je pose un acte responsable, lorsque j’ai pris soin de cette adéquation. Je porte un acte irresponsable lorsque je n’ai pas pris en considération cette adéquation.
L’acte économique, et au-delà l’activité économique, doit donc avoir pour norme l’adéquation entre ce qui est fait et ce qui est dû. Toute la question est donc de savoir ce qui est dû dans l’acte économique. Or cela s’appelle la justice. Dans son discours de carême 2010, Benoît XVI rappelait la définition de la justice : « rendre à chacun ce qui lui est dû ».
L’économie responsable est donc une économie juste. Dit autrement, mettre l’homme au centre de l’économie, c’est le mettre au centre d’un faisceau d’échanges justes c’est-à-dire qui lui sont dus. L’économie est bien au service de l’homme. L’homme dans son agir économique est donc au service de la justice. Un homme responsable dans son activité économique est celui qui recherche la justice, c’est-à-dire ce qui est dû à tous ceux qui seront concernés par son activité économique.
Se pose alors une double question. Qu’est ce qui est dû à qui ? Et d’autre part est-il possible d’être également juste avec tous ceux qui seront concernés par l’activité économique, n’y a-t-il pas des risques de conflits d’intérêts ?
Nous pouvons devoir une chose de deux façons. Soit par contrat, parce qu’on s’y est engagé (comme rembourser ses dettes par exemple). Soit par nature, parce que la chose est due, comme pouvoir manger à sa fin. Mais de ces deux façons, l’une repose sur un accord passé entre deux personnes et l’autre est structurelle. Ce qui veut dire que la véritable justice n’est pas légaliste, elle est ontologique. Et s’il y a conflit entre les deux justices, la justice ontologique est première parce qu’elle touche à la dignité humaine.
Ce qui veut dire très concrètement que le fondement de la justice de l’activité économique, c’est-à-dire de l’agir responsable de l’homme en économie, c’est le respect de la dignité humaine. Elle est donc la norme ultime de l’économie et en ce sens plus encore, l’homme est au centre de l’activité économique. Et comme c’est lui qui fait l’activité économique, l’homme est doublement au centre de l’activité économique : comme norme par sa dignité et comme acteur par sa responsabilité.
Or cette norme qu’est la dignité de la personne humaine n’est pas une simple règle légaliste, elle est une réalité d’un haut prix qui précisément est le Bien Commun à toute l’humanité, car l’humanité entière partage la même dignité. Voilà pourquoi le pape précise « l’économie ne doit pas se mesurer en fonction d’un plus grand profit mais en fonction du bien commun. » Jusqu’à présent nous n’avons pas parlé de morale ou d’éthique. Nous n’avons fait que tirer des conclusions philosophiques et logiques. C’est-à-dire que l’économie responsable, juste fondée sur la dignité humaine est une réalité observable. C’est précisément l’adéquation entre le Bien Commun et l’activité économique qui va qualifier moralement l’économie.
En effet, la morale qu’est-ce que c’est ? Rien d’autre qu’un chemin vers le Bien. Je m’explique. Nous posons toujours un acte en vue d’un but. C’est pour le boire que j’achète du vin de Lérins. Si la fin ne justifie pas les moyens elle les qualifie. Mon but est d’acheter du vin. Tous les actes qui vont m’aider à réaliser ce but, je les considérai comme bons puisqu’ils sont en adéquation avec le but fixé. Les autres seront mauvais. Par exemple prendre le bateau pour venir sur l’île est bon dans l’optique qui est la mienne. Partir en direction de Moscou ne me permet pas d’arriver jusqu’au cellier des bons pères. Ce n’est donc pas bon aux vues de mon but.
Est bon ce qui me permet d’atteindre mon but, est mauvais ce qui m’en éloigne. Voilà ce qu’est la morale. Est moralement bon ce qui permet de rejoindre le but fixé est moralement mauvais ce qui l’en éloigne. Sera moralement bonne une économie qui sert la dignité humaine, sera moralement mauvaise une économie qui la dessert. En conséquences, seront moralement bon les actes humains qui participeront au Bien Commun, et moralement mauvais ceux qui n’y participeront pas.
“La question est bien de savoir ce qui est dû à l’homme, c’est-à-dire ce qui est bon pour lui. Encore faut-il savoir de quel homme nous parlons. Pour savoir ce qu’est une économie qui sert l’homme, il convient de discerner ce qui sert l’homme, ce dont il a besoin pour le maintien, la défense, la promotion, le développement de sa personne. C’est sur ce seul socle éthique que bâtir le Bien Commun véritable est possible.”
Voilà pourquoi fondamentalement, la crise financière actuelle est une crise anthropologique. Car la question est bien de savoir ce qui est dû à l’homme, c’est-à-dire ce qui est bon pour lui. Encore faut-il savoir de quel homme nous parlons. Pour savoir ce qu’est une économie qui sert l’homme, il convient de discerner ce qui sert l’homme, ce dont il a besoin pour le maintien, la défense, la promotion, le développement de sa personne. C’est sur ce seul socle éthique que bâtir le Bien Commun véritable est possible.
