Culotté. “La jeunesse française se fout strictement de ce que M. Marchais faisait pendant la guerre, ça lui est complètement égal. Ça intéressait plus la jeunesse de savoir ce qui se passe et comment le Parti communiste encaisse de l’argent, pour le dépenser après, notamment à la mairie de Bagnolet, ça intéresserait mieux de savoir comment Gaston Defferre dirige sa mairie socialiste qui n’est pas un modèle de société à Marseille !” explose Daniel Balavoine le 19 mars 1980 sur Antenne 2. Face à lui, le futur président de la République François Mitterrand, déjà candidat à l’élection présidentielle de 1981.
Et l’auteur-compositeur-interprète de continuer sur sa lancée : “Ce que je peux vous dire, c’est que la jeunesse se désespère (…) parce qu’elle n’a plus d’appui, elle ne croit plus en la politique française et moi, je pense qu’elle a, en règle générale et en résumant un peu, bien raison. Ce que je peux vous dire, c’est que le désespoir est mobilisateur et que lorsqu’il devient mobilisateur, il devient dangereux. Et ça, il faut que les grandes personnes qui dirigent le monde soient prévenues que les jeunes vont finir par virer du mauvais côté, parce qu’ils n’auront plus d’autres solutions”…
32 ans plus tard, les jeunes sont nombreux à s’apprêter à voter pour Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon.