« C’est un terrible avantage de n’avoir rien fait, mais il ne faut pas en abuser » disait Rivarol. Cette phrase résume parfaitement le candidat que le microcosme veut imposer aux Français. Il y a dans cette manipulation deux signes révélateurs. Ses auteurs nourrissent un mépris abyssal pour le peuple français et imaginent qu’on peut lui faire gober n’importe quoi, notamment qu’un candidat sans programme ni majorité pourra conduire le pays sur sa bonne mine. Qu’un Bergé soit sur ce coup n’a rien d’étonnant. L’ère du vide a trouvé son homme, vide lui aussi. Macron affirme que le programme ne doit pas être au cœur d’une campagne. En somme, les Français, aveuglés par le lynchage mené contre Fillon, devraient choisir un Président sur son profil télégénique, un candidat dont on ne sait pas au juste ce qu’il va faire, ni avec quelle majorité il le ferait. Tout ça pour éviter Marine à l’issue du second tour puisque Fillon aura été éliminé au premier si l’opération judiciaro-médiatique réussit. En second lieu, on perçoit dans cette manœuvre la tentative de faire élire un panneau publicitaire comme Chef d’Etat, une sorte de village Potemkine à lui seul, qui aurait repeint la France aux couleurs d’un avenir radieux, en cachant soigneusement les vrais problèmes. Le microcosme qui le soutient a les moyens de les ignorer superbement, entre les quartiers « bobos » de la capitale et les plaisirs somptueux et raffinés de Marrakech. Les quartiers qui brûlent ne l’embarrassent pas. Hors du périphérique, et plus encore en province, la France sent le rance. On n’y respire que dans les aéroports en partance vers les paradis exotiques et les secteurs branchés du monde.
L’élection présidentielle devrait être pour BFM et Cie une élection à la gomme. Les mêmes qui dessinent la France avec une gomme en effaçant son identité et ses frontières, veulent faire élire un candidat lui aussi sans contour, un rêve d’avenir en creux. Il n’existe que parce que tous ceux qui ont une réalité auront disparu pour laisser place à celui qui n’a rien fait ou si peu qu’on peut lui prêter tous les mérites, un candidat virtuel à défaut d’être vertueux. On ne sait ce qu’il est : est-il fonctionnaire ou banquier ? Est-il de gauche ou de droite ? A-t-il ou non utilisé les moyens de son ministère pour lancer sa campagne ? Quelle est sa situation fiscale ? Manifestement porté par une bonne partie de la presse et des médias, le candidat jouit de liens et d’amitiés qui trahissent un ancrage dans la gauche sociétale, celle qui ne méprise pas l’argent, mais les Français au point de penser qu’elle peut faire prendre au peuple des vessies pour des lanternes si le plan de communication est bien mené par de bons professionnels. Après un passage par la commission Attali, les 2,4 millions d’Euros perçus en 18 mois chez Rothschild, l’énarque est devenu secrétaire-adjoint de l’Elysée avant d’être ministre. Son carnet d’adresses est-il son vrai talent ? On y trouve les noms de tous ces gens qui gravitent entre le monde des affaires, les réseaux de pouvoir, les médias et les cabinets. Cet arriviste forcené qui veut se faire passer pour un bon garçon, qu’à l’évidence il n’est pas, passe son temps à tromper le public sur sa marchandise. Quelques mesurettes en guise de réformes n’ont pas entraîné de conséquences sérieuses sur notre économie. Il prétend bousculer un système dont il est un personnage caricatural. Il est la bouée de secours de l’oligarchie qui est à l’origine, et du déclin, et de la décadence de notre pays. Son livre « Révolution » est une antiphrase, le plus sûr moyen pour que rien ne change. Surtout, il est l’exact contraire de celui que réclame la situation de notre pays. La France a un besoin vital de redevenir elle-même, d’en finir avec une immigration suicidaire, une menace intérieure qui place de nombreux quartiers et une partie de la population en rupture avec le reste de la Nation. Et cependant, le candidat-bulle n’hésite pas à faire assaut de repentance en Algérie en évoquant la colonisation comme un crime contre l’humanité. Quoi de plus méprisable qu’un homme capable de souiller l’image de son pays par souci d’enjôler son auditoire plus encore que par une lamentable ignorance ? La gauche après la droite incertaine a conduit la France à afficher de mauvais résultats dans tous les domaines, et l’on voudrait qu’un Hollande bis puisse les améliorer. Il faut pour redresser le pays un homme politique expérimenté, qui aime passionnément la France, avec un programme précis et une majorité sûre.
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