L’illusion russe

En publiant sur Nouvelles de France une interview avec le journaliste polonais Artur Dmochowski (1) sur la situation en Ukraine, je m’attendais à certaines réactions critiques et je remercie M. Alexandre de la Cerda d’avoir bien voulu exprimer la vision russophile d’une certaine droite française à sensibilité conservatrice et chrétienne dans l’article Noyer la Russie et son Église avec l’eau du bain. Abstraction faite d’une contre-vérité, la présence supposée de ministres polonais auprès des manifestants ukrainiens, et d’une manipulation quand M. de la Cerda évoque l’espionnage du Vatican par les Polonais sans rappeler que les services secrets polonais qui espionnaient Jean-Paul II travaillaient pour le compte de Moscou, cet article a le mérite de représenter l’opinion de beaucoup de Français et de donner l’occasion d’y répondre. Les Polonais sont souvent très surpris, pour ne pas dire extrêmement choqués, de l’image de la Russie et de Vladimir Poutine en France. Dans l’hebdomadaire catholique polonais Gość Niedzielny (n° 1 des hebdomadaires d’opinion en Pologne), le journaliste conservateur Marek Magierowski mettait en garde les lecteurs polonais de droite contre toute sympathie pour le Front National français justement à cause du programme de sortie de l’OTAN et d’alliance avec la Russie professé par le parti de Marine Le Pen, même si le FN n’est pas très clair sur son intention : s’agirait-il uniquement de quitter le commandement militaire intégré comme l’avait fait le général de Gaulle ou bien de sortir carrément de l’Alliance atlantique ? Après son séjour en France dans le cadre du tournage de son documentaire sur le totalitarisme LGBT, le réalisateur polonais Jarosław Mańka me confiait au téléphone avoir été très étonné de l’espoir que mettent dans la Russie certains militants de la Manif pour Tous interviewés. Sans doute aurait-il été moins étonné s’il avait lu le livre Sainte Russie de l’historien Alain Besançon qui expose l’illusion entretenue par la Russie tsariste, puis soviétique et enfin poutinienne, et l’histoire de la fascination française pour ce grand pays.

C’est pourquoi j’ai demandé à Artur Dmochowski de répondre à Alexandre de la Cerda et aux Français qui partagent son point de vue.

Un lecteur de Nouvelles de France, M. Alexandre de la Cerda, a réagi à notre interview du 3 décembre en accusant la Pologne d’avoir envoyé ses ministres pour encourager les manifestants en Ukraine…

J’ai lu cette réaction et je pense intéressant d’apporter un point de vue différent, sans doute mieux informé, sur le rôle de la Russie dans la région. En ce qui concerne les leaders politiques polonais qui se sont rendus en Ukraine pour soutenir les manifestations en faveur d’un rapprochement de ce pays avec l’Europe, il y a eu le leader de l’opposition conservatrice, Jarosław Kaczyński, ainsi que des députés et eurodéputés polonais, mais aucun ministre ni aucun représentant du gouvernement polonais n’a été présent à aucun moment lors de ces manifestations en Ukraine.

Cette réaction, qui me paraît assez représentative de ce que pense une certaine partie de la droite française à propos de la Russie, semblait suggérer par ailleurs que les médias en Russie seraient bien plus libres que les médias français.

C’était une des thèses les plus surprenantes de cet article selon moi. Je ne veux pas m’exprimer sur la liberté des médias en France, car je sais pas vraiment ce qu’il en est réellement, mais en ce qui concerne la Russie, une des premières choses que Poutine a faites quand il a pris le pouvoir en 1999 après les années Eltsine en s’appuyant sur les services spéciaux du FSB (ex-KGB) qu’il dirigeait depuis 1998, a été de remettre progressivement les médias du pays au service du pouvoir politique. Aujourd’hui, pratiquement tous les médias importants en Russie, que ce soient les grandes chaînes de télévision, les grands journaux ou les gros sites d’information sur Internet, expriment le point de vue du gouvernement russe. La situation est d’ailleurs similaire en Pologne même si les méthodes employées ont été différentes, moins brutales qu’en Russie où il y a eu de nombreux assassinats de journalistes trop critiques vis-à-vis du pouvoir. Ce contrôle des médias par le pouvoir politique est un problème commun à la plupart des pays de l’ancien bloc de l’Est et c’est sans doute pour cela que nous avons plus de facilités à comprendre ce qui se passe en Russie.

J’aimerais d’ailleurs en profiter pour dire que les insinuations de M. de la Cerda selon lesquelles les Polonais en voudraient aux Russes pour des événements survenus il y a 400 ans sont saugrenues. Je n’ai absolument rien contre le peuple russe et je lui souhaite tout ce qu’il y a de mieux, mais j’ai la conviction, et je ne suis pas le seul, que Vladimir Poutine nuit à son pays. Il a de facto liquidé la démocratie, il a mis en place un régime oligarchique, un régime fondé sur la coercition, la contrainte et le contrôle étroit des médias, un régime qui s’appuie sur la présence à tous les niveaux du pouvoir du FSB, c’est-à-dire de l’ex-KGB soviétique. Les rivalités entre nos pays dans les siècles passés n’ont absolument rien à voir dans ce jugement, si ce n’est que nous, Polonais, connaissons et comprenons probablement mieux la Russie que M. de la Cerda que je crois sincère dans ses affirmations mais chez qui je remarque une grande naïveté vis-à-vis du pouvoir russe actuel.

Nous parlons ici de la situation intérieure de la Russie, mais pouvez-vous m’expliquer pourquoi la Russie reste perçue, plus de vingt ans après la dislocation de l’empire soviétique, comme une menace dans beaucoup des anciennes républiques soviétiques, comme l’Ukraine, et dans la plupart des anciens pays satellites, comme la Pologne. Beaucoup de Français estiment que la Russie d’aujourd’hui n’est pas une menace et certains se posent même la question de l’utilité de l’OTAN.

On pourrait poser la question à ces Ukrainiens qui manifestent pour se rapprocher de l’Europe et s’éloigner de la Russie. Ils sont encore plus près que nous de la Russie et ont eu l’occasion de la connaître de bien plus près que les Français fascinés par le mythe de la Sainte Russie. En Europe centrale et orientale nous avons fait l’expérience de ce que peut signifier la domination russe. Il semblerait que l’Ukraine doive rester, en tout cas dans un avenir proche, sous cette domination, même si c’est une version adoucie, économique et politique, et non pas militaire, de la domination russe.

On pourrait penser aujourd’hui que la domination russe peut être préférable à la domination d’élites européennes apôtres de la pensée unique ?

Il est extrêmement naïf de s’imaginer que l’action russe est motivée par des considérations morales comme j’ai cru comprendre à la lecture de cette réaction à mes affirmations dans les colonnes de Nouvelles de France. N’allons pas croire qu’être sous domination russe signifie être protégés des dérives homosexualistes ou abortionnistes européennes. Toutes ces déclarations du pouvoir russe sur la lutte contre la propagande homosexuelle et les avortements ne sont que des slogans. À part quelques actions de communication comme l’arrestation des Pussy Riots ou la récente loi russe interdisant la propagande homosexuelle vis-à-vis des mineurs, le gouvernement russe ne mène pas une politique globale en faveur des valeurs conservatrices ou chrétiennes

Il n’y a pas par exemple en Russie de véritable politique de lutte contre les avortements massifs qui restent perçus comme un moyen de contraception.

Pour revenir aux voisins de la Russie, pouvez-vous me dire pourquoi la Pologne semblait plus intéressée que certains autres pays de l’UE, comme la France pour n’en citer qu’un, par cet accord d’association avec l’Ukraine ? La Pologne a-t-elle quelque chose à y gagner ?

Les pays les plus intéressés par cet accord, côté UE, ce sont bien sûr, pour des raisons géographiques, l’Allemagne et les pays d’Europe centrale. Si l’on pouvait amarrer l’Ukraine à l’Europe, cela accroîtrait la stabilité et la sécurité du continent sur sa façade orientale, et cela pour deux raisons :

–       La première raison, c’est que cela affaiblirait les capacités d’expansion de la Russie et ses moyens de pression sur les pays voisins en Europe. Faute de pouvoir dicter à l’Ukraine ses choix politiques et économiques, la Russie perdrait son statut de puissance dominante dans la région.

–       La deuxième raison, c’est que cela éloignerait de l’Europe centrale la pression expansionniste russe qui continue de nous menacer. La nouvelle de l’installation dans l’enclave de Kaliningrad, tout près de la frontière avec la Pologne, de missiles à courte portée Iskander-M, capables de transporter des charges nucléaires, vient nous rappeler à nous, Polonais, mais aussi aux États baltes voisins, que le risque d’une attaque russe reste bien réel si nous devions nous retrouver isolés et privés de la protection de l’OTAN.

Faut-il d’ailleurs évoquer l’attaque cybernétique en règle de la Russie contre l’Estonie en 2007 lorsque ce petit pays avait décidé de déplacer un monument de l’Armée rouge qui insultait la mémoire des victimes des exactions communistes ? Ou encore la manière dont la Russie a distribué des passeports russes aux Ossètes et aux Abkhazes en Géorgie, qui ne sont pourtant Russes ni par l’appartenance ethnique, ni par la culture, ni par la langue, pour justifier ses interventions contre cette ancienne république soviétique et l’occupation d’une partie de son territoire. J’étais observateur de la CSCE lors des élections en Géorgie en 1994 et j’ai été en Ossétie. Ces forces russes supposées être des forces de maintien de la paix sont en en réalité des forces d’occupation ! Le contrôle de la Géorgie est stratégique pour la Russie à cause du transit vers l’Europe des hydrocarbures produits dans les ex-républiques soviétiques, et c’était la raison de la guerre contre la Géorgie en 2008. C’est justement le contrôle du transport du gaz vers l’Europe et le monopole de Gazprom en Europe centrale et orientale qui permet à la Russie d’exercer d’énormes pressions comme aujourd’hui en Ukraine.

Il y a eu en septembre dernier les grosses manœuvres militaires « Zapad 2013 » avec quelque 13 000 militaires russes et 10 000 militaires biélorusses, en Russie, en Biélorussie et en mer Baltique. Si le but officiel de ces manœuvres était de simuler une réaction à des attaques de groupes terroristes près des frontières avec la Pologne et les pays baltes, les autorités estoniennes et lituaniennes ont exprimé leurs doutes en raison de l’implication d’unités blindées, de l’aviation, de la flotte et des exercices de tirs de missiles. Selon elles, ces manœuvres visaient à tester des scénarios d’attaque contre la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie. Il y aurait aussi eu un exercice de simulation d’attaque nucléaire préventive contre Varsovie.

En effet,  avec les problèmes économiques de la Russie dont l’économie et le budget national s’appuient en très grande partie sur la production d’hydrocarbures, il n’est pas absurde de craindre l’intensification de la politique de reconstruction de l’empire russe perdu avec la chute de l’Union soviétique dans le but de maintenir la popularité de Poutine. L’effort militaire de la Russie, qui s’est lancée dans un vaste programme de réarmement, et le retour actuel de la Russie à l’historiographie soviétique, ne laissent rien présager de bon pour nous. C’est pourquoi nous avons attaché beaucoup d’importance aux manœuvres de l’OTAN organisées sous le cryptonyme « Steadfast Jazz » du 2 au 9 novembre en Pologne et dans les pays baltes, les plus gros exercices de défense collective de l’OTAN depuis 2006. Leur but était de faire la démonstration de la capacité de l’OTAN à défendre ses membres en cas d’attaque russe contre un des pays baltes même si officiellement les exercices étaient dirigés contre un État fictif. Six mille militaires de 23 pays de l’OTAN y ont pris part, dont 3000 militaires polonais. Fait significatif, l’Ukraine, la Finlande et la Suède ont également participé à ces manœuvres.

Par sa nature défensive, l’OTAN reste la meilleure garantie de paix dans la région grâce à sa force dissuasive. Cela est encore plus vrai si l’Ukraine reste dans le giron russe, permettant ainsi à la Russie d’entretenir ses rêves de puissance.

Quant à la politique russe en Syrie évoquée dans l’article de M. de la Cerda, elle est motivée avant tout par la nécessité pour la Russie de conserver ses alliances dans la région et de maintenir son accès à la base navale de Tartous. Et il faut reconnaître que Vladimir Poutine a su exploiter adroitement le thème de la défense des chrétiens d’orient, mettant à profit les incohérences et l’hypocrisie des pays occidentaux face aux persécutions des minorités religieuses en général et des chrétiens en particulier dans le monde musulman.

Je tiens aussi à préciser que mon évocation des liens étroits entre l’Église orthodoxe et les services spéciaux russes n’avait rien d’une assertion gratuite contrairement à ce que prétend Alexandre de la Cerda. Ceci concerne en premier lieu le patriarche Kyrill accusé d’avoir été un agent du KGB à l’époque soviétique mais aussi une bonne partie de la hiérarchie de l’Église orthodoxe en Russie. Quant au rôle du patriarcat de Moscou dans la politique étrangère russe, il se reflète aujourd’hui dans l’attitude ouvertement pro-russe de l’Église orthodoxe russe en Ukraine, une attitude qui contraste avec celle de l’Église orthodoxe ukrainienne, dépendante du patriarcat de Kiev, de l’Église gréco-catholique ukrainienne et de l’Église catholique en Ukraine.

