Générosités subventionnées

Le 16 avril le conseil municipal d’Amiens décidait de supprimer la subvention que la ville versait jusqu’ici au “Réseau Éducation sans Frontières” (RESF) et ceci bien qu’une centaine de militants de ce Réseau et de ce que L’Humanité appelle des “déboutés du droit d’asile” se soient, pour reprendre l’expression du journal communiste en date du 17 avril “invités au Conseil Municipal”. (1)

Cette pression n’a pas fait céder Mme Brigitte Fourré, Maire UDI d’Amiens, en raison notamment d’une pression encore plus forte, celle de la baisse des subventions de l’État central, la dotation globale de fonctionnement.

On pourrait tenir cette affaire pour simplement anecdotique, une broutille, d’autant que la somme porte sur 1 800 euros, qui, nous dit-on aussi, représentent 80 % du budget de l’association laquelle milite en faveur de l’immigration illégale. Au cours du débat on a pu apprendre que l’ancienne municipalité, “de gauche” consacrait “10 % du budget du Centre communal d’action sociale pour aider des personnes en situation irrégulière, sans prendre en compte les pauvres de nationalité française.” (2)

À noter que la Ligue des Droits de l’Homme, aujourd’hui satellisée par la nébuleuse communiste se trouve impliquée, et son vice-président amiénois ne manque pas de qualifier cette restriction budgétaire de “posture d’extrême droite”. Le mot est lâché. Les centristes de l’UDI, eux-mêmes si vigilants dans ce domaine se voient donc amalgamés à leurs pires ennemis. Bonne ambiance.

Au-delà de ce contexte on est aussi en droit de s’interroger que le principe même de ces associations subventionnaires.

Le RESF de la Somme, assemble, d’après ses partisans, près de 43 associations et syndicats.
 Et si ces 1 800 euros de subvention représentent “près de 80 % du budget employé par le réseau pour venir en aide aux sans-papiers résidant sur la commune” cela veut dire en fait que le “réseau” consacre environ 2200 euros, en fait, à une seule activité, la coordination d’une agitation, ou plus exactement la participation à des actions de militantisme politique pro-immigration dont on perçoit mal l’utilité publique, régionale ou nationale.

On peut imaginer que les sections locales de ces 43 associations et syndicats reçoivent, elles aussi, de concours venus des budgets publics, puisque depuis une série de lois échelonnées de 1988 à 2003 ce sont les partis politiques eux-mêmes qui reçoivent des subventions, décidées par les membres de ces partis.

Si nous comprenons bien les chiffres indiqués 80 % du budget de fonctionnement ne proviennent pas de leurs adhérents. Pourtant 43 associations cela devrait faire au moins 129 membres soit par adhérent une cotisation inférieure à 14 euros : somme minime, pensera-t-on que ces soi-disant “militants”, si généreux avec l’argent des autres, pourraient acquitter eux-mêmes ? Eh bien, non ! il faut que ce soit les contribuables qui payent.

On en vient même maintenant à l’idée de subventionner le “bénévolat” de façon indirecte en créant des “avantages retraites”.

Le détournement de la loi de 1901 devient de plus en plus flagrant. On est passé de la liberté de créer des associations, de façon d’ailleurs laxiste, au droit pour celles-ci de prélever leur dîmes de façon discrétionnaire sur les caisses publiques.

Plus exactement ces fonds, ces petits ruisseaux qui font les grandes rivières, sont alloués en fonction de la crainte que leurs dirigeants inspirent aux faiseurs d’opinions politiquement corrects.

Le fait même que “l’Huma” puisse monter en épingle ce petit accroc local à un système général, très répandu, prouve qu’il est dans son ensemble très établi : il n’existe d’ailleurs aucun agrégat crédible et actuel de l’ensemble de ces sommes perçues par les associations bien pensantes vivant au crochet des contribuables.

Si l’on souhaite entreprendre sérieusement un assainissement des finances publiques, on pourrait commencer par la suppression de toutes ces subventions.

Si les membres de ces associations sont tellement bons et généreux qu’ils commencent à cotiser, à leurs frais, pour leurs bonnes œuvres.

> Jean-Gilles Malliarakis anime le blog L’Insolent.

Apostilles :

1. Cf. L’Humanité du 17 avril.

2. Cf. Nouvelles de France du 18 avril.

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2 Comments

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  • sergteG , 21 avril 2015 @ 7 h 42 min

    « Nous élus, on est pas fait pour rogner, les besoins sont en hausse et il est dans nos gènes de répondre à la demande » a déclaré la présidente du conseil régionale de Franche-Comté il y a quelques mois. Suite à cette déclaration je lui ai fait le courrier suivant :

    Cette déclaration permet de comprendre les dérives de la fiscalité et de l’endettement public en général et de celui de la région Franche-Comté en particulier.

    Je voudrais aussi bénéficier de votre générosité naturelle. Il me serait agréable que vous répondiez favorablement à la demande des contribuables de voir leurs contributions obligatoires diminuer. Cette diminution permettra de ne pas rogner les besoins qu’ils désirent satisfaire selon leurs propres choix.

    Je suis bien conscient que si vous répondez favorablement à ma demande, vous serez frustrée de ne pouvoir répondre aux nombreuses demandes par ailleurs. C’est pourquoi je vous propose de créer une association « Génétiquement Généreux ». Elle aura pour objet de fédérer autour de vous tous ceux qui bénéficient de ce don divin que la nature a introduit dans leurs gènes. Ces très très nombreuses personnes pourront exprimer leur générosité biologique avec leurs propres deniers. Tous nos concitoyens seront satisfaits :
    – Les GG qui pourront dispenser librement et généreusement leurs fonds pour répondre à la demande.
    – Les contribuables qui pourront serrer égoïstement leurs économies par devers eux.

  • penelope , 21 avril 2015 @ 16 h 57 min

    c’est bien de faire les généreux avec l’argent des autres;moi si je reçois quelqu’un je ne demande pas au voisin de payer,si je n’en ai pas les moyens je ne reçois pas.

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