L’illusion russe

En publiant sur Nouvelles de France une interview avec le journaliste polonais Artur Dmochowski (1) sur la situation en Ukraine, je m’attendais à certaines réactions critiques et je remercie M. Alexandre de la Cerda d’avoir bien voulu exprimer la vision russophile d’une certaine droite française à sensibilité conservatrice et chrétienne dans l’article Noyer la Russie et son Église avec l’eau du bain. Abstraction faite d’une contre-vérité, la présence supposée de ministres polonais auprès des manifestants ukrainiens, et d’une manipulation quand M. de la Cerda évoque l’espionnage du Vatican par les Polonais sans rappeler que les services secrets polonais qui espionnaient Jean-Paul II travaillaient pour le compte de Moscou, cet article a le mérite de représenter l’opinion de beaucoup de Français et de donner l’occasion d’y répondre. Les Polonais sont souvent très surpris, pour ne pas dire extrêmement choqués, de l’image de la Russie et de Vladimir Poutine en France. Dans l’hebdomadaire catholique polonais Gość Niedzielny (n° 1 des hebdomadaires d’opinion en Pologne), le journaliste conservateur Marek Magierowski mettait en garde les lecteurs polonais de droite contre toute sympathie pour le Front National français justement à cause du programme de sortie de l’OTAN et d’alliance avec la Russie professé par le parti de Marine Le Pen, même si le FN n’est pas très clair sur son intention : s’agirait-il uniquement de quitter le commandement militaire intégré comme l’avait fait le général de Gaulle ou bien de sortir carrément de l’Alliance atlantique ? Après son séjour en France dans le cadre du tournage de son documentaire sur le totalitarisme LGBT, le réalisateur polonais Jarosław Mańka me confiait au téléphone avoir été très étonné de l’espoir que mettent dans la Russie certains militants de la Manif pour Tous interviewés. Sans doute aurait-il été moins étonné s’il avait lu le livre Sainte Russie de l’historien Alain Besançon qui expose l’illusion entretenue par la Russie tsariste, puis soviétique et enfin poutinienne, et l’histoire de la fascination française pour ce grand pays.

C’est pourquoi j’ai demandé à Artur Dmochowski de répondre à Alexandre de la Cerda et aux Français qui partagent son point de vue.

Un lecteur de Nouvelles de France, M. Alexandre de la Cerda, a réagi à notre interview du 3 décembre en accusant la Pologne d’avoir envoyé ses ministres pour encourager les manifestants en Ukraine…

J’ai lu cette réaction et je pense intéressant d’apporter un point de vue différent, sans doute mieux informé, sur le rôle de la Russie dans la région. En ce qui concerne les leaders politiques polonais qui se sont rendus en Ukraine pour soutenir les manifestations en faveur d’un rapprochement de ce pays avec l’Europe, il y a eu le leader de l’opposition conservatrice, Jarosław Kaczyński, ainsi que des députés et eurodéputés polonais, mais aucun ministre ni aucun représentant du gouvernement polonais n’a été présent à aucun moment lors de ces manifestations en Ukraine.

Cette réaction, qui me paraît assez représentative de ce que pense une certaine partie de la droite française à propos de la Russie, semblait suggérer par ailleurs que les médias en Russie seraient bien plus libres que les médias français.

C’était une des thèses les plus surprenantes de cet article selon moi. Je ne veux pas m’exprimer sur la liberté des médias en France, car je sais pas vraiment ce qu’il en est réellement, mais en ce qui concerne la Russie, une des premières choses que Poutine a faites quand il a pris le pouvoir en 1999 après les années Eltsine en s’appuyant sur les services spéciaux du FSB (ex-KGB) qu’il dirigeait depuis 1998, a été de remettre progressivement les médias du pays au service du pouvoir politique. Aujourd’hui, pratiquement tous les médias importants en Russie, que ce soient les grandes chaînes de télévision, les grands journaux ou les gros sites d’information sur Internet, expriment le point de vue du gouvernement russe. La situation est d’ailleurs similaire en Pologne même si les méthodes employées ont été différentes, moins brutales qu’en Russie où il y a eu de nombreux assassinats de journalistes trop critiques vis-à-vis du pouvoir. Ce contrôle des médias par le pouvoir politique est un problème commun à la plupart des pays de l’ancien bloc de l’Est et c’est sans doute pour cela que nous avons plus de facilités à comprendre ce qui se passe en Russie.