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> Lire aussi, à propos du poids de la tragédie de Smolensk d’avril 2010 sur les relations entre Pologne et Russie, l’interview avec le Polonais Antoni Macierewicz, vice-président du parti conservateur Droit et Justice (PiS) de Jarosław Kaczyński, ministre de l’Intérieur en 1991-1992, vice-ministre de la Défense en 2006-2007.

1. Artur Dmochowski est journaliste au quotidien et hebdomadaire conservateur « Gazeta Polska » et auteur d’ouvrages sur la politique internationale. Né en 1959 à Cracovie, il est diplômé d’histoire de l’Université Jagellonne de Cracovie. En 1977 il a participé aux manifestations après la mort de l’étudiant Stanislaw Pyjas assassiné par les services de sécurité. Membre actif de Solidarnosc dans les années 80, il a pris part à différentes publications du syndicat d’opposition et aux grèves de 1981 et 1988. Arrêté et interrogé à de nombreuses reprises par les autorités communistes, il est devenu directeur de la rédaction de l’antenne régionale de la télévision publique à Cracovie au moment du changement de régime, puis a travaillé pour différentes rédactions. Conseiller du ministre des Affaires étrangères en 1993-96, puis représentant de la Pologne dans le cadre de la mission de la CSCE en Géorgie en 1994 et de la mission de l’OSCE en Bosnie-Herzégovine en 1996. En 2006, Artur Dmochowski a présidé à la création de la chaîne historique de la télévision publique polonaise TVP Historia et a été le premier directeur de la nouvelle chaîne avant d’être remercié avec la première vague de nettoyage politique au sein des médias publics qui a suivi l’arrivée de Donald Tusk au pouvoir. Artur Dmochowski est aussi, entre autres, co-auteur, avec le reporter Mariusz Pilis, du film documentaire « Lettre de Pologne » tourné pour la télévision publique hollandaise et du livre publié sous le même titre. Il s’agissait du premier film polonais sur la tragédie de Smolensk. Dans le mensuel Nouvelles de France d’avril 2012, Artur Dmochowski s’exprimait sur le crash de Smolensk dans une interview intitulée « La tragédie de Smolensk, un attentat russe ». Depuis le début des manifestations en Ukraine, il est fréquemment invité à s’exprimer sur le sujet sur le plateau de la télévision polonaise d’information en continu Telewizja Republika, une nouvelle chaîne de télévision à sensibilité conservatrice et chrétienne diffusée sur Internet et sur les principaux réseaux câblés.

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148 Comments

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  • 0 / 10
  • Marie , 22 décembre 2013 @ 4 h 24 min

    Merci pour votre commentaire clair.
    Donc si pour vous l’impérialisme peut être bon, je me réserve le droit de trouver avec les peuples d’Europe de l’Est cet impérialisme russe exécrable. Finalement l’impérialisme US ne devrait pas déranger par principe du coup…
    Hermeneias si vous connaissiez la censure des pays de l’Est vous comprendriez. Le problème chez nous comme aux US c’est la bienpensance journalistique (pensez que 90% sont à gauche). D’où leur idéologie et leur désinformation. Ils n’ont pas besoin d’ordre pour verser dans le politiquement correct le plus vil qui soit. Vous comparez la Pologne avec une prostituée, je me demande par rapport à quoi. Si c’est la consommation, mais vous croyez donc que la Russie est un pays non matérialiste parce qu’il y a eu une loi antipropagande homosexuelle? Comme si le clergé russe (malheureusement utilisé politiquement) rendait la société russe plus spirituel que ces voisins qui ont choisi d’améliorer leur économie via la coupure vis à vis de Moscou? Vous connaissez ces pays au moins?

  • Marie , 22 décembre 2013 @ 4 h 26 min

    Si vous en êtes à demander le rattachement de la Slovaquie à la Hongrie, quel mépris pour les Slovaques!

  • daniel , 22 décembre 2013 @ 7 h 12 min

    “Les Polonais ont tort de faire confiance aux Américains; ils en sont restés à leur vieil antagonisme entre leur pays et la Russie; ils refusent de voir que le monde a changé; les plus avertis préféreraient des accords avec leurs proches voisins plutôt qu’a”

    Question de concours d’ineptie, on vient de trouver une championne.

