Vendredi matin sur RTL, Éric Zemmour se félicite du refus jeudi par les sénateurs du non-cumul des mandats pour eux-mêmes. En effet, si ce projet de loi passe, “la Ve République sera encore plus déséquilibrée. La présidentialisation sortira encore renforcée. Le non-cumul aura les mêmes conséquences que le quinquennat. Les socialistes l’avaient imposé pour démocratiser des institutions trop monarchiques et il n’a fait que renforcer la présidentialisation du régime. Le non-cumul répètera et aggravera les effets des lois sur la parité et la diversité. On fera élire d’ancien collaborateurs, des parents, des fils, des femmes, des maîtresses. L’hémicycle sera vidé des dernières personnalités fortes au bénéfice d’apparatchiks dénués de convictions et de culture politique, comme aujourd’hui mais en pire. Ces non-cumulards seront propres sur eux mais ne représenteront que leurs partis politiques auxquels ils obéiront au doigt et à l’œil, leur carrière en dépendra exclusivement. L’Assemblée nationale ne sera plus, définitivement, qu’une chambre d’enregistrement des décisions du Gouvernement et de l’Europe. Le Sénat sera encore plus inutile et encore plus désuet, puisque la chambre censée représenter les collectivités locales… ne sera plus composée d’élus locaux. La haine du quinqua blanc, de sexe masculin, est le non-dit de cette réforme : on veut que l’Assemblée ait plus de femmes, plus d’enfants de l’immigration, on veut forcer la main de l’électeur rétif. Mais il n’y aura pas plus d’ouvriers qu’aujourd’hui. Comme avec les lois sur la parité et la diversité, on favorisera encore les classes moyennes-supérieures, on accroîtra l’entre-soi des élites qui pensent bien. Le cumul des mandats ne servait pas seulement à éliminer les rivaux locaux, mais surtout à faire monter les dossiers à Paris. Cet archaïsme tant dénigré a une relation existentielle avec le centralisme français. Ah, ce centralisme a bien des défauts mais assure vaille que vaille l’unité d’un pays qui a rarement été aussi fracturé qu’aujourd’hui. Demain, les maires des grosses métropoles passeront directement par l’Europe et les petites villes n’auront plus leur député-maire pour sensibiliser les ministères à leur destin déjà si précaire. Elles seront encore plus abandonnées tandis que la région parisienne se déconnectera un peu plus du reste du pays. Les inégalités régionales et sociales s’accroîtront, le sentiment du destin national commun s’affaiblira encore. C’est sans doute le seul objectif recherché que les socialistes atteindront.”
20 Comments
Comments are closed.