J’aimerais d’ailleurs en profiter pour dire que les insinuations de M. de la Cerda selon lesquelles les Polonais en voudraient aux Russes pour des événements survenus il y a 400 ans sont saugrenues. Je n’ai absolument rien contre le peuple russe et je lui souhaite tout ce qu’il y a de mieux, mais j’ai la conviction, et je ne suis pas le seul, que Vladimir Poutine nuit à son pays. Il a de facto liquidé la démocratie, il a mis en place un régime oligarchique, un régime fondé sur la coercition, la contrainte et le contrôle étroit des médias, un régime qui s’appuie sur la présence à tous les niveaux du pouvoir du FSB, c’est-à-dire de l’ex-KGB soviétique. Les rivalités entre nos pays dans les siècles passés n’ont absolument rien à voir dans ce jugement, si ce n’est que nous, Polonais, connaissons et comprenons probablement mieux la Russie que M. de la Cerda que je crois sincère dans ses affirmations mais chez qui je remarque une grande naïveté vis-à-vis du pouvoir russe actuel.

Nous parlons ici de la situation intérieure de la Russie, mais pouvez-vous m’expliquer pourquoi la Russie reste perçue, plus de vingt ans après la dislocation de l’empire soviétique, comme une menace dans beaucoup des anciennes républiques soviétiques, comme l’Ukraine, et dans la plupart des anciens pays satellites, comme la Pologne. Beaucoup de Français estiment que la Russie d’aujourd’hui n’est pas une menace et certains se posent même la question de l’utilité de l’OTAN.

On pourrait poser la question à ces Ukrainiens qui manifestent pour se rapprocher de l’Europe et s’éloigner de la Russie. Ils sont encore plus près que nous de la Russie et ont eu l’occasion de la connaître de bien plus près que les Français fascinés par le mythe de la Sainte Russie. En Europe centrale et orientale nous avons fait l’expérience de ce que peut signifier la domination russe. Il semblerait que l’Ukraine doive rester, en tout cas dans un avenir proche, sous cette domination, même si c’est une version adoucie, économique et politique, et non pas militaire, de la domination russe.

On pourrait penser aujourd’hui que la domination russe peut être préférable à la domination d’élites européennes apôtres de la pensée unique ?

Il est extrêmement naïf de s’imaginer que l’action russe est motivée par des considérations morales comme j’ai cru comprendre à la lecture de cette réaction à mes affirmations dans les colonnes de Nouvelles de France. N’allons pas croire qu’être sous domination russe signifie être protégés des dérives homosexualistes ou abortionnistes européennes. Toutes ces déclarations du pouvoir russe sur la lutte contre la propagande homosexuelle et les avortements ne sont que des slogans. À part quelques actions de communication comme l’arrestation des Pussy Riots ou la récente loi russe interdisant la propagande homosexuelle vis-à-vis des mineurs, le gouvernement russe ne mène pas une politique globale en faveur des valeurs conservatrices ou chrétiennes

Il n’y a pas par exemple en Russie de véritable politique de lutte contre les avortements massifs qui restent perçus comme un moyen de contraception.

Pour revenir aux voisins de la Russie, pouvez-vous me dire pourquoi la Pologne semblait plus intéressée que certains autres pays de l’UE, comme la France pour n’en citer qu’un, par cet accord d’association avec l’Ukraine ? La Pologne a-t-elle quelque chose à y gagner ?

Les pays les plus intéressés par cet accord, côté UE, ce sont bien sûr, pour des raisons géographiques, l’Allemagne et les pays d’Europe centrale. Si l’on pouvait amarrer l’Ukraine à l’Europe, cela accroîtrait la stabilité et la sécurité du continent sur sa façade orientale, et cela pour deux raisons :

–       La première raison, c’est que cela affaiblirait les capacités d’expansion de la Russie et ses moyens de pression sur les pays voisins en Europe. Faute de pouvoir dicter à l’Ukraine ses choix politiques et économiques, la Russie perdrait son statut de puissance dominante dans la région.

–       La deuxième raison, c’est que cela éloignerait de l’Europe centrale la pression expansionniste russe qui continue de nous menacer. La nouvelle de l’installation dans l’enclave de Kaliningrad, tout près de la frontière avec la Pologne, de missiles à courte portée Iskander-M, capables de transporter des charges nucléaires, vient nous rappeler à nous, Polonais, mais aussi aux États baltes voisins, que le risque d’une attaque russe reste bien réel si nous devions nous retrouver isolés et privés de la protection de l’OTAN.