    Si on part du principe suivant lequel ni la France, ni la Pologne, ni l’Ukraine, ni la Russie, ne doivent se faire imposer leur politique par les USA, l’OTAN, Bruxelles, et l’Union Européenne, pourquoi voudriez vous imposer aux polonais, et également aux ukrainiens, l’impérialisme russe ?

    Dans l’Histoire des relations polonaises et russes, il n’y a jamais eu d’alliance, certes, les deux nations ont essayé de s’envahir, sachant que les torts ne sont pas partagés et que les tendances dominatrices n’ont eu de cesse d’être très souvent réitérées du côté russe. Outre les invasions tsaristes, le morcellement de la Pologne par trois occupants qui a duré plus d’un siècle, puis l’invasion au cours de la WW2, et enfin 50 années de persécutions soviétiques, et dorénavant des conflits qui perdurent sur fond économique où la Russie essaie de réaffirmer sa prédominance énergétique (imaginez simplement que Gazprom vous menace de vous couper le gaz, au dernier moment, en plein hivers, où les températures ne montent jamais au dessus de 0°C, un partenaire économique extrêmement intangible et irresponsable) ….

    Si de telles actions méprisantes auraient été imposées à la France par une autre nation, cette nation fut ce t’elle opposée à l’hégémonie mondiale des USA, cela n’aurait nullement empêché les français de se révolter contre le nouvel impérialisme des USA sans devoir construire une amitié aveugle vis à vis d’une nation hostile.

    Même en luttant contre un fléau d’ordre mondial, cela n’en ferra absolument pas disparaître des conflits régionaux, qu ne peuvent nullement disparaître sous prétexte de lutter contre un ordre établi.

    Le monde est bien plus complexe , et on dirait que nos amis les adorateurs de la pilule bleue se soient empressés de préférer la matrice à la réalité.

    Enfin, l’Ukraine est un état dont les frontières sont artificielles. L’ouest ukrainien est le berceau de la Pologne (si vous étudiez l’Histoire, vous verrez que c’est Staline qui a déplacé la Pologne plus à l’ouest) tandis que l’est ukrainien est le berceau de la Russie.

    Le vrai fond du problème est donc le suivant : les ukrainiens de l’ouest ont le droit à leur indépendance, qui êtes vous , vous français, pour le leur interdire ? Accepteriez vous qu’on vous prive de votre souveraineté (ce qui est déjà fait vu que le pouvoir vous est confisqué par les marionnettes des frères ) ?

  • Denis Merlin , 22 décembre 2013 @ 7 h 59 min

    Merci pour cet article qui rééquilibre un trop grand enthousiasme.

    Il existe un documentaire (que je crois français) sur l’affaire du Koursk (an 2000). Ce documentaire tend à établir que monsieur Poutine a obtenu l’effacement de dettes de la Russie à l’égard des États unis. Il semble en effet que les marins du Koursk (si l’on en croit le documentaire) furent assassinés par l’armée américaine. D’abord un bâtiment américain tira un missile sur le Koursk, puis les US entravèrent les secours alors que le bâtiment gisait par 100 mètres de fond et que plusieurs marins avaient survécu au tir du missile (élimination de témoins gênants). Aucun survivant. M. Poutine en échange de l’argent (effacement de dettes) aurait limogé les hauts gradés de la marine russe qui voulaient révéler la vérité sur la culpabilité américaine dans l’affaire du Koursk.

    Officiellement, l’affaire du Koursk est resté un accident, un simple accident…

    Ce documentaire, probablement inspiré par les services de renseignement français, laisse perplexe sur l’indépendance de la Russie à l’égard des US.

    http://youtu.be/unoV1J9Hpkg (C’est la très officielle chaîne France2 qui a diffusé le documentaire. Il ne s’agit donc pas d’un délire complotiste exposé sur un site non référencé.)

  • Clément , 22 décembre 2013 @ 9 h 39 min

    Je suis désolé, mais ce sont plus “les mêmes qui étaient au pouvoir sous le régime soviétique”. Même Poutine qui fut officier du KGB (comme certains Français sont membres de la DGSE) a atteint ce stade où la dissonance cognitive entre ses actes et ses pensées intimes mène au point de non retour. Mais comme allié stratégique de ceux qui veulent – et seront obligés à le faire – refonder une nation que l’on nommait France autrefois, il ne peut y avoir que l’appui d’une véritable souveraineté pour y réussir. Que serait la Serbie aujourd’hui sans l’alliance russe? Et la républika serbska? Car aux USA, avant que la guerre entre les états ne s’y déclare, il n’y a que les Tea party pour nous aider, or ils sont en lutte.

