Tribune libre de Pierre-François Ghisoni*
Le 14 avril 2005, le président Jacques Chirac avait organisé sur TF1 un débat bien encadré pour écouter les attentes sociales de la jeunesse. L’intention était a priori louable, nonobstant les arrière-pensées politiciennes : il se débattait et s’impliquait pour le référendum du 29 mai 2005 concernant l’Europe… et on vu la suite.
Mais tous les téléspectateurs, commentateurs, participants notèrent que le président semblait déconnecté de la jeunesse.
L’euphémisme était de mise. On aurait pu aussi bien dire qu’il n’était plus dans le coup. En réalité la suite devait montrer qu’il était déjà déconnecté de la réalité et de ses neurones.
Mais, pour déconnecté qu’il fût, il avait tenté de rencontrer la jeunesse de son pays. Mettons cela à son crédit.
Alors Hollande ? Confronté à une jeunesse qui refuse sa loi, qui veut célébrer la vie naturelle, qui refuse la marchandisation des corps, qui chante l’espérance, prie en retenue personnelle, lit des poèmes, se retrouve dans les grands textes de la littérature française, reste pacifique, déterminée, veille, armée de ses lumignons, que fait Hollande ?
Il envoie sa garde prétorienne, pousse ses pseudo-civils perturbateurs dans les manifestations, dévoie la fonction réelle des forces de l’ordre, en démunit les endroits où l’unité du territoire est menacée, gaze, matraque, arrête, met en garde à vue, lance l’anathème, menace, ment, et se retire dans ses craintes, son mépris, sa tour d’ivoire aux fondations de boue.
Alors, pourquoi ? Pourquoi agit-il ainsi ?
Mondialisme ? Certainement. Volonté de détruire notre civilisation ? Il ne s’en cache pas. Pris à son propre piège politicard ? Sûrement. Incapable de revenir à une saine gestion de crise ? La preuve est quotidienne.
Mais la réalité s’impose : Hollande est nu, comme le fameux roi du conte, et, comme dans le conte, seuls les jeunes le sentent, le disent, le montrent.
Que reste-t-il à cet homme nu ? Se draper dans son chiffon rouge marqué « homophobie ».
Mais que fait-il à force de l’agiter ? Il dévoile ses « propres »… phobies.
Quel compte personnel a-t-il à régler avec la jeunesse saine et porteuse de vie ? Peut-être même avec sa propre jeunesse ? Quelle faille veut-il cacher ? Quel compte personnel avec lui-même veut-il apurer ?
Et si Hollande était « jeunophobe » ?
Et si revenant au vrai sens du mot « homophobie », à savoir « phobie du même, donc de de soi-même », du préfixe « – homo » (le même, semblable), Hollande n’était que le premier homophobe de France ?
Il faudra bien que les véritables antihomophobes (ceux qui refusent la phobie du semblable) étudient la question… Hollande le mérite, et tant d’autres avec lui.
*Pierre-François Ghisoni (blog) est écrivain et éditeur.
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