Faut-il d’ailleurs évoquer l’attaque cybernétique en règle de la Russie contre l’Estonie en 2007 lorsque ce petit pays avait décidé de déplacer un monument de l’Armée rouge qui insultait la mémoire des victimes des exactions communistes ? Ou encore la manière dont la Russie a distribué des passeports russes aux Ossètes et aux Abkhazes en Géorgie, qui ne sont pourtant Russes ni par l’appartenance ethnique, ni par la culture, ni par la langue, pour justifier ses interventions contre cette ancienne république soviétique et l’occupation d’une partie de son territoire. J’étais observateur de la CSCE lors des élections en Géorgie en 1994 et j’ai été en Ossétie. Ces forces russes supposées être des forces de maintien de la paix sont en en réalité des forces d’occupation ! Le contrôle de la Géorgie est stratégique pour la Russie à cause du transit vers l’Europe des hydrocarbures produits dans les ex-républiques soviétiques, et c’était la raison de la guerre contre la Géorgie en 2008. C’est justement le contrôle du transport du gaz vers l’Europe et le monopole de Gazprom en Europe centrale et orientale qui permet à la Russie d’exercer d’énormes pressions comme aujourd’hui en Ukraine.

Il y a eu en septembre dernier les grosses manœuvres militaires « Zapad 2013 » avec quelque 13 000 militaires russes et 10 000 militaires biélorusses, en Russie, en Biélorussie et en mer Baltique. Si le but officiel de ces manœuvres était de simuler une réaction à des attaques de groupes terroristes près des frontières avec la Pologne et les pays baltes, les autorités estoniennes et lituaniennes ont exprimé leurs doutes en raison de l’implication d’unités blindées, de l’aviation, de la flotte et des exercices de tirs de missiles. Selon elles, ces manœuvres visaient à tester des scénarios d’attaque contre la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie. Il y aurait aussi eu un exercice de simulation d’attaque nucléaire préventive contre Varsovie.

En effet,  avec les problèmes économiques de la Russie dont l’économie et le budget national s’appuient en très grande partie sur la production d’hydrocarbures, il n’est pas absurde de craindre l’intensification de la politique de reconstruction de l’empire russe perdu avec la chute de l’Union soviétique dans le but de maintenir la popularité de Poutine. L’effort militaire de la Russie, qui s’est lancée dans un vaste programme de réarmement, et le retour actuel de la Russie à l’historiographie soviétique, ne laissent rien présager de bon pour nous. C’est pourquoi nous avons attaché beaucoup d’importance aux manœuvres de l’OTAN organisées sous le cryptonyme « Steadfast Jazz » du 2 au 9 novembre en Pologne et dans les pays baltes, les plus gros exercices de défense collective de l’OTAN depuis 2006. Leur but était de faire la démonstration de la capacité de l’OTAN à défendre ses membres en cas d’attaque russe contre un des pays baltes même si officiellement les exercices étaient dirigés contre un État fictif. Six mille militaires de 23 pays de l’OTAN y ont pris part, dont 3000 militaires polonais. Fait significatif, l’Ukraine, la Finlande et la Suède ont également participé à ces manœuvres.

Par sa nature défensive, l’OTAN reste la meilleure garantie de paix dans la région grâce à sa force dissuasive. Cela est encore plus vrai si l’Ukraine reste dans le giron russe, permettant ainsi à la Russie d’entretenir ses rêves de puissance.

Quant à la politique russe en Syrie évoquée dans l’article de M. de la Cerda, elle est motivée avant tout par la nécessité pour la Russie de conserver ses alliances dans la région et de maintenir son accès à la base navale de Tartous. Et il faut reconnaître que Vladimir Poutine a su exploiter adroitement le thème de la défense des chrétiens d’orient, mettant à profit les incohérences et l’hypocrisie des pays occidentaux face aux persécutions des minorités religieuses en général et des chrétiens en particulier dans le monde musulman.

Je tiens aussi à préciser que mon évocation des liens étroits entre l’Église orthodoxe et les services spéciaux russes n’avait rien d’une assertion gratuite contrairement à ce que prétend Alexandre de la Cerda. Ceci concerne en premier lieu le patriarche Kyrill accusé d’avoir été un agent du KGB à l’époque soviétique mais aussi une bonne partie de la hiérarchie de l’Église orthodoxe en Russie. Quant au rôle du patriarcat de Moscou dans la politique étrangère russe, il se reflète aujourd’hui dans l’attitude ouvertement pro-russe de l’Église orthodoxe russe en Ukraine, une attitude qui contraste avec celle de l’Église orthodoxe ukrainienne, dépendante du patriarcat de Kiev, de l’Église gréco-catholique ukrainienne et de l’Église catholique en Ukraine.

