par Guillaume de Thieulloy*
Jeudi 17 novembre au soir, mon vieil ami Daniel Hamiche m’avait invité à parler dans son émission de Radio Courtoisie d’une lettre ouverte que j’ai cosignée avec lui à propos du énième montage de la pièce « Le Vicaire », stigmatisant la prétendue inaction de Pie XII devant le drame vécu par les Juifs d’Europe dans l’Europe occupée par les nationaux-socialistes.
Les historiens sérieux savent que cette pièce est une œuvre de propagande, composée par le département D (pour désinformation…) du KGB. Et qu’elle est fort éloignée de la réalité. Volontairement, dans cette lettre ouverte, nous n’avons cité, pour répondre au montage stalinien, que des historiens israélites – et mentionné, non sans malice, je le reconnais, que le seul pays où la pièce ne fut jamais jouée est précisément Israël, qui sait bien ce que les Juifs d’Europe devaient au Pape Pacelli.
Mais tout cela n’est guère original. Sans doute les « trous » dans la biographie de l’auteur, Rolf Hochhuth, et sa sympathie pour le révisionnisme, sont-ils moins connus, mais je laisse volontiers de plus compétents que moi répondre aux questions que nous avons posées (sans, naturellement, obtenir le plus petit début de commencement d’explication de l’intéressé, naguère consulté par Daniel Hamiche !).
Sortant de la radio avec un autre ami, Me Jérôme Triomphe, venu, lui, pour évoquer les différents procès intentés par l’AGRIF contre les dernières pièces christianophobes, nous avons poursuivi tous les deux, dans les rues de Paris, la conversation sur la christianophobie.
Et je m’étonnais devant lui de l’usage du terme « fondamentalistes chrétiens » par la quasi totalité de la « grosse presse » pour désigner les jeunes gens qui récitent le chapelet ou portent des banderoles dans ces spectacles.
J’ai une idée assez précise du niveau culturel de la classe parlante française, mais ce nouveau vocable me paraissait tout de même exotique. Une connaissance minimale du dossier suffisait à savoir que l’immense majorité de ces jeunes était catholique, alors que le fondamentalisme chrétien est la doctrine de certains protestants nord-américains.
Pourquoi donc cette expression ? Et pourquoi pas les noms d’oiseaux plus classiques, comme « intégristes », « traditionalistes », etc. ? En évoquant la figure d’Anders Breivik, ce Norvégien qui tua en juillet dernier 77 personnes, et qui avait, lui aussi, qualifié de « fondamentaliste chrétien » – avec plus de bon sens, puisque l’intéressé se désignait, paraît-il, lui-même comme « protestant traditionnel » (même s’il avait aussi été franc-maçon et semblait avoir un parcours religieux et politique passablement complexe) –, Jérôme Triomphe m’a permis de comprendre.
Ce que les médias veulent faire comprendre (sans pouvoir le dire clairement, sous peine de s’exposer à des poursuites judiciaires), c’est que ces jeunes catholiques priant devant des théâtres sont aussi dangereux que leurs contemporains, islamistes radicaux, qui sont passés des banlieues européennes aux différents fronts du djihad. Comme Breivik, ils seraient prêts à tuer pour défendre leur « idéologie ». C’est évidemment un mensonge grossier. Mais comment les téléspectateurs pourraient-ils s’en rendre compte ? Personne n’est venu leur expliquer que les catholiques, fussent-ils traditionalistes, ne pouvaient pas être « fondamentalistes ». Tout ce qu’ils retiendront, c’est que des hordes sauvages de « fondamentalistes chrétiens » déferlent sur la capitale, aussi dangereuses – plus même, qui sait ? – que les fondamentalistes islamistes des vallées d’Afghanistan ! Les mots ne sont pas innocents…
*Guillaume de Thieulloy est directeur du portail Riposte catholique [[email protected]]
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