Les blogueurs en survivalisme « en vue » reçoivent beaucoup de questions, en moyenne deux à quatre par jour dans mon cas. C’est en quelque sorte un service public que nous offrons, nous les blogueurs.
Si certaines questions peuvent être résolues en quinze secondes, d’autres nécessitent des réponses élaborées et certaines n’en trouvent pas, à cause notamment des inconnues.
La particularité des questions, c’est qu’elles révèlent soit un problème, soit une lacune. Or, chez les Français, j’identifie une attitude très répandue et, malheureusement, elle est potentiellement mortifère. Rassurez-vous, les Belges ont la même attitude, les Québécois leurs propres faiblesses, qui sont différentes, et ainsi de suite.
Voyez-vous, la France jouit d’une situation exceptionnelle qui permet à ses citoyens (et aux autres qui lui sucent la moelle) de bien vivre. Dès le Moyen Âge, la France était réputée pour sa qualité de vie exceptionnelle et ses récoltes abondantes.
Bien que les villes se soient considérablement étendues depuis, la France demeure un pays agricole, qui a certes perdu en la matière des plumes depuis 50 ans, mais qui reste quand même capable de nourrir sa population et bien plus.
Cette force collective devient faiblesse individuelle chez les survivalistes français.
En effet, la majorité des questions qui me sont posées par mes lecteurs français affirment ou laissent penser que l’essentiel de leur préparation consiste en un sac d’évacuation, un plan pour quitter la ville et après, bah, on trouvera bien quelque chose ou pis, on ira vivre en forêt.
Selon les estimations il y avait, en 1492, environ 50 millions d’autochtones dans les Amériques, du Grand Nord jusqu’au Cap Horn, en passant par les Antilles et les florissantes civilisations Aztèques et Incas qui, à elle seules, regroupaient près de 40 millions de personnes, ce qui ne laisse que 10 millions pour le reste du territoire dont moins d’un million pour le Canada et pas plus de 250-300 000 pour l’Est du Canada, ce qui comprend le Nouveau-Brunswick la Nouvelle-Écosse l’Île-du-Prince-Édouard, Terre-Neuve et le Québec.
Un si vaste territoire, l’Est du Canada, qui compte si peu de population, cela ne signifie qu’une chose : les ressources ne supportent pas davantage de gens vivant en nomades ou en semi-nomades (Iroquois).
Comment des milliers, des dizaines de milliers de survivaliste français pourront-ils vivre de leur technique de bushcraft en forêt, sachant que vos forêts sont infiniment moins vastes et giboyeuses que les nôtres, bien qu’elles soient plus clémentes ?
J’avais estimé que si tous les chasseurs québécois allaient nourrir leur famille par la chasse, la population de cerfs et d’orignaux serait éteinte en six mois. Heureusement pour eux, les caribous vivent trop loin dans le nord pour qu’ils soient accessibles à l’ensemble de la population. Nous sommes environ 300 000 chasseurs, seulement…
La préparation chez les Français est généralement axée vers l’apprentissage du bushcraft et de la survie en forêt. Ce sont des loisirs qui peuvent se révéler temporairement utiles mais ce n’est jamais une manière permanente de vivre. La civilisation française est terrienne et agricole. Les Français qui croient que savoir évacuer vers la forêt les sauvera se préparent des lendemains incertains…
En 1940, les routes étaient paralysées par la masse de gens en évacuation. On mourait beaucoup sur les bas-côtés des chemins. Depuis la population a considérablement augmentée, s’est urbanisée davantage et les campagnes se sont vidées. Pire : certaines parties de la population sont urbaines depuis 2-3 générations et ne disposent d’aucune racine familiale active en territoire agricole.
Là se situe de réel drame. En Grèce, depuis le début de l’agonie de cette pauvre population, les Grecs ont fait un retour à terre. Ce que l’article en lien ne mentionne pas, c’est que la majorité des Grecs qui ont fui la ville retournent dans leur famille rurale ou dans leurs possessions à la campagne. Leurs racines campagnardes sont intactes, ce qui n’est pas le cas d’une majorité de Français, en particulier ceux issus de l’immigration.
La situation n’est pas sans espoir. Il existe beaucoup d’initiatives collectives d’acquisition d’une Base Autonome Durable, c’est à dire d’une ferme qu’on peut rendre autonome. Il existe aussi sur Facebook des groupes locaux de RSF, les Regroupement Survivalistes Francophones, qui couvrent tous les territoires où l’on parle et vit en Français, en Europe et Amérique. Pour l’Europe, c’est RSF-Mère, pour le Québec c’est RSF-Québec.
Ces groupes favorisent les regroupement concrets, le développement de liens personnels et le partage de ressources.
Si, toutefois, vous avez de la famille vivant de la terre ou ayant accès à la terre, je vous suggère de vous rapprocher d’eux et d’aller apprendre avec eux à travailler la terre, de préférence avec les techniques d’antan. Quand les temps durs arriveront, et l’UE comme leur Maître, les USA, y travaillent fort, il sera plus facile de vivre avec la terre que sans, en particulier si l’accès au pétrole est perturbé…
> Vic Survivaliste anime un blog.
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