Alors que Charlie Hebdo a publié mercredi des nouvelles caricatures de Mahomet, un fourgon de CRS stationne devant l’immeuble abritant la rédaction depuis mardi soir. Selon TF1, la sécurité a été renforcée autour de l’ensemble des représentations françaises à l’étranger (ambassades, consulats…) dans les pays où ont eu lieu les manifestations contre le film Innocence of Muslims.
Les ambassades, consulats et écoles françaises seront fermés dans une vingtaine de pays musulmans vendredi, jour de la prière, par mesure de “précaution” après la publication de caricatures de Mahomet en France, a indiqué mercredi matin le Quai d’Orsay.
Au Pakistan, les ressortissants français ont reçu un SMS disant : « menaces spécifiques pour la communauté française et intérêts français suite publication ce jour de caricatures par Charlie Hebdo. Vigilance renforcée », rapporte l’AFP.
De son côté, l’ambassade de France à Jakarta a annoncé mercredi la fermeture temporaire de toutes les implantations françaises en Indonésie. Ambiance…
Réactions. Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a expliqué être “absolument hostile à toutes les provocations”… sauf, sans doute celles visant les catholiques car il n’avait pas pris position contre la pièce Gólgota Picnic de Rodrigo García jouée au Théâtre des Champs-Élysée l’hiver dernier.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a affirmé mardi, “dans le contexte actuel”, sa “désapprobation face à tout excès” et appelé à “l’esprit de responsabilité de chacun”. Il a également rappelé sur RTL que la communauté musulmane pouvait saisir les tribunaux pour obtenir réparation.
Pour Rama Yade, vice-présidente du Parti radical (qu’on a connu plus laïciste), “c’est la Une de trop”.
Le Conseil français du culte musulman « lance un appel pressant aux musulmans de France à ne pas céder à la provocation » tandis que son président Mohammed Moussaoui, exprime « une profonde consternation ».
Mgr André Vingt-Trois a critiqué sur Europe 1 une “provocation” à laquelle “[il] ne [s’intéresse] pas”. Idem pour Jean-François Copé qui dénonce « une provocation qui peut conduire à des violences inexcusables ».
Face à ces réactions, Charb, directeur de Charlie Hebdo, a réagi par la provocation : « C’est reprocher à une femme qui vient de se faire violer de s’être fait violer parce qu’elle était en mini-jupe. Nous on est provocateurs, on est en mini-jupe, mais qui est coupable, c’est la personne en mini-jupe ou c’est le violeur ? ».
« Par principe », Marine Le Pen « déplore tout ce qui peut heurter les croyances, la foi », a-t-elle expliqué sur France 2. « Ce n’est pas à géométrie variable chez moi », alors que « quand ça touche les catholiques, la classe politique ne s’émeut pas beaucoup ». Mais, selon la présidente du Front national, la « liberté d’expression dont découle la liberté de la presse » n’est « pas négociable ».
Quant à SOS Racisme, le lobby antiraciste “tient à apporter son soutien à l’équipe de Charlie Hebdo et ne saurait tenir pour responsable de “provocation excessive” un journal satirique qui fait du principe de laïcité et de la caricature du fait religieux son identité depuis sa fondation”, indique-t-il dans un communiqué.
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