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> Lire aussi, à propos du poids de la tragédie de Smolensk d’avril 2010 sur les relations entre Pologne et Russie, l’interview avec le Polonais Antoni Macierewicz, vice-président du parti conservateur Droit et Justice (PiS) de Jarosław Kaczyński, ministre de l’Intérieur en 1991-1992, vice-ministre de la Défense en 2006-2007.

1. Artur Dmochowski est journaliste au quotidien et hebdomadaire conservateur « Gazeta Polska » et auteur d’ouvrages sur la politique internationale. Né en 1959 à Cracovie, il est diplômé d’histoire de l’Université Jagellonne de Cracovie. En 1977 il a participé aux manifestations après la mort de l’étudiant Stanislaw Pyjas assassiné par les services de sécurité. Membre actif de Solidarnosc dans les années 80, il a pris part à différentes publications du syndicat d’opposition et aux grèves de 1981 et 1988. Arrêté et interrogé à de nombreuses reprises par les autorités communistes, il est devenu directeur de la rédaction de l’antenne régionale de la télévision publique à Cracovie au moment du changement de régime, puis a travaillé pour différentes rédactions. Conseiller du ministre des Affaires étrangères en 1993-96, puis représentant de la Pologne dans le cadre de la mission de la CSCE en Géorgie en 1994 et de la mission de l’OSCE en Bosnie-Herzégovine en 1996. En 2006, Artur Dmochowski a présidé à la création de la chaîne historique de la télévision publique polonaise TVP Historia et a été le premier directeur de la nouvelle chaîne avant d’être remercié avec la première vague de nettoyage politique au sein des médias publics qui a suivi l’arrivée de Donald Tusk au pouvoir. Artur Dmochowski est aussi, entre autres, co-auteur, avec le reporter Mariusz Pilis, du film documentaire « Lettre de Pologne » tourné pour la télévision publique hollandaise et du livre publié sous le même titre. Il s’agissait du premier film polonais sur la tragédie de Smolensk. Dans le mensuel Nouvelles de France d’avril 2012, Artur Dmochowski s’exprimait sur le crash de Smolensk dans une interview intitulée « La tragédie de Smolensk, un attentat russe ». Depuis le début des manifestations en Ukraine, il est fréquemment invité à s’exprimer sur le sujet sur le plateau de la télévision polonaise d’information en continu Telewizja Republika, une nouvelle chaîne de télévision à sensibilité conservatrice et chrétienne diffusée sur Internet et sur les principaux réseaux câblés.

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148 Comments

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  • 0 / 10
  • christiane , 21 décembre 2013 @ 17 h 26 min

    Je suis d’accord avec ceux qui défendent Poutine que j’échangerais bien volontiers contre Hollande. L’ Ukraine n’avait rien à gagner à se rapprocher de Bruxelles au moment où justement plusieurs pays d’ Europe dont la France avec le FN pensent à s’en dissocier afin de reprendre les rênes de souveraineté propre à chaque pays et de repartir sur des bases nouvelles. La sortie de l’ OTAN est tout-à-fait salutaire car cela nous rendrait notre indépendance diplomatique et militaire. Un rapprochement avec la Russie nous remettrait dans les alliances historiques et nous permettraient de conduire des accords économiques bienvenues entre les deux pays. Les accords avec les Américains nous sont toujours défavorables, n’oublions pas, entre autres, le jeu joué par les Américains osant écarter Peugeot du marché avec l’ Iran pour ensuite en favoriser un autre. N’oublions pas non plus que les Américains n’ont eu de cesse de torpiller Concorde. Eloignons-nous des Américains et de Bruxelles pour nous rapprocher de la Sainte Russie. Les Ukrainiens ne peuvent pas s’en sortir seuls, ils ont fait le bon choix car ils nous ont sauvés de la présence américaine très dangereuse à cet endroit stratégique. D’ailleurs ils étaient derrière cette insurrection avec leurs OGN soit-disant humanitaires, ce sont en réalité des agents de la CIA. La présence de Mac Cain & Kerry en disait long sur les intentions américaines. Les Polonais ont tort de faire confiance aux Américains; ils en sont restés à leur vieil antagonisme entre leur pays et la Russie; ils refusent de voir que le monde a changé; les plus avertis préféreraient des accords avec leurs proches voisins plutôt qu’a

