La mimolette, comme tout le monde le sait, est une variante française du célèbre fromage de Hollande, l’edam. On l’appelle aussi “vieux hollande” ou “boule de Lille”. Mais c’est aussi un des sobriquets de François Hollande, notre président de la République. Cela lui va très bien, car il est comme ce fromage, mou et souple longtemps avant de devenir dur et cassant en vieillissant. D’ailleurs, le mot, mimolette, vient de “mollet”…
Mais la comparaison métaphysique s’arrête là. Notre président a bien un cerveau pour réfléchir, des bras pour gesticuler et des jambes pour se mouvoir. Certes, il utilise très mal toutes ses possibilités motrices et intellectuelles : il a toujours du retard à l’allumage ! Et donc beaucoup de difficultés à prendre les bonnes décisions au bon moment. Incapable de trancher, retardant inlassablement le dénouement des problèmes sous prétexte de vouloir, à tout prix, faire la meilleure synthèse possible… pour ne froisser personne, il rate, ainsi, constamment, l’occasion d’affirmer l’autorité de l’État, dont il est le garant. À tel point, que chez lui, cela semble pathologique, irrémédiablement altérant.
Ces incapacités chez un homme ordinaire ne sont pas bien méchantes et n’ont, la plupart du temps, pas de graves conséquences. Mais François Hollande n’est pas un homme ordinaire, même s’il veut être un président normal. Pourtant, il n’agit jamais en président. Ni en chef de gouvernement et encore moins en représentant suprême de la France. Il a un gros problème avec l’autorité et pour cela se met toujours en situation d’échec, de capitulations permanentes. Il affaiblit inéluctablement l’image de sa fonction qu’il sort invariablement des limites de son mandat.
En plus, notre président n’a pas de chance. Il affirme benoîtement, le mardi 20 octobre, à la Courneuve, pour l’anniversaire des émeutes de 2005 : “il n’y a pas de quartiers perdus de la République”. Ironie du sort, quelques heures plus tard et à quelques kilomètres de là, nous assistions à un déferlement de violences et à un saccage en règle dans Moirans, petite ville de l’Isère, près de Grenoble. Ce n’est pas moins d’une centaine de “manifestants” armés de barres de fer qui dévastent un restaurant, brûlent des voitures, bloquent la circulation de voies ferroviaires et d’une route départementale. Motifs de ce raid perpétré par des gens du voyage : deux des leurs n’ont pas obtenu l’autorisation de sortir de prison pour les obsèques d’un membre de la famille, décédé dans un accident de voiture – volée – à l’issue d’un cambriolage… Pendant quelques heures, Moirans a bien été un “quartier perdu” de la République, prouvant, une fois encore, la décomposition de la société française. L’intervention de la police a tardé, comme toujours dans ces circonstances… Alors que dans le même temps, elle a été très efficace pour réprimer une manifestation pacifique d’avocats…
Cet épisode est la suite logique d’une succession de provocations de plus en plus prégnantes contre l’autorité de l’État. Inutile de rappeler ces effractions : il y a en trop et trop souvent. L’important est le constat de la non-réponse apportée à ces reculs répétitifs de la République. La faute à un homme trop laxiste, dépositaire et responsable de l’intégralité de sa fonction, qui ne fait pas son boulot ? Et qui devrait, au lieu de parcourir les rues de Paris à scooter, sillonner le pays réel pour se rendre compte de l’état de celui-ci et de tous les “quartiers perdus” de la République ? Certainement, et plutôt deux fois qu’une, car dans les institutions de la Cinquième République où le président a tous les pouvoirs, c’est lui qui est le principal responsable du fonctionnement de l’ordre public et de la sécurité du pays. C’est lui, aussi, qui désigne les ministres en charge de le seconder dans sa tâche. Quand on expertise quelques nominations, il y a vraiment de quoi être décontenancé. Sans parler du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur, qui sont sous les ordres directs du président, il y a deux autres ministres, qui sont emblématiques, à plus d’un titre, des questionnements que l’on est en droit de se poser, Christiane Taubira, ministre de la Justice et Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale. L’une est la pire laxiste que l’on puisse endurer (pour la justice, c’est une aberration) et l’autre est une adepte forcenée du multiculturalisme et de la théorie du genre (pour l’éducation, c’est une catastrophe). Défi, ou choix intentionnel ? En tout cas, nous les supportons depuis quatre ans. Avec Mimolette, qui n’a qu’un souci, sa réélection en 2017, ça commence à bien faire !
Pour certains, ce n’est peut-être pas utile d’en faire un fromage. Avec un président nommé Hollande, difficile de faire autrement.
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