Une vraie religion sublime la violence dans le beau

Spectacle désolant et dramatique que nous donne à observer quasiment tous les jours l’islamisme dans la plupart des pays où il est implanté : soit Syrie, en Irak, en France, au Danemark, en Libye, au Nigéria, au Mali, en Somalie, au Pakistan et dans de très nombreux autres pays. La “pensée” officielle en vient à introduire dans tous les esprits que les religions sont violentes. Elle en vient à amalgamer l’islamisme et le catholicisme des croisades ou de l’Inquisition, au mépris de la pure vérité historique.

Cette idée de religion comme source de la violence est exactement l’inverse de ce que la recherche sociologique, anthropologique et philosophique peut mettre en avant aujourd’hui. Notamment le philosophe et sociologue René Girard, qui nous a malheureusement quitté il y a quelques jours, en esquivant le spectacle atroce de la violence ces attentats parisiens, dont il envisageait sûrement la possibilité.  De sa longue confrontation avec les mythes, les peuples et les textes sacrés, René Girard nous a dévoilé une choses : la religion ne produit pas la violence, mais, bien au contraire, la canalise et la contient. Dans ses rapports sociaux, l’humain est par nature violent, ce qui fait que toute société est fondamentalement violente. Le système religieux de la culture prend alors en charge cette violence originelle et la sublime dans l’art, dans la méditation et dans la contemplation du beau, du vrai et du bien.

Comment la religion sublime-t-elle la violence ? C’est la logique du bouc-émissaire : le bouc, cet animal biblique par excellence, est chargé des péchés du groupe et est sacrifié en dehors de la ville pour libérer la ville du mal qui la ronge. Ainsi, au lieu d’être multiforme et diffuse, la violence du groupe est canalisée vers le bouc-émissaire et vers un sacrifice qui résout tous les problèmes. Canalisant cette violence sur une entité, le groupe est alors libéré des entraves qui étaient un obstacle à sa vie bonne. Un groupe chargé de la laideur du mal ne peut pas produire du beau.

Le Sacrifice d’Abraham, dont la main est arrêtée par un Ange de Dieu

Adossée à la théorie du désir mimétique (chacun désire ce que l’Autre désire), la théorie du Bouc émissaire est une théorie visant à expliquer le fonctionnement entier des sociétés humaines. Le sacrifice du bouc émissaire permet à la fois de libérer la violence collective (exutoire) et de ressouder le groupe autour d’une paix retrouvée (contrat social).

À noter que le bouc peut être remplacé par tout autre entité : groupe ethnique, caste, idole, selon des mécanismes idéologiques divers. Le bouc-émissaire ultime, paradigmatique et définitif étant, pour les chrétiens, le Christ lui-même.

C’est là qu’émerge, me semble-t-il, une radicale différence d’avec l’islam. En islam, qui canalise la violence originelle ? Qui prend sur ses épaules le péché du groupe, pour l’évacuer et lui donner un sens ? Ce n’est pas à moi de répondre, mais bien aux docteurs d’islam. Le désir mimétique marche pourtant à plein dans l’islamisme. En proie à une violence meurtrière, l’idéologie primitive et barbare de l’islamisme se choisit spontanément, des victimes, qui joueront le rôle à la fois de pansement et de paratonnerre. Pour l’islamiste, seul le sacrifice de soi dans la guerre ou dans l’acte autodestructeur du kamikaze peuvent accomplir la logique du désir. Les 70 vierges qui attendent les héros islamistes constituent l’accomplissement du désir mimétique.

Il y a donc une logique sacrificielle dans l’islamisme, tout comme dans les autres religions, à la différence près que le bouc-émissaire que l’on égorge n’est ni bouc, ni symbole, ni Christ : c’est un homme, et bien trop souvent un innocent.

Related Articles

13 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • Mor Philipose-Mariam , 20 novembre 2015 @ 10 h 16 min

    Šlomo lkoulkhoun (La Paix à vous tous) !

    Ceux qui au nom de Dieu, Source de la Vie et “Ami des hommes” tuent en Son Nom manifestent d’une manière évidente qu’ils ne le servent nullement mais rendent un culte au Diviseur, à “l’Ennemi du genre humain”, celui qui est “homicide depuis les origines”, autrement dit: Satan.
    Ne nous laissons pas diviser ! Soyons unanimes pour rendre un Hommage Universel aux victimes des attentats à Paris .
    J’appelle nos fidèles et amis de l’Eglise Syro-Orthodoxe Francophone* à la prière pour eux, leurs familles, nos bourreaux et la France.Seigneur, prenez pitié de toutes les victimes du Bataclan, des blessés, des mourants, des estropiés, de ceux qui, morts sont en chemin vers Vous l’Auteur de la Vie!
    Seigneur, pitié pour la France! Seigneur pitié pour les djihadistes et tous extrémistes dont les cerveaux sont conditionnés pour le crime ! “L’Esprit souffle où Il veut” ! Envoyez sur chacun d’eux la lumière de Votre Esprit Saint et vivifiant pour les libérer de cet asservissement criminel de la pensée , les libérer de l’emprise de l’obscurantisme et du fanatisme!
    Assez ! Assez de violence et de morts partout ! Que nous choisissions la Vie !
    Vierge Sainte, Reine de France, Saintes et Saints de France et du monde, frères aînés Martyrs contemporains de la Foi et Témoin du Christ Prince de la Paix et de Son vivifiant Évangile, priez pour nous !
    Mère de Miséricorde, écrasez le serpent sous votre talon, nous vous en supplions !
    Saint Thomas Apôtre des Indes et de ses missions, Saint Irénée, Saint Hilaire et tous les Témoins de l’Évangile d’Amour,de Vérité, de Justice et de Paix, intercédez pour nous !
    Nous sommes en communion de pâtir et de prière avec les familles des victimes.
    Nous vous invitons nos fidèles et amis de l’Eglise Syro-Orthodoxe Francophone à une grande union de prières pour les victimes, leurs familles, leurs bourreaux et pour la France.
    Pensons aux demandes réitérées de la Mère de Miséricorde dans toutes ses apparitions pour revenir en vérité à son Divin Fils.
    Pensons à nos frères et sœurs martyrs de par le monde, confions à leurs intercessions d’aînés dans la Foi notre Occident trop souvent apostat…
    N’ayons pas peur ! Ne nous laissons pas gagner par la peur, le Christ a vaincu la mort et les forces de mort ! Ne nous laissons pas diviser ! Rangeons nous résolument dans la phalange des Saints, de ceux qui tournent le dos à la mort et à une civilisation mortifère pour se tourner vers la Vie !…
    Votre fidèlement et respectueusement dévoué en Notre-Seigneur. Šlomo lkoulkhoun (La paix à vous tous) ! Aloho m’barekh (Dieu vous bénisse) !

    +Mor Philipose Mariam, métropolite.

    *l’Eglise Syro-Orthodoxe- Francophone est une Eglise Orthodoxe-Orientale. Le Monastère Syriaque est un Centre de Prières pour l’unité des Eglises Apostoliques, l’unanimité du Témoignage Chrétien et la paix du monde.

  • Athéna , 20 novembre 2015 @ 12 h 42 min

    L’Islam est une religion d’une violence inouïe (Aristide d’Athènes)…..

  • Daniel chaudron , 20 novembre 2015 @ 17 h 20 min

    “l’humain est par nature violent”.
    Sur ce point, René Girard, s’il a dit cela, se trompe: l’homme a été créé par Dieu, il ne peut être mauvais par nature.
    C’est la CHUTE, le péché originel, qui a introduit en lui le mal.

  • Faustine , 20 novembre 2015 @ 17 h 48 min

    Je ne prenais pas la défense de l’islam (que j’abhorre). Je faisais seulement remarquer que, même en terre d’islam, tous ne sont pas totalement mauvais… comme personne n’est totalement bon… même en terre de chrétienté !
    Prenez les Français par exemple. Combien parmi eux promeuvent-ils la culture de mort ? Une majorité !
    Ne croyez-vous pas que ceux-là aussi nous “mènent à notre perte”, et qu’ils exercent aussi “la barbarie la plus profonde” ?
    Alors, balayons devant notre porte, avant de jeter la pierre indistinctement sur tous, devenant alors nous-mêmes des impénitents arrogants et des propagateurs de haine.

  • chut , 21 novembre 2015 @ 9 h 57 min

    Juste une remarque concernant l’ Inquisition : c’est elle qui a inventé le métier d’avocat ! Les Templiers avaient demandé à être jugés par un tribunal d’Inquisition , le Roi ne leur a pas laissé cette chance , ils ont été jugés par un tribunal royal et exécutés . Il ne fallait pas qu’ils puissent s’en sortir !

  • Casa2casa , 22 novembre 2015 @ 9 h 03 min

    “à la différence près que le bouc-émissaire que l’on égorge n’est ni bouc, ni symbole, ni Christ : c’est un homme, et bien trop souvent un innocent.”
    Le bouc émissaire est un processus de réconciliation collective fondé sur l’exclusion et la substitution. (cf l’observatoire du bouc émissaire : http://bouc-émissaire.com/bouc-emissaire-un-processus-en-sept-etapes/
    C’est également un processus de symbolisation : et lorsque les sacrificateurs ne peuvent ou ne savent symboliser, le victimes deviennent réelles.

    nb : dans le rite initial (Lev, XVI, 21), le bouc n’est pas égorgé mais chassé (accompagné ?) au désert. (Aaron appuiera ses deux mains sur la tête du bouc vivant ; confessera, dans cette posture, toutes les iniquités des enfants d’Israël, toutes leurs offenses et tous leurs péchés, et, les ayant ainsi fait passer sur la tête du bouc, l’enverra, sous la conduite d’un exprès, dans le désert.)

Comments are closed.