    Alors? Que faire sans la force? Et où se trouve la seule force possible? Est-ce que cela signifie être à “genoux”? Non, et je rappelle que le Prince de Condé qui leva une armée contre la révolution, se réfugia avec elle en Russie et y survécut, tout en parlant de la “barbarie qui les entourait”.

    Un vrai Français – ou européen de l’ouest – ne sera jamais un russe. Un russe ou plusieurs (En nombre limités à la fois) peuvent être nos amis, et sont charmants, mais en groupe ou chez eux, ils peuvent nous devenir insupportables. Mais devons-nous vivre en Russie? Non.

    Cependant, Poutine est un grand homme d’état, et ses victoires diplomatiques prouvent qu’il se situe au dessus de tout le personnel politique occidental. Vous détestez l’impérialisme – comme les “progressistes” des années d’après-guerre” – mais n’êtes-vous pas les enfants d’une nation impériale? L’empire n’est pas LE MAL. Il peut faire du mal, mais il n’est pas le mal. Mais les nations aussi peuvent en faire, sans être le mal pour autant. Vivre c’est mourir, et souffrir. La politique n’est que la vie au niveau de la courbe enveloppe des individus et des états.

    Vous ne ferez jamais de politique innocemment. Votre prétention à la non-violence, au non-impérialisme, à l’angélisme est une prétention démoniaque: celle de l’orgueil. “Qui fait l’ange, fait la bête”, c’est français, c’est Pascal.

  • Creuxduloup , 22 décembre 2013 @ 9 h 54 min

    On envisage sans mollir d’intégrer la Turquie islamiste dans l’Europe, et on nous somme en même temps de traiter en dangereux ennemi la Russie orthodoxe qui nous fournit une grande partie de notre énergie.
    Qui fait cela? Une intelligentsia qui a eu les yeux de Chimène pendant des décennies pour la Russie communiste.. Et une Amérique qui ne songe qu’à affaiblir l’Europe.

  • Marie Genko , 22 décembre 2013 @ 10 h 44 min

    Et bien NON!
    Il faut tout de même remettre les pendules à l’heure…!
    Cet article ne tient aucun compte de la vérité de l’Histoire.

    La Vérité est que les pays Baltes ET la Pologne avaient leur propres communistes au pouvoir. Idem dans les autres républiques socialistes

    Cela, les ressortissants de ces pays l’oublient aujourd’hui avec une étonnante facilité pour jouer les martyrs victimes des méchants communistes russes…!
    C’est tout simplement aberrant!
    C’est Khrouchev, un ukrainien, qui est un des responsables de la grande famine (golodomor) organisée par le parti en Ukraine!

    Quant à l’Ukraine elle est historiquement le berceau de la Russie actuelle!
    C’est le Prince Vkadimir qui a baptisé la Russie kievienne dans le Dniepr en 988.
    Il faudrait avoir le temps de reprendre le morceau de bravoure de cet article paragraphe par paragaphe, mais je n’en ai hélas pas le temps.
    Je ne peux que relever la dernière de ses contre vérités lorsque je lis la phrase suivante:

    “Quant au rôle du patriarcat de Moscou dans la politique étrangère russe, il se reflète aujourd’hui dans l’attitude ouvertement pro-russe de l’Église orthodoxe russe en Ukraine, une attitude qui contraste avec celle de l’Église orthodoxe ukrainienne, dépendante du patriarcat de Kiev, de l’Église gréco-catholique ukrainienne et de l’Église catholique en Ukraine.”

    Le patriarcat de Kiev est un patriarcat AUTO-PROCLAME, qui n’est reconnu par aucun autre patriarcat canonique orthodoxe, une sorte de secte nationaliste pour parlé en termes justes….!
    Ce qui précède dans cet article est malheureusement animé d’autres contre vérités.
    Et cela non pas parce que l’auteur est conciemment de mauvaise foi, mais parce qu’il juge avec une échelle de valeurs qui est celle d’un monde révolu.
    Nous ne devons pas penser aujourd’hui en termes de dominations et de conflits, mais en termes de respect des identités nationales, et volonté de paix mondiale.
    Objectif qui ne peut s’atteindre, à mon avis, que dans le reveil de notre foi chrétienne et notre propre conversion!

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