En effet, la personne humaine étant universelle, les besoins les plus fondamentaux sont communs à tous. La justice de ce point de vue est universelle. Toutefois, la personne humaine, comme telle n’existe pas. Nous retrouvons des personnes humaines, précises et identifiables, toutes différentes. Ce qui veut dire que sur le fondement commun, il est, en outre, dû des choses particulières propres à chacun. La justice n’est pas l’égalité ni l’uniformité, mais l’équité et donc la diversité. Vouloir standardiser les besoins, comme les produits offerts à toute l’humanité est donc contraire à la dignité de la personne humaine, car cela ne permet précisément plus de répondre aux besoins de chacun et donc d’être responsables. Car la responsabilité ne porte pas sur la notion de dignité humaine, mais sur la dignité de personnes très concrètes. Modéliser l’économie à l’aide de schémas mathématiques est déresponsabilisant dans les deux sens du terme (il rend l’homme anonyme et indifférent), déshumanisant car l’homme n’est plus maître de l’économie, ni la source normative de celle-ci. Car comme nous le disions au début, l’homme est imprévisible. Imprévisible parce que capable de comportements irrationnels, mais aussi parce que capable, par son intelligence et sa volonté de sortir de situations inouïes, où de s’y plonger aussi.
Cette imprévisibilité, source d’une certaine instabilité, comporte de fait un risque évident pour le bien commun. Appréhender, endiguer, prévoir ce risque est précisément le rôle de l’Etat, garant du Bien Commun. Peut-être que dans le plus parfait des mondes, non marqué par le péché et résolument tourné vers le Bien et vers Dieu, l’Etat n’aurait pas de raison d’être. Mais concrètement dans le monde marqué par le péché originel et l’égoïsme, l’Etat est le garant du Bien Commun, face aux biens privés. Garant, cela veut dire qu’il doit veiller à ce que le bien privé ne se fasse jamais au détriment du Bien Commun, et qu’il lui soit ordonné. Cela veut dire qu’il est le garant de la justice et qu’il doit la promouvoir et la rétablir au besoin.
Garant du Bien Commun, cela veut dire également que sa responsabilité porte sur la finalité (la promotion de la dignité de la personne humaine) et sur les moyens (en respectant lui-même la dignité humaine). Clairement, l’Etat n’est pas là pour faire à la place, mais pour vérifier que chacun tient sa place au service du Bien de tous. Le principe de subsidiarité que l’Europe communautaire comprend mal, prend ici tout son sens. Le fondement de la responsabilité devant les hommes, mais aussi devant Dieu se trouve dans la personne humaine qui seule pose des actes responsables et choisis. Toute compétence, autorité n’est qu’une délégation de cette responsabilité de la personne humaine. L’Etat ne peut donc faire à la place, sauf déficience extrême de la personne et des relais intermédiaires (c’est son rôle d’assistance). Mais l’Etat doit veiller à ce que chaque personne ait les moyen d’exercer sa responsabilité, fût-ce par délégation, c’est le principe de subsidiarité. L’échelon supérieur ne devant faire que ce que l’échelon inférieur ne peut accomplir seul. Mais il reste garant du Bien Commun, donc de la dignité de chaque personne humaine et donc de l’exercice de la subsidiarité. Dans l’ordre politique, le responsable politique rend compte de l’exercice qu’il fait de cette délégation de responsabilité que lui font ceux qui l’ont choisi ou accepté (dans le cadre d’une monarchie non élective par exemple).
Garant, il l’est de deux façons, en prévenants les risques, notamment par la loi et en éduquant à la responsabilité (responsabilité entendue telle que nous l’avons définie). Pour être plus clair, l’Etat est le garant de l’éthique sur laquelle repose l’économie. Il n’est pas un acteur économique (même si comme employeur il l’est de fait), il est celui qui donne à l’acte humain économique sa valeur morale en garantissant l’éthique sous-jacente à l’activité économique. Il n’est pas celui qui dit comment faire, il est celui qui donne les cadres pour faire.
L’économie est effectivement juste quand elle est en adéquation avec la norme éthique fixée par l’Etat, elle est bonne quand cette norme éthique est conforme au développement intégrale de la personne humaine. Et de fait, l’essentiel de la crise actuelle repose sur des cadres légaux, donc juste selon le droit de l’Etat, mais injuste au regard du droit de la personne humaine.
Une fois les cadres moralement bons posés, il appartient à la responsabilité de chaque acteur, donc nous tous, d’agir pour le Bien Commun, c’est-à-dire in fine pour le bonheur de chacun. Lorsque nous sommes acteurs économiques, fondamentalement, nous sommes serviteurs du Bien Commun… ou pas.
Alors, concrètement quelle est l’éthique qui soutend l’activité économique ? Quelle vision de l’homme avons-nous, défendons-nous ? L’activité économique et donc financière actuelle est-elle bonne pour l’homme, tout homme et tout l’homme ? La réponse évidemment est non. Il suffit de voir les dégâts qui nous entourent. Mais où le bas blesse-t-il ? Est-ce un problème de justice, c’est-à-dire que foncièrement tout ou partie du système ne convient pas à l’homme ? Est-ce un problème d’excès et donc d’équilibre entre les différents acteurs économiques ? Est-ce-un problème de contrôle, de régulation ? Probablement un mélange savant de tout cela. Mais une chose apparait clairement. L’homme n’est plus le centre, ni comme norme, ni comme acteur.