  • christiane , 21 décembre 2013 @ 17 h 32 min

    plutôt qu’avec un pays qui se dit démocratique et qui ne l’est pas du tout si on prenait la peine de prêter attention à leurs lois surtout les dernières votées par le gouvernement fédéral ces dernières années.
    Peut-être qu’ils devraient plutôt mener une sérieuse enquête sur les causes de l’accident qui causa, assez récemment, le décès de leur premier ministre. Ne voulait-il pa

  • christiane , 21 décembre 2013 @ 17 h 35 min

    ne voulait-il pas se rapprocher de la Russie?
    Si nos médias officiels sont si acharnés contre Poutine, raison de plus pour lui être favorable.

  • diditte , 21 décembre 2013 @ 19 h 55 min

    Bien étrange que mon commentaire ait été supprimé! Qui sont les censeurs et payés par qui?????

  • olex , 21 décembre 2013 @ 20 h 15 min

    Très bon article! Et encore l’auteur reste très modéré dans l’expression de son opinion
    concernant poutine.
    La lecture des articles favorables à cet individu sur les sites patriotiques français me laisse pantois. Je bouillonne à l’intérieur chaque fois, les arguments se bousculent dans ma tête, les uns plus solides que les autres… Mais à la fin je laisse tomber comme on laisse tomber toute idée de démontrer à quelqu’un une évidence. L’évidence n’est pas démontrable, un point c’est tout.
    Ouvrez les yeux, réveillez vous, vous êtes ensorcelés par ce méchant troll!

  • J.75 , 21 décembre 2013 @ 20 h 28 min

    Le problème est à mon avis lié à une notion de l’hégémonie relative face au monde. Entre les deux pays réputés conservateurs évoqués (donc vus très positivement par nous lecteurs de NDF) que sont la Pologne et la Russie, le fait est que la Russie a une plus grosse hégémonie que la Pologne.

    Je ne pense pas que les gens favorables à la Russie, (enfin ça dépend de leurs orientations politiques et philosophiques) soient de facto hostiles au parti polonais PiS de Kaczynski et à la position polonaise sur les valeurs et sur la tradition conservatrice. Ce qu’ils voient, je pense, c’est que sur le plan hégémonique mondial, donc face au “mondialisme libertaire” issu des lobbys LGBT anglo-saxons et soutenus par Cameron, Obama, Hollande et leurs portes-monnaies respectifs, qui représentent tout de même des pays du Conseil de Sécurité, la Pologne n’a pas actuellement le statut de puissance mondiale qu’a la Russie en particulier celle de Poutine pour faire “rempart” à cette coalition de “progressistes”.

    La Pologne semble très bien résister face aux attaques des lobbys groupusculaires (le choix de rejeter le Pacs du fait de l’exemple français, la décision de garder le crucifix à l’Assemblée), mais je reste dubitatif qu’elle pourrait en l’état actuel des choses être la chef de file de l’opposition occidentale au rouleau compresseur libertaire, du fait de la vision hégémonique qu’ont les “progressistes” puisque à la tête de pays du Conseil de sécurité et ne prenant pas au sérieux les pays n’en faisant pas partie (donc Pologne, mais aussi Hongrie et même Espagne).

    Les choses peuvent changer je le conçois, mais dans l’état actuel des choses, l’on prend en référence (du moins chez les conservateurs de droite, je ne peux me prononcer pour les nationalistes ou les légitimistes) la Hongrie de Viktor Orban ou la Pologne héritée de l’ère Kaczynski (et désormais on peut considérer aussi le Partido Popular de Rajoy en Espagne), mais plutôt comme des modèles d’inspiration à suivre pour la politique future que comme les meneurs mondiaux d’une réaction au “progressisme”, donc tenir tête aux chefs d’Etats Anglo-saxons progressistes (USA & GB) et être en mesure de peser dans cette confrontation de positions, comme peut le faire Poutine du fait de son charisme et de son statut de chef d’Etat russe.

  • Marie , 22 décembre 2013 @ 2 h 47 min

    Christiane, vous osez faire la leçon aux Polonais alors que vous ne connaissez rien à la Russie et sa politique à l’Est, vous vous bercez d’illusions sur elle.

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