Plus de chômeurs, plus de pauvres et pourtant plus de voitures vendues et de logement en construction. Pas de mystère, le crédit repart à… « gogos ».
La consommation repart
Il ne vous a surement pas échappé, la grande presse s’en fait largement l’écho à l’occasion du salon de Détroit, que l’automobile est en plein boum aux États-Unis avec une progression des ventes de plus de 13% en un an. Nous apprenons que, malgré un marché plombé par une quantité incroyable d’invendus, selon le département américain du Commerce, 861 000 logements neufs ont été mis en chantier en novembre au pays de l’Oncle Sam, en rythme annualisé. C’est 3% de moins qu’en octobre 2012, mais 21,6 % de plus qu’en novembre de l’année dernière. 899 000 permis de construire ont été accordés, également en rythme annualisé, en hausse de 3,6 % sur un mois et de 26,7 % en comparaison annuelle.
Les indicateurs économiques sont en berne
Les chiffres, pas toujours sincères (Aux États-Unis, un chômeur en fin de droit sort du système. Il n’est plus comptabilisé ni dans les chômeurs ni dans la population active ; ce qui explique que certains analystes européens hurlent à la manipulation. En effet, par ce biais, l’administration américaine fait coup double en diminuant artificiellement le nombre de chômeurs et en maintenant artificiellement le taux de chômage par une contraction de l’assiette), du chômage ne diminuent pas : 7,8% de la population active. Jamais le nombre d’Américains éligibles aux bons de nourriture n’a été aussi important. 30% de la population est en dessous du seuil de pauvreté (le double par rapport à il y a cinq ans)… Alors ? Que se passe-t-il ?
La relance du crédit
Il se passe que Barack Obama, fidèle aux dogmes démocrates, applique exactement le même remède que Bill Clinton en son temps. Il ouvre tout grand les robinets du crédit. L’encours des crédits à la consommation dans le pays a progressé pour le quatrième mois d’affilée, de 7,0% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières. C’est ce qu’indique la Réserve fédérale sur son site internet. Quant à l’immobilier, la FED a exposé clairement en septembre puis en décembre dernier son plan. Elle achète (en faisant fonctionner la planche à billets) pour 40 milliards de dollars de bons du Trésor américain adossés à des créances immobilières. Ainsi, elle maintient de façon totalement artificielle les taux des crédits hypothécaires, espérant relancer la machine.
Ça tiendra bien cinq ans !
Visiblement pas vaccinés par la crise de 2007 dont nous ne sommes toujours pas sortis, nos amis politiques américains relancent la bulle. Malheureusement, comme la dernière fois, c’est l’ensemble de la planète qui va payer lorsqu’elle explosera. Comme celle de Clinton a mis plus de quinze ans à exploser, Barack Obama est en droit de se dire que les cinq prochaines années peuvent être celles du bonheur, de la montée de la bulle, de la relance de la consommation. Il quittera donc ses fonctions, comme Bill Clinton, sur une bonne image et, après lui… le déluge !
*Thibault Doidy de Kerguelen est l’expert fiscaliste des Nouvelles de France. Il anime le site MaVieMonArgent.info.
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