Hommage à Dominique Venner

“Tout ce qui vous arrive vous ressemble” disait Wilde ; le dernier geste de Dominique Venner bouleverse ses amis mais ne les étonne pas, tant il est à son image, aristocratique, romain, infiniment droit, infiniment clair. À l’heure de sa mort qui est aussi l’heure de sa victoire, ce personnage qu’a toujours tenu fier et droit un sens instinctif de la grandeur, du sacrifice et de la maîtrise de soi entre dans le cortège des héros qui ont marqué de part en part l’histoire, qu’il connaissait, admirait et servait avec scrupule, d’une civilisation dont la dégénérescence le désespérait mais à laquelle il ne se résignait pas : le voici inscrit pour toujours dans la ligne des héros de Corneille, des chevaliers de l’âge féodal et des maîtres antiques. Il est admirable que ce polythéiste obstiné, mort debout comme tout chevalier, soit venu se donner la mort au pied du grand autel de la cathédrale Notre Dame de Paris. Il est admirable que cet intraitable combattant du “dépassement européen” ait été jusqu’au bout l’archétype d’un grand Français et qu’il illumine aujourd’hui la France par un geste emblématique d’une nation qui, seule dans une Europe qui s’abandonne, résiste à la dégénérescence de la civilisation et à la décadence morale qui entraîne toutes les autres décadences – notamment en ce qu’une large partie de son peuple s’oppose aux folies de la théorie du genre, qui l’horrifiait, et ce mariage dénaturé, officiellement adopté voici trois jours, où il voyait la pointe la plus violente du rouleau compresseur mercantiliste, et d’un monde où, comme il l’écrivait dans un de ses derniers textes, fait de l’enfant un objet de consommation. Admirable enfin que cet homme sobre et discret touche d’un coup tous les coeurs par un geste dont la portée est lumineuse et infinie, montrant à tous combien la politique, que les temps de paix ont rendu pour beaucoup frivole ou dérisoire, entre sous nos yeux dans un nouvel âge, celui du drame, de la violence, du sacrifice, et peut-être de la tragédie. Telle est la dimension que nous donnerons à nos combats en mémoire de Dominique Venner, sûrs qu’il a ce soir vaincu l’accablement, le désespoir passif et veule, et ce néant qui hantait son esprit, mais qu’il vient d’abolir.

Related Articles

32 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • mariedefrance , 22 mai 2013 @ 9 h 23 min

    “”Grandeur”, “hauteur”, “sacrifice”, “aristocratie”, “héros”, “debout,” “chevalier.”….

    voilà des mots qu’il est si bon de relire.
    Merci à son auteur.

  • Francois Desvignes , 22 mai 2013 @ 9 h 50 min

    Très bel hommage !

    Décidemment, sous la cendre, la braise !

    Venner, qui nous voit, reprend espoir : la France reprend son souffle.

  • MCT , 22 mai 2013 @ 10 h 16 min

    Je lis tous ces hommages, Dominique Vennner était sans aucun doute un homme de bien. Mais j’ai du mal avec son geste.

    Et sa femme, et ses enfants ? Peut-on ainsi tirer sa révérence ?
    Suicide : courage ou lâcheté ? Á louer ou à blâmer ? Surprenant pour le moins.

  • lagadafe , 22 mai 2013 @ 10 h 38 min

    Très bel hommage .
    “Il n’y a pas plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis” (Jean 15-13)
    Il sera allé jusqu’au bout de son combat, espérons que ce ne soit en vain .
    Le gouvernement actuel tient une grosse part de responsabilité .

  • K. , 22 mai 2013 @ 11 h 26 min

    Mais c’est quoi ces délires à tout va?
    Ce monsieur – dont j’ignore tout – se dresse debout devant le maître autel et commet d’une balle deux blasphèmes, et tout le monde l’encense?
    Depuis quand est-ce glorieux de ce suicider?
    Depuis quand est-ce glorieux de défier le Créateur?

  • lagadafe , 22 mai 2013 @ 11 h 34 min

    Mon pauvre ami ,vous n’avez rien compris .
    Vus êtes à plaindre .

  • PhD , 22 mai 2013 @ 11 h 34 min

    “Le gouvernement actuel tient une grosse part de responsabilité”
    C’est mal connaître Dominique Venner de penser que quelqu’un d’autre que lui même aurait une quelconque par de responsabilité dans son geste parfaitement volontaire et exprimant une totale liberté.

Comments are closed.