Taubira, la récidiviste ?

Le duo police-justice est un des airs les plus connus de la cinquième République : le ministre de l’Intérieur fronce le sourcil, veut terroriser les terroristes, s’en prendre aux sauvageons et à la racaille, les traiter au Kärcher, tandis que celui de la Justice brandit la hiérarchie des normes au sommet de laquelle la déclaration garantit l’État de Droit. À l’époque où Sarkozy était ministre, le ténor de la place Beauvau l’emportait. Quelle que soit sa volonté de ressembler à son prédécesseur, Manuel Valls qui a dû reconnaître la montée de la délinquance, notamment pour les cambriolages et les vols, s’en tient à la répétition impuissante du mot « inacceptable ». Voilà toute sa réponse lorsque plusieurs centaines d’habitants d’un quartier prétendent contester le contrôle d’identité parfaitement légal d’une femme en niqab et justifier la violence du mari à l’encontre des représentants de l’ordre. À Trappes, comme ailleurs, la République n’est désormais plus partout chez elle. Et c’est dans ce climat que la terrible Christiane Taubira concocte une loi laxiste pour éviter la prison, école de la récidive à ces chers délinquants, victimes de l’injustice sociale, qui ont déjà peu l’habitude d’y aller avant un certain nombre de récidives, justement. Dans le duo, elle a depuis longtemps pris le pas sur son partenaire pour imposer l’idéologie au pragmatisme.

Car la Garde des sceaux est avant tout une idéologue. Elle est animée par un ressentiment profond contre l’ordre établi qui lui dicte une volonté farouche de le renverser, comme si cet ordre n’était pas avant tout celui de la République : cette République qui a montré sa capacité de réaliser la Justice en Guyane comme ailleurs. Le premier gouverneur à se rallier à De Gaulle était un guyanais, Félix Eboué, et l’un de ses principaux opposants, Président du Sénat, et donc second personnage de l’État, Gaston Monnerville était aussi guyanais. Néanmoins, Christiane Taubira a attaché son nom à une loi en 2001, qui concentre l’esclavage sur l’Atlantique, incrimine clairement notre pays, impose l’enseignement de cette page de l’histoire et menace de poursuites pénales qui la mettrait en cause. Cette loi mémorielle et liberticide, que la droite n’a pas abrogée ni soumise au Conseil constitutionnel, contrairement au malheureux amendement sur le rôle positif de la présence de la France outre-mer, est avant tout le cri d’une « communauté » qui s’estime victime de la France, qui n’était d’ailleurs pas encore la République. Depuis, une seconde loi Taubira a été votée. Là encore, une « communauté » prétendument victime d’une société pourtant connue pour être très tolérante à son égard, a obtenu un renversement des perspectives, faisant droit à ses revendications contre la résistance de l’ordre établi « hétérosexuel ». Après la France des colons et la sexualité traditionnelle, à quoi va-t-elle encore s’attaquer ?

“Après la France des colons et la sexualité traditionnelle, à quoi Christiane Taubira va-t-elle encore s’attaquer ?”

Le troisième acte va se jouer à la rentrée avec une nouvelle loi Taubira qui veut démanteler le dispositif répressif hérité de Sarkozy. L’idéologie est toujours la même : la société injuste crée la délinquance qu’elle réprime par l’enfermement qui entraîne la récidive. Il faut donc renverser le système. Avec un total aveuglement sur les faiblesses du système carcéral, notre ministre révolutionnaire rend la prison responsable du crime, veut donc en diminuer l’usage, et comme d’habitude multiplier les agents de probation et de réinsertion, souvent eux-aussi pétris d’idéologie et dont l’efficacité est pour le moins douteuse. Ce choix idéologique absurde mérite cependant un triple éclairage : d’abord, il correspond à l’impératif budgétaire constant qui fait que la France, loin d’incarcérer davantage que les pays comparables a en fait construit moins de cellules. La surpopulation carcérale n’est pas un effet de lois trop répressives, mais de l’impossibilité matérielle de les appliquer. Tous les gouvernements, y compris sous Sarkozy ont donc répondu à un impératif de gestion hôtelière entraînant peines de substitution, non application des sanctions prononcées et libérations anticipées. En 2011, 85 000 peines de prison étaient « en attente » ! En second lieu, la politique pratiquée sous le mandat présidentiel précédent était moins cohérente qu’on le dit. Certes, il y a eu le concept de « peine plancher » mais les magistrats en ont fait ce qu’ils ont voulu. Certes, il y a les « rétentions de sûreté », mais il y a eu aussi la Loi Pénitentiaire qui dégoulinait de bons sentiments à l’égard des malheureux condamnés et avait développé les peines excluant l’incarcération pour des actes justifiant deux ans de prison. Comme dans tous les domaines, Sarkozy a fait tout et son contraire. Le bracelet électronique, ce gadget paraissait alors la meilleure des solutions. On sait aujourd’hui qu’elle a des failles.

Enfin, une réforme courageuse et efficace passe par deux étapes : d’abord, l’application la plus rapide et sans coup férir des peines. Ce n’est pas la prison, mais l’impunité et le laxisme qui règne dans les lieux d’enfermement qui font croître la criminalité. Ensuite l’utilisation systématique du travail dans la répression de la délinquance. Le Travail d’Intérêt Général doit être mis en oeuvre méthodiquement pour les primo-délinquants condamnés à six mois au plus. La Suisse a développé avec succès ce type de sanction, qui doit pouvoir se situer dans des lieux spécifiques. Le travail doit être obligatoire dans les prisons. Il doit servir d’abord à l’indemnisation des victimes, ensuite à la couverture des frais d’hébergement et enfin à la réinsertion du condamné à travers une qualification professionnelle obtenue durant sa détention. L’idée que la privation de liberté, avec télévision, sport et détente, formation, vivre et couvert assurés, constitue la totalité de la peine est absurde. Cette conception justifie d’ailleurs la longueur des peines pendant l’exécution desquelles les victimes sont effectivement à l’abri des récidives. La rigueur de la vie carcérale et l’obligation imposée de réparer les dommages subis par les victimes, le tort fait à la société et de se réparer soi-même par le travail devraient être au coeur de la Justice pénale.

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174 Comments

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  • 0 / 10
  • mariedefrance , 22 juillet 2013 @ 13 h 57 min

    merci de confirmer 973JG.
    je vous embrasse !

    nous allons faire suivre vos infos afin que les métropolitains encore endormis sachent à qui ils ont à faire.
    Je ne doute pas de sa traitrise.
    Merci.

  • azerty , 22 juillet 2013 @ 14 h 26 min

    Ne tombez dans le vocabulaire qui veut que l’on “profane” un cimetière juif ou musulman mais que l’on “vandalise” un cimetière chrétien.
    Le vocabulaire est choisi avec soin. Il n’y a rien d’innocent. Les média signifient par là tout leur mépris à l’égard du christianisme.
    La différence sémantique est immense, car l’on ne profane que ce qui est sacré, donc ce qui diffère des choses profanes, du quotidien.

  • monhugo , 22 juillet 2013 @ 14 h 55 min

    “New-York 1997” (“Escape from New York”), je pense, de John Carpenter (1981). Pas mal, mais un brin “vieilli”. La suite, “Los Angeles 2013” (“Escape from LA”), est sortie en 1996. Toujours par Carpenter, et toujours avec Kurt Russel dans le rôle principal (“Snake Plissken”). Redondant.

  • Tintin , 22 juillet 2013 @ 15 h 22 min

    @Gisèle :

    Ils existent déjà.

  • Isabelle , 22 juillet 2013 @ 15 h 24 min

    Nous n’avons pas de crédits pour créer des prisons mais nous en avons pour participer à la construction de mosquées supplémentaires…
    Taubira comme Garde des Sceaux est “inacceptable”….elle n’est pas Juriste,n’a jamais exercé une profession juridique,n’a jamais été formée (droit, criminologie etc) dans ce sens. Elle a fait des études de sciences économiques (grâce à la France). Elle n’est pas dans son élément. Par contre il serait intéressant de connaître les membres de son Cabinet ( entre autres: la Sihem Souid proche des Indigènes de la République auteur de “Omerta dans la police”qui lui a valu des problèmes). Et les autres membres?
    Comment peut -on avec ce genre de personnes en arriver à modifier le Code Civil, les institutions, la Société sans que le
    Peuple ( qui n’est pas consentant) puisse contrecarrer cela? Il doit bien exister des recours en annulation contre ces décisions passées à la sauvette .
    Il est manifeste que Taubira n’aime pas la France en tant que Nation issue de toutes ces générations d’hommes qui ont souffert, et même donné leur vie pour Elle. Cette femme qui ne nous ressemble pas avec son déguisement ridicule,sa vulgarité ( et son incompétence ) devrait être retirée de son poste si le Gouvernement était un peu plus lucide….

  • Tintin , 22 juillet 2013 @ 15 h 25 min

    On fait mieux :

    Un terrain vague + des tentes + des barbelés = une prison pas couteuse.

  • Tintin , 22 juillet 2013 @ 15 h 31 min

    @Ladelphinette :

    Etes-vous une femme battue ?

    Pourquoi rappeler Sarkozy alors ?

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