G20, Rio+20… “C’est la foire aux vanités. On se sert de longues poignées de main, on sourit, on pose en groupe comme pour les photos de classe de notre enfance, on plaisante, on badine, on pérore, on plastronne, on conférence de presse, on rencontre au sommet, on communiqué final, on se félicite, on se satisfait, on se congratule, on sauve l’Europe, on sauve l’Europe, le monde, la planète…” ironise jeudi matin Éric Zemmour sur RTL.
“De Gaulle brocardait en son temps le machin de l’ONU. Le machin a fait des petits. Les petits sont devenus grands, des gros machins. À l’extérieur du bunker, des milliers de flics sont sur les dents : des altermondialistes manifestent, des ONG tempêtent, des lobbyistes font des affaires. À Los Cabos ou à Rio, ce sont les mêmes rituels, les mêmes ritournelles, les mêmes ridicules. On jongle avec les sigles, les milliards, les mots.” Ces derniers “sont des prises de guerre. Au G20, on a mis le mot ‘croissance’ à toutes les sauces. François Hollande fait mine de croire que c’est pour lui faire plaisir.”
L’hyperclasse mondiale de sortie
“Il se pavane, notre Président, simplement heureux d’être là. Après le Mexique, direction Rio. C’est beau de se voir si beau dans le miroir des médias mondiaux. Personne n’a osé lui dire qu’à tous les G20, on exalte le retour à une croissance forte, durable et équilibrée. Les mots sont des prières. Des invocations de sorciers pour faire tomber la pluie.” Mais “parfois, des éclairs de réalité déchirent le rideau médiatique : c’est le regard mauvais, lointain du Russe Poutine assis aux côtés d’Obama. Il y a quelques années, on avait pu voir de même le Chinois tourner le dos à l’Américain comme un créancier furieux contre son débiteur impécunieux. En une image, surgit alors tout ce qu’on veut effacer, nier, gommer. Les rapports de force, les nations, leurs intérêts, les conflits, les peuples… Ah, terriblement vulgaire, tout ça !” se moque Éric Zemmour.
Le mythe de la gouvernance mondiale de la communauté internationale
“Si le Congrès de Rio ne débouche sur rien, c’est avant tout que les pays émergents ont deviné que les considérations écologiques avaient été exhumées par l’Occident pour ralentir leur développement économique qui devenait inquiétant pour lui”, estime l’éditorialiste réac’. “Si les Américains sont si soucieux du sort de l’Europe, c’est pour sauver leurs banques et parce qu’ils ont bien compris que l’euro ne serait jamais un rival pour leur cher dollar”, continue-t-il, cynique.
“Mais vite, les communiqués sont prêts : il faut plus d’Europe et plus de monde, plus d’écologie et plus de croissance, plus de coopération multilatérale et plus d’aides au développement. Plus de tout et plus de tout son contraire. Tous ces hauts dignitaires sont prêts à rentrer chez eux. Pendant quelques heures, ils ont communié tous ensemble dans le mythe de la gouvernance mondiale de la communauté internationale. Une religion universelle : tous les problèmes sont mondiaux, toutes les solutions mondiales, le monde est un village, et patati et patata… Parfois, innocents que nous sommes, [nous songeons] à la Tour de Babel qui avait tourné à la catastrophe, aux rêves d’empires universels qui ont tourné à la guerre. Et si la solution était le problème ? Une gouvernance mondiale pour qu’aucun ne puisse gouverner son pays…
Mais taisez-vous donc, mécréants, point de sacrilège pendant la messe !”
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