Le réchauffement climatique, cette abomination responsable de plein de malheurs à commencer par la multiplication de ministres intellectuellement très abîmés, est un fléau dont nous ne viendrons à bout qu’à condition de jeter, dans des gestes augustes et vigoureux, de grandes quantités d’argent par les fenêtres. Pour cela, rien de tel que faire intervenir Nicolas Hulot, actuel ministre de la Transition écologique et solidaire (si si, c’est son vrai titre, en vrai et pas pour rire).
En effet, devant la menace permanente que constituent les nuages qui pleuvent, les vents qui soufflent, la neige qui tombe et le soleil qui chauffe, notre hélicomane chlorophyllophile a été puissamment missionné par notre jeune, grand, beau et dynamique Président au sourire Pepsodent™ pour nous sortir de l’ornière dans laquelle des décennies de comportements lamentables nous avaient poussés. Pour ce faire et à la suite d’une COP21 tout ce qu’il y a de plus utile et réussie, il fallait marquer les esprits.
Et dans ce cadre, il est difficile de trouver mieux qu’établir un grand plan, sur cinq à dix ans et qu’on appellerait Plan Climat plutôt que Plan Quinquennal pour éviter les résonances joyeuses de tentatives communistes aux résultats incertains mais statistiquement imparables à 4 chiffres après la virgule.
C’est donc un tel Plan Climat que M. Hulot nous propose à présent et dont la presse se fait le relais, toute frémissante qu’elle est à l’idée de dévoiler enfin de grandes actions gouvernementales avec des effets palpables et de bon gros milliards d’euros mobilisés.
Et à voir les mesures phares, on comprend immédiatement que l’artillerie lourde (mais éco-consciente) est sortie et que le pilonnage des méchantes habitudes et des vilaines pollutions vient de commencer. Fini les atermoiements hollandesques et les pusillanimités sarkoziennes : pour assurer enfin un avenir solide à nos générations futures, on va les endetter aider à changer d’énergie, de voiture, de chaudière et d’habitudes, ou quelque chose comme ça.
Jugez plutôt, en vous concentrant sur les mesures phares que met en avant notre frétillant ministre écologiquement transitoire et solidaire et qu’il présente ainsi :
« Il y a quatre mesures importantes, qui s’inscrivent dans la dimension solidaire de mon ministère et constituent ce que j’appelle le paquet solidarité climatique. »
Et voilà que déboule à présent la solidarité climatique qui, comme son nom ne l’indique pas, ne signifie absolument pas que les Marseillais vont devoir prendre leur part du petit crachin brestois mais bien que le contribuable va être mis à contribution pour payer les idées géniales de M. Hulot et sa clique.
Car dans le paquet de friandises solidaires, on trouve d’abord une prime pour aider les particuliers à changer de voiture, qui sera financée avec l’argent de l’État, c’est-à-dire au mieux l’impôt (les générations courantes aident les générations courantes), au pire la dette (les générations futures aident les générations courantes – c’est vraiment très mignon).
Notons au passage toute l’innovation que constitue cette mesure, qui n’a jamais été tentée auparavant et dont les résultats promettent déjà un succès fulgurant, notamment pour les finances publiques.
Si l’on continue de piocher dans la pochette de surprises solidaires, on trouve ensuite un « chèque énergie » qui ne ressemble pas du tout à de la distribution d’argent à destination de quatre millions de ménages pour qu’ils puissent payer leurs factures énergétiques. L’idée qui consisterait à baisser ces factures (par exemple en allégeant les taxes sur ces énergies, depuis la TVA en passant par les taxes plus ou moins spécifiques sur le pétrole, le gaz, le charbon et l’électricité) est bien trop simple pour être seulement proposée. On va donc continuer à méticuleusement ponctionner ces taxes qui rendent les prix obèses pour en redonner une partie à certaines franges de la population qui n’en auraient jamais eu besoin si ces énergies n’étaient pas taxées compulsivement en premier lieu.
Notons au passage toute l’innovation qui consiste à donner de l’argent à certains, qui n’a jamais été tentée auparavant et dont les résultats promettent déjà un puissant succès, notamment pour les finances publiques.
Oh, regardez, il y a une autre friandise dans la boîte à malices solidaires de M. Hulot : ce brave ministre nous propose un crédit d’impôt pour financer les travaux d’isolation dans le cadre de la transition énergétique. Là encore, il était inenvisageable de réduire durablement les taxes sur ce genre de travaux (et sur tout le reste, après tout) ce qui aurait rendu le crédit d’impôt inutile et aurait permis de dynamiser plus qu’un seul type de services : l’idée demeure de ne favoriser qu’une étroite catégorie de travaux, de population et d’artisans, surtout pas tout le monde à la fois (la France, pays de cocagne, ne survivrait pas à tout ce bonheur inopiné d’un coup).
Au passage, difficile d’oublier que cette idée représente encore une fois une innovation grandiose, tant proposer un crédit sur l’impôt en France semble une véritable fiction romanesque qui n’a jamais été tentée et dont les résultats promettent déjà un succès retentissant, notamment pour les finances publiques.
Enfin, signalons que notre paquet de solidarités croustillantes n’est pas vide : il reste encore ce petit « coup de pouce » donné aux « ménages aux moyens les plus modestes qui veulent changer une chaudière au fioul très polluante, à condition de passer aux énergies renouvelables, comme le bois ou les pompes à chaleur. Cela pourra représenter jusqu’à 3 000 euros » qui proviendront directement de l’arrière-train d’un équidé quelconque, comme il se doit dans toute République correctement gérée.
Là encore, on est soufflé par une telle innovation consistant à filer des thunes à des catégories particulières de population, innovation bluffante qui n’a jamais été tentée précédemment et dont les résultats promettent déjà un succès fracassant, notamment pour les petites pattes arrières de nos finances publiques qui vont certainement marcher en cow-boy quelques années de plus à ce train là.
Et voilà, nous sommes au fond du trou paquet de solidarités climato-financières, et il est donc temps de résumer : pour M. Hulot, en bon socialiste, l’écologie active et ministérielle consiste donc à arroser de pognon différentes populations, à subventionner la consommation d’énergie et à pousser à la casse des véhicules pourtant en état de fonctionnement dans une sorte d’obsolescence programmée qui ne dit pas son nom (mais qui aboutit au même résultat).
Finalement, c’est peut-être là la véritable innovation de notre hélicophile pétrolophage : faire passer des vessies socialistes pour des lumières écologistes.
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