Le Jour de colère ou la colère du jour ?

La colère est la notion la plus subtile de la foi chrétienne. Le Dies Irae, le « Jour de Colère » est le final du requiem grégorien, appelant au jugement du dernier jour, cette colère de Dieu qui s’abat sur les pécheurs. La colère de Dieu est désirée comme dénouement final et victorieux du bien dans sa lutte contre le mal. Cette colère n’appartient qu’à Dieu.

La colère de l’homme est un péché capital.

La seule dérogation est à l’image de Jésus expulsant manu militari les marchands du temple de l’alliance. Une colère mue par la justice, mais aussi, une colère qui sonne juste, par Son exemplarité. C’est une colère finement ajustée, limitée. Une Sainte colère, vierge du péché, Sainte dans son sujet et son objet : la pureté du temple, la fermeté de l’exécution. Devant les gardiens et les pharisiens, Il chasse les marchands et fouette leurs bêtes. Plus tard, ils viendront le capturer, Il ne tirera pas l’épée. Et se relèvera en 3 jours. Le temple, c’est Lui.

Il faut rendre à Dieu ce qui est à Dieu. Dieu nous a dit de ne point séparer ce qu’Il a unit, car l’alliance de l’homme et de la femme est à l’image de l’alliance entre Dieu et Son Église. Ce sont ceux qui marchandent dans ce temple de l’alliance qu’est la famille qu’il faut chasser. La splendeur de la cause ne peut que s’obscurcir dans l’ombre de la colère. L’ire ravirait les ennemis de la famille : voir les défenseurs vautrés dans ce péché capital… Ils prendraient un tel plaisir à les condamner au nom de valeurs qu’ils piétinent ! Car il existe une secte occulte dont le plus haut degré jure la destruction de la famille. La famille est le temple de l’alliance. Là est le combat. Tout le reste est impur, indigne : délaissons-le à César.

Le Dies Irae, le « jour de colère » doit rester ce qu’il est : un élément du rite, pas une manifestation de rue, et encore moins un sous entendu morbide.

Que ceux qui ont lancé ce mot si fort de « Jour de Colère » dépassent les clivages convenus. Leurs premiers coups, hélas, ils les ont portés contre leur propre camp en moquant la « Manif pour Tous » dans une vidéo, non sans rappeler avoir participé. Emportés dans des escarmouches, ils perdent de vue le plan de la bataille qui se livre contre la famille.

Qu’en appelant à la colère, ils ne soient pas à l’image d’autres qui appellent à la luxure dans les « gay pride ». Qu’ils ne cherchent pas à détourner la Manif pour Tous pour en faire une la Manif pour Tout ; « hollande dégage », antisionistes, Civitas, qui pourrait devenir la Manif du N’importe quoi. Qu’ils aient l’autorité réelle pour diriger en bon ordre la troupe disparate qu’ils ont levée. Qu’ils aient la force morale de renoncer si la tâche est impossible.

Et surtout, que la cause de la famille ne soit pas abîmée dans de furieuses ambitions. S’il faut une « colère », qu’elle soit de Sa couleur : Sainte et Juste.

Que le 19 janvier soit la source, le 26 janvier le torrent, et le 2 février le fleuve de la colère blanche.

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41 Comments

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  • Goupille , 24 janvier 2014 @ 23 h 41 min

    Eh bien, vous voyez…
    Il ne fallait pas empêcher Gollnisch et Bompard, ni les religieux catholiques, de s’exprimer à la MPT.
    Il ne fallait pas laisser certains traiter les autres de fachos, etc.
    Ne revenons pas sur ce qui fâche.

    Les choses au sein de la MPT auraient changé ?
    Bonne nouvelle.
    Nous verrons le 2 février.

  • Goupille , 25 janvier 2014 @ 0 h 09 min

    “Qu’ils ne cherchent pas à détourner la Manif pour Tous pour en faire une la Manif pour Tout ; « hollande dégage », antisionistes, Civitas, qui pourrait devenir la Manif du N’importe quoi.”

    La mauvaise connaissance du code typographique rend ce texte quasiment incompréhensible… Espérons que Civitas n’est pas qualifié de “n’importe quoi”.

    Vous avez découvert le FN ?
    Encore un effort, vous découvrirez Civitas.

  • François DESVIGNES , 25 janvier 2014 @ 6 h 09 min

    Oui, eh bien ne rêvez pas trop, vous risqueriez d’être déçue…

    Nous avons pu vérifier que les pétitions ne servaient strictement à rien.

    Que les manifestations non plus.

    Que les élections partielles n’ont pas été entendues

    Que le rire,les happening et autres interpellations sont restées vaines (ou poursuivies)

    Nous savons que les votes aux municipales seront sans incidence sur la politique nationale.

    Que pas davantage les élections européennes ne déboucheront les oreilles de nos gouvernants.

    Que même lorsque sera venu le temps des élections nationales, législatives et présidentielles, les partis de l’alternance, qui sont de moins en moins d’alternance et de plus en plus de connivence, ne pourront accéder au pouvoir qu’à la double condition de se renier et de nous trahir.

    Pour cause de scrutin majoritaire à deux tours et noyautage des medias.

    Donc, cessez de rêver : ce n’est pas en votant pour la SARL Le Pen que vous ferez la révolution, et en fait de révolution, vous ne ferez que continuer un statu quo, tout au plus cosmétisé.

    La déception en plus.

    La république est notre ennemie.
    Et nous ne la vaincrons que par les armes.

    Admettez-le : vous en serez d’autant plus puissante puisqu’ avertie.

  • eljojo , 25 janvier 2014 @ 13 h 39 min

    Je crains que vous ne fassiez erreur. En effet, donner la parole à telle ou telle personne n’est pas un but, mais un moyen.

    Il est de notoriété publique que l’Eglise Catholique est contre le mariage gay, de même que Bompard, Gollnisch et leurs alliés.

    L’enjeu est justement de recruter plus large. Car faire parler ces personnes là, c’est s’adresser à un public déjà conquis. Autrement dit, ça ne sert à rien.

    La stratégie de la Manif Pour Tous était justement de considérer que les catholiques et une large part du FN viendrait quasiment quoi qu’il arrive. Et que par conséquent il fallait surtout travailler à tirer à eux le “ventre mou” tant de la population que du corps politique.

    De fait, donner la parole à Gollnisch ou à l’Eglise n’aurait guère été que de l’auto-congratulation, alors que l’objectif était justement de ratisser large.

  • eljojo , 25 janvier 2014 @ 13 h 42 min

    Plus généralement, la question est celle de la maîtrise de soi. Une colère à la fois juste dans ses causes et canalisée par la raison est effectivement un puissant moteur pour l’action. En revanche, si elle devient une Ubris incontrôlée, alors là elle perd toute légitimité.

    Autrement dit, la colère, oui, mais toujours au service d’un pragmatisme rationnel.

  • eljojo , 25 janvier 2014 @ 13 h 53 min

    Ce n’est pas si simple. L’aide logistique dont vous parlez ne peut se traduire que de deux manières : de l’argent ou des militants. Ce qui n’est clairement pas envisageable en raison de leurs divergences stratégiques majeures.

    Car ce “rose” qui semble vous gêner est en fait un coup de génie. Coup qui consiste à voler au camp d’en face (PS, lobbies LGBT) une de leurs couleurs fétiches, et le message pacifique associé.

    Le résultat a été visible, et massif : 1 million de personnes dans la rue. SI la Manif Pour Tous a eu une telle progression du nombre de manifestants au fil des événements, c’est bien parce que le “ventre mou” vaguement conservateur socialement a acquis la certitude que cette manif n’était pas un coup des supposés “intégristes” et “extrémistes”.

    Autrement dit Barjot avait totalement raison sur l’aspect bisounours, car quand on a 1 million de personnes dans la rue, quel que soit leur image, le pouvoir a peur. Là où en revanche elle a eu tort, c’est dans sa stratégie de négociation et de sortie de crise. Lâcher l’union civile sans contre partie n’était pas brillant, mais surtout, elle a confondu fins et moyens. La “bisounours attitude” était un moyen au service d’une large mobilisation, et non une fin en soi. Sur le fond, c’est la question de la tolérance : c’est une valeur positive pour le vivre ensemble, mais elle n’a de sens qu’au service du bien commun. Si on en fait une finalité, elle devient totalitaire. Et c’est ce que nous vivons aujourd’hui.

  • la Mésange , 25 janvier 2014 @ 13 h 56 min

    Maxime, avez-vous une référence précise ? Parce que je viens de vérifier dans St Thomas, et il affirme au contraire :
    “Mais pour les péripatéticiens, dont S. Augustin approuve davantage l’opinion, la colère et les autres passions de l’âme sont des mouvements de l’appétit sensible, réglés ou non selon la raison. De ce point de vue, la colère n’est pas toujours mauvaise.”

    St Thomas précise bien que la colère n’est pas un péché, vous pouvez lire cela ici (Somme IIa – II ae – question 58, article 1) :

    http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/3sommetheologique2a2ae.htm#_Toc79332728

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