C’est pourquoi réformer, réguler la finance ne peut se faire qu’en changeant d’étalon de mesure. Réintroduire la finalité, c’est-à-dire une direction, ce qui veut dire aussi, rétablir le temps, le devenir face à l’immédiateté et l’éphémère. Réintroduire l’homme intégral, c’est-à-dire, le sens de l’économie, humble servante. Réintroduire la responsabilité personnelle, c’est-à-dire la solidarité responsable de chacun. Ce n’est pas un alter-mondialisme, mais bien un alter-humanisme qu’il faut prêcher. Passer de l’étalon dollar ou or à l’étalon homme c’est-à-dire, au fond à l’étalon Christ. Car cet étalon de mesure qui s’exprime dans les valeurs chrétiennes, porte en lui-même ce qui précisément manque au système économique actuel, l’autorégulation. Qui vit en vérité des valeurs chrétiennes trouve en elles-mêmes les sources d’équilibre qui donnent la tempérance aux saints. C’est ainsi que la charité sans la vérité ne vaut pas plus que la vérité sans la charité. C’est bien la charité dans la vérité qui est la norme chrétienne. Ce n’est tout de même pas pour rien que notre pape qui pèse ses mots, a ainsi intitulé son encyclique à destination du monde économique !
Cela suppose, courage, conversion, renoncement et vérité. Aujourd’hui, nous sommes enlisés dans un système qui craque. Mais nous sommes en même temps tétanisés par les conséquences qu’impliqueraient de saines réformes, parce que nous avons substitué la vérité de l’avoir à la vérité de l’être, nous avons identifié l’être et le faire. Nous ne sommes plus ce que nous sommes ontologiquement, intimement, nous sommes ce que nous faisons et gagnons économiquement. Et ce précisément parce que ce n’est plus l’homme qui fait l’économie mais l’économie qui fait l’homme.
Il ne s’agit donc pas de diaboliser le monde économique, ou l’Etat, comme on le voit depuis plusieurs semaines, mais de réordonner les choses au Bien Commun, chacun à sa place, tenant son rôle. Ordonner, en bonne philosophie, cela ne signifie pas commander, cela signifie mettre à sa place chaque pierre de l’édifice. Mais pour ordonner, il faut savoir où l’on veut aller et d’où l’on part. C’est bien je crois l’objet de ces journées qui ne se veulent pas au service de l’économie ou de la finance, mais, pour citer Paul VI, repris par Benoît XVI en exemple dans Caritas in Veritate, au service du développement intégral de l’homme et de tout homme.
Nous sommes à l’aube d’un changement de modèle. Que ce soit progressivement ou violemment par une rupture qui n’est pas à exclure, le monde va changer parce qu’il a déjà changé dans les faits. Mais, changer durablement et adéquatement, c’est-à-dire de façon juste, le modèle économique, ne peut se faire qu’accompagné ou précédé d’un changement de modèle anthropologique qu’il appartient au politique de promouvoir. Ce qui veut également dire, renverser la tendance héritée de la fin du XIXème siècle qui a consisté à sortir le monde économique de la sphère politique. Cette tendance a conduit les Etats à donner des cadres non pas plus libres à l’économie, mais plus indépendants, ce qui n’est pas du tout la même chose. Or, la réalité économique s’est imposée d’elle-même au monde politique qui s’est réinvesti maladroitement dans la sphère économique. De garant de l’éthique qu’il était, il est devenu gendarme, pompier, acteur économique. Témoins, les programmes présidentiels de 2007 étaient presque tous des programmes de premiers ministres et on pas de chef d’Etat. Les politiques ont été contraints de devenir des techniciens de l’économie, alors que ce n’est ni leur domaine de compétence, ni leur spécialité. Et de fait, nombre de décisions malheureuses ont été prises.
Aussi, convient-il de proposer un modèle économique sain, reposant sur une éthique commune au service de l’homme et garanti par l’Etat. Clairement cela suppose une triple réflexion, sur l’homme, sur la place de l’Etat et enfin sur la finance et donc l’économie en général. Il me semble illusoire d’imaginer changer avec à propos, le système financier, sans mener en parallèle ces deux autres révolutions. Il convient de « ré-ordonner » le monde à sa fin ultime, la vie intime avec son créateur. Or, si curieux que cela puisse paraitre, cela passe par un ordonnancement de l’agir humain dans la société. Les deux premiers commandements ne sont-ils pas semblables ? Le respect de l’autre dont parle Benoît XVI, le devoir de responsabilité que nous avons vis-à-vis de l’autre, s’ils visent au développement intégral de sa personne est fondamentalement un acte de charité envers le prochain et donc envers Dieu.
C’est ça l’articulation de la civilisation de l’amour, fondée sur l’étalon Christ, sise et ouverte sur Dieu.
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