Laurent Wauquiez ou l’avenir de la liberté d’opinion

par Pascaline Leroy

Les Françaises et les Français veulent-ils façonner des carrières ou souhaitent-ils encourager des destins ? Possèdent-ils encore la plus infime confiance dans cette langue de bois politicienne ou désirent-ils , au contraire, entendre un exemple, une émanation voire un simple effort de franchise dans des déclarations de plus en plus stéréotypées de responsables qui n’ont de responsables que le titre ? Désirent-ils à ce point continuer à être considérés comme des êtres puérils et seulement destinés à l’obéissance en autorisant certains à dénier à un responsable politique le droit de s’exprimer ? Monsieur WAUQUIEZ, loin d’être en colère, devrait être un homme plein d’espoir après la publicité subie, à défaut d’être consentie, de ses propos. Bien sûr, le procédé est condamnable. Etre invité à une conférence sans avoir autorisé l’enregistrement de son intervention et sa reproduction à des fins publiques ne relève pas, à tout le moins, de l’élégance. Mais des étudiants présents ont signifié leur désapprobation et le directeur de l’école, conscient sans doute de la crise de confiance provoquée par cet incident, a manifesté ses regrets sur le procédé. Reste que l’une des questions fondamentales soulevées dans cette affaire se trouve peut-être dans l’avenir sérieux et crédible des conférences et des colloques en France. Au vu de la polémique soulevée, les futurs conférenciers peuvent en effet nourrir de légitimes inquiétudes sur le contenu de leurs propos. Devront-ils rester dans le périmétre convenu et scolaire d’un sujet ou pourront-ils, les chemins de la réflexion aidant, emprunter des métaphores et des exemples pour illustrer leurs exposés et répondre ainsi aux questions du public ? Considéreront-ils ce dernier comme une somme d’ adultes doués de réflexion et donc responsables et respectueux de la liberté d ‘expression ou devront-ils s’habituer à certains comportements de spectateurs et d’ auditeurs oublieux des plus élémentaires règles d’un Etat de droit mais experts dans le cadre d’ un Etat policier ? De même, si certaines personnalités utilisent leur liberté d’expression et d’opinion, comme le veulent les traditions de délibération et de participation, héritages du patrimoine européen, seront-ils soumis à l’opprobre de nombre de parlementaires voire aux commentaires simplistes de complotisme ou de « fausses informations » dont est affublé Monsieur Wauquiez actuellement. Si diffamation il y a , il existe un code pénal. L’exclusion comme le lynchage ne sont guère des méthodes d’un pays qui proclame urbi et orbi la Déclaration des droits de l’homme. S’il est à craindre que la Révolution française ne soit pas encore terminée pour certains, l’avenir de Monsieur Wauquiez sera ainsi un précieux indicateur pour mesurer l’avenir de la liberté de penser.

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4 Comments

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  • COLMAR , 21 février 2018 @ 2 h 49 min

    Rassurez vous, il n’est pas de droite et pliera devant les ligues de vertu et autres groupes de pression. C’est un joueur de pipeau.
    Faudrait lui rappeler que les Medef et Cgpme ont été allègrement rackettés par le Rpr devenu Ump devenu LR (cf affaire Pénélope Fillon recel d’abus de biens sociaux)pour payer des maires adjoints de Paris – dirigée à l’époque par Chirac secondé par Ali Juppire. Wauquiez n’est qu’un pâle receleur. Aux dubitatifs, je pourrais faire un topo…
    Ah j’allais oublier Stéfanini employé fictif de cette mairie, condamné à 8 mois de prison avec sursis pour recel de prise illégale d’intérêt par la Cour d’Appel de Versailles. Employé bidon!!!
    Ces cyniques se lamentent de voir le coût salarial du travail et la pression fiscale insupportable. Et les électeurs revotent pour les mêmes!
    Wauquiez, planche pourrie!

  • Pierre 17 , 21 février 2018 @ 4 h 13 min

    E.M., E.M. ÈRE du MENSONGE. Il est inconcevable que nous vivions dans le mensonge et que l’on s’étonne lorsque les dirigeants, les politiciens, les merdias, les scientifiques, les patrons, les commerçants, …mentent. J’eus un patron à qui, non sans raison, j’ai dit : “Je ne te reproche pas de mentir au client ou à moi-même mais je ne supporte pas que tu te mentes à toi-même.” E.M. ÈRE du MENSONGE.

  • serge , 21 février 2018 @ 9 h 37 min

    Oui, Juppé a “cramé” les finances de Bordeaux. : selon la situation financière publiée par le Trésor public, la capacité d’autofinancement nette de Bordeaux en 2016 est de moins 5 € par habitant. Cette situation est illégale. D’autant plus qu’il faudrait disposer du compte administratif pour s’assurer que certaines créances n’ont pas été repoussées sur 2017, ce qui serait aussi illégale, mais c’est une pratique hélas très courante. Quant à la fiscalité elle est de 1036 € par habitant et la dette de 1386€ par habitant.

  • a.oleron , 21 février 2018 @ 12 h 38 min

    Encore lui! Il ne se passe rien en France autre que cet individu et ses reculades!

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