Entretien avec Frédéric Pichon, avocat au barreau de Paris et vice-président du SIEL, un parti souverainiste membre du Rassemblement Bleu Marine, qui organise une manifestation contre l’invasion migratoire jeudi 24 septembre prochain à 19h30, à proximité de l’ambassade d’Allemagne 24 rue Marbeau 75116 Paris (métro Porte Maillot ou Porte Dauphine) :
Pensez-vous vraiment que manifester est utile ?
En dehors de la période électorale, de quels leviers disposent la société civile et le peuple pour se faire entendre sinon le clamer haut et fort dans la rue ? Nous avons des élites totalement coupées du peuple qui prétendent imposer à l’insu des citoyens, une immigration massive et sans précédent avec des conséquences irréversibles sur son identité sans compter sur les problèmes de chômage, de logement et de sécurité. Cette manifestation ne prétend pas être un fusil à un coup mais l’amorce d’un réveil du peuple français contre les élites. Il faut que dans toute la France, les patriotes manifestent pour dire non à ce diktat imposé par ceux là mêmes qui sont responsables des guerres notamment en Syrie ou en Libye.
L’Eglise catholique et ses représentants ne nous demandent-t-ils pas d’accueillir notre prochain ?
L’évangile du bon samaritain s’adresse de manière concrète à celui que nous rencontrons sur notre route. Qui est mon prochain ? Cela ne doit il pas commencer par mon frère, ma mère, ma sœur ou encore le SDF qui est en bas de ma porte ou de ma station de métro ? La charité n’est pas un principe universel abstrait mais se manifeste par des actes concrets. On n’aime pas l’humanité en général. Par ailleurs sur le plan politique l’Eglise a toujours reconnu le droit des Etats à réguler l’immigration. La charité n’exclut pas la prudence. Un prieur d’Abbaye ne pratique-t-il pas le discernement avant d’appliquer la règle de l’hospitalité ? Saint Thomas n’évoque-t-il pas l’amour de dilection et de préférence ? Ce débat est un faux débat soulevé par des gens mal formés qui réagissent sous le coup de l’émotion sans réfléchir aux conséquences concrètres.
Pour terminer sur cette question, je donnerai la parole à une homme d’église qui sait de quoi il parle puisqu’il est religieux irakien, le père Ephrem Aza :
“Ce que l’Occident propose aujourd’hui est complètement stupide et naïf. Il ne faut pas entrer dans la pitié dangereuse et dans la sensiblerie des gens. C’est vrai, le peuple français est très généreux, j’en suis témoin, et les gens vont ouvrir leurs portes. Mais est-ce une solution ?”
“Il faut avoir du discernement et comprendre les causes de cette crise, notamment en Syrie et en Irak. Sur place, nous avons en face de nous Daech et d’autres islamistes qui vont dire : ‘Puisque l’Occident chrétien vous accueille, allez-y. Ils vous ouvrent les bras, allez-y… et ce pays n’est plus le vôtre. Il y a aussi un appauvrissement total de ce pays, parce que ceux qui partent, ce ne sont pas seulement malportants et les pauvres, c’est aussi toute la richesse intellectuelle, sociale, qui avait beaucoup de talent et de qualifications”.
Est-ce que cette vague sans précédent n’est pas une bénédiction au sens où la grenouille (le peuple) va cesser d’être ébouillantée à petit feu et que, la température montant désormais très vite, il va enfin réagir en rejetant définitivement l’UE et en se prononçant par Marine Le Pen en 2017 ?
Il est certain que cette situation ne fait que mettre en relief la pertinence des prédictions faites depuis des années par le Front National non seulement concernant l’immigration mais également la dénonciation des accords de Schengen et la soumission de la France aux intérêts américains, saoudiens ou Qataris. Si nous avions quitté l’espace Schengen beaucoup plus tôt et soutenu Bachar el-Assad contre le rebelles, nous n’en serions pas là. Cette situation est le fruit des politiques de François Hollande, Fabius mais avant lui de Nicolas Sarkozy.
Cependant la politique du pire est la pire des politiques et je ne souhaite pas que la situation s’aggrave pour ouvrir les yeux des compatriotes. Je préférerai qu’ils en prennent conscience sans que la situation ne devienne irréversible. Malheureusement la nature humaine est ainsi faite qu’il faut parfois être au bord du gouffre pour réagir.
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