Depuis quelques jours, la France est engagée dans une guerre juste et nécessaire contre le terrorisme islamique au sein même de la francophonie. Cette situation est la conséquence directe d’un soutien excessif et prématuré à une révolution libyenne qui a permis au jihad de se doter, par pillage, d’un armement puissant détenu dans les arsenaux constitués par Kadhafi. Cet armement fut réalisé sous notre nez alors que nos gouvernements successifs pactisaient passivement depuis trop longtemps avec le terrorisme d’État libyen, perdant la possibilité de l’anéantir en son temps, notamment après l’attentat contre le vol UTA en 1989… Nous sommes condamnés à payer aujourd’hui le prix fort d’une double faute : notre politique molle contre Kadhafi pendant vingt cinq ans et notre aveuglement entretenu par des idéologues douteux à l’égard des intentions de ceux, qui le renversant, livraient l’armement aux mafias islamiques. Cette faute fut majeure.
Cette guerre est difficile car elle est menée contre des radicaux puissamment armés, déterminés, mobiles, aguerris à la connaissance du terrain. Cette guerre est diffuse au sein de réseaux dormants potentiellement présents sur notre sol. Vos services sont conscients du risque d’actions sporadiques susceptibles d’alimenter les pressions médiatiques et psychologiques, armes de la peur collective prévisibles dont se nourrit le terrorisme international depuis des années.
L’état qualitatif du matériel et quantitatif de vos personnels ne nous permet pas d’éradiquer par une frappe éclair, massive un ennemi aux multiples ramifications. Avons-nous les moyens indispensables d’une politique nécessaire ?
Cette situation, pour être menée à bien, exige donc derrière vous une cohésion de tous les Français ; leur unité, leur détermination, leur solidarité étant le seul rempart contre le jihad, dont des nervis de banlieue font leur commerce. Elle exige au sein de votre action politique la définition d’objectifs à atteindre dans un ordre de priorités.
Or depuis des semaines, une fracture sociale, alimentée par les clivages idéologiques et politiques est en train de se développer dans notre pays autour du projet de loi Taubira. Au delà du débat de fond, sans préjuger de l’opportunité d’une réforme qui remet en cause les fondements même de notre société familiale, le peuple de France n’est pas prêt à affronter, en même temps, l’impact des conséquences, qui inquiètent, de votre politique internationale au cœur du pays et le bouleversement des références culturelles filiales que chaque Français porte en lui. Mal présenté, ce projet passe mal, et pour cette raison la détermination des Français à le refuser ne fait que commencer. La France coupée en deux est vulnérable.
“La France coupée en deux est vulnérable.”
Vous n’êtes pas le président des socialistes, mais vous êtes également le président des Français qui ne vous ont pas élu, ou de ceux qui, sous tel point de votre programme, ont émis une préférence sans pour autant en faire un fourre-tout ou un blanc-seing totalitaire. Comme pour tout serviteur de l’État, le devoir de réserve doit vous soumettre aux intérêts fondamentaux de la Nation quand les événements l’exigent. Aujourd’hui, il s’agit de réunir les Français pour faire face à la menace terroriste, plutôt que de les diviser une fois de plus autour d’une nébuleuse génétique. Aujourd’hui, la controverse autour de ce projet de loi est suffisamment profonde, discutée et discutable, pour mériter de votre part l’action courageuse d’y surseoir afin qu’elle soit débattue bien au-delà de la pression de lobbies minoritaires au sein même de la communauté homosexuelle.
La France qui souffre déjà, économiquement, socialement, politiquement, a besoin de se renforcer, notamment dans la lutte contre tous les totalitarismes auxquels nous risquons d’être directement confrontés, sur notre sol, du fait de la situation malienne. Feindre de l’ignorer serait assimilable à un acte de trahison et de démoralisation contre l’unité d’un peuple. Toute tension au sein de la société française est une pierre dans le jardin de nos ennemis l’encourageant à nous frapper à cœur. Vous ne pouvez en courir le risque.
Votre crédibilité auprès des Français ne comprendrait pas que vous instauriez en France la méthodologie d’un autoritarisme dictatorial alors que vous vous engagez par ailleurs à le combattre aux cotés de nos amis Africains. Au prétexte que le parti dont vous fûtes le candidat verrouille les différents pouvoirs de l’État, ne commettez pas l’erreur de croire que les Français accepteront un régime de parti unique dictant une « charia idéologique » éphémère à un peuple façonné par l’histoire. Le siècle passé fut témoin de cette volonté de refus au prix amer, hélas, du sang.
Pour cette raison et sans prosélytisme d’opinion, nous vous demandons de différer l’examen du projet de loi dit Taubira, en attendant une période où les esprits seront plus réceptifs à un débat dont les conséquences sociétales profondes doivent être cernées dans une sérénité qui ne se retrouve pas dans les tumultes du moment.
« Un tiens ce dit on vaut mieux que deux tu l’auras ; l’un est sur, l’autre ne l’est pas. » Jean de La Fontaine.